Mona Sahlin poussée à la sortie pour avoir utilisé sa carte bancaire professionnelle pour des achats privés
Ces petites affaires qui ont fait tomber des politiques à l'étranger
Alors que le Fillongate plombe depuis deux mois la campagne du candidat LR, et que surgit l'affaire des assistants parlementaires européens de Marine Le Pen, c’est au tour du ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, d’être dans la tourmente après les révélations de Quotidien sur l'emploi de ses filles comme collaboratrices parlementaires, alors qu'elle étaient âgées de 15 et 16 ans.
Le candidat LR s’accroche, dénonçant une «chasse à l’homme», tandis que la présidente du Front national ne semble guère préoccupée par cette affaire. Mais s’ils avaient été allemands, suédois, ou encore anglais, ils auraient vraisemblablement déjà pris la porte de sortie depuis longtemps. Dans certaines démocraties, l’opinion est bien moins indulgente avec les écarts de ses représentants. Contraints de démissionner pour l’achat d’une barre de Toblerone, d’un jus d’orange de luxe ou de films porno avec de l’argent public… Tour d’horizon des «excès» qui ont emporté ces politiques.
En Suède, une barre de chocolat et une redevance «oubliée»
En 1995, «l’affaire Toblerone» emporte la vice-Première ministre, Mona Sahlin. Le journal Expressen révèle que celle qui était à l’époque ministre du Travail a utilisé en 1990 et 1991, sa carte bancaire professionnelle pour des achats privés, parmi lesquels «deux Toblerone, des couches et des cigarettes». Et peu importe qu’elle ait tout remboursé. Elle est forcée de démissionner et de retirer sa candidature à la présidence du parti social-démocrate. Après une traversée du désert de plus de dix ans, le scandale continuera de la hanter, même lorsqu’elle sera élue à la tête du parti en 2007.
Les Suédois ne tolèrent aucun écart. D’autant plus qu’en vertu de l’offentlighetsprincipen (le principe de transparence) institué en 1766, les citoyens peuvent avoir accès à tout document public. En 2006, la ministre du Commerce et celle de la Culture avaient elles aussi été contraintes de démissionner. La première pour avoir payé une nourrice au noir, la seconde pour ne pas s’être acquittée de sa redevance audiovisuelle pendant seize ans. Plus récemment, la ministre de l’Enseignement secondaire et de la formation des adultes, Aida Hadzialic, a démissionné en août 2016 après avoir été contrôlée par la police avec 0,2 g d’alcool par litre de sang, soit juste au-dessus de la limite autorisée dans le pays. «J’ai commis la plus grande erreur de ma vie quand j’ai décidé de prendre la voiture», a-t-elle confessé en conférence de presse.
Alors que le Fillongate plombe depuis deux mois la campagne du candidat LR, et que surgit l'affaire des assistants parlementaires européens de Marine Le Pen, c’est au tour du ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, d’être dans la tourmente après les révélations de Quotidien sur l'emploi de ses filles comme collaboratrices parlementaires, alors qu'elle étaient âgées de 15 et 16 ans.
Le candidat LR s’accroche, dénonçant une «chasse à l’homme», tandis que la présidente du Front national ne semble guère préoccupée par cette affaire. Mais s’ils avaient été allemands, suédois, ou encore anglais, ils auraient vraisemblablement déjà pris la porte de sortie depuis longtemps. Dans certaines démocraties, l’opinion est bien moins indulgente avec les écarts de ses représentants. Contraints de démissionner pour l’achat d’une barre de Toblerone, d’un jus d’orange de luxe ou de films porno avec de l’argent public… Tour d’horizon des «excès» qui ont emporté ces politiques.
En Suède, une barre de chocolat et une redevance «oubliée»
En 1995, «l’affaire Toblerone» emporte la vice-Première ministre, Mona Sahlin. Le journal Expressen révèle que celle qui était à l’époque ministre du Travail a utilisé en 1990 et 1991, sa carte bancaire professionnelle pour des achats privés, parmi lesquels «deux Toblerone, des couches et des cigarettes». Et peu importe qu’elle ait tout remboursé. Elle est forcée de démissionner et de retirer sa candidature à la présidence du parti social-démocrate. Après une traversée du désert de plus de dix ans, le scandale continuera de la hanter, même lorsqu’elle sera élue à la tête du parti en 2007.
Les Suédois ne tolèrent aucun écart. D’autant plus qu’en vertu de l’offentlighetsprincipen (le principe de transparence) institué en 1766, les citoyens peuvent avoir accès à tout document public. En 2006, la ministre du Commerce et celle de la Culture avaient elles aussi été contraintes de démissionner. La première pour avoir payé une nourrice au noir, la seconde pour ne pas s’être acquittée de sa redevance audiovisuelle pendant seize ans. Plus récemment, la ministre de l’Enseignement secondaire et de la formation des adultes, Aida Hadzialic, a démissionné en août 2016 après avoir été contrôlée par la police avec 0,2 g d’alcool par litre de sang, soit juste au-dessus de la limite autorisée dans le pays. «J’ai commis la plus grande erreur de ma vie quand j’ai décidé de prendre la voiture», a-t-elle confessé en conférence de presse.
Bev Oda victime d'un jus d'orange à 12 euros
Au Canada, un jus d'orange en limousine
La ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a dû démissionner en juillet 2012 pour des notes de frais jugées excessives. C’est un jus d’orange à 12 euros, dans un hôtel de luxe, ajouté à des frais de limousine, lors d’une conférence internationale sur la vaccination dans les pays pauvres, qui a sonné la fin de sa carrière politique. Si les dépenses globales des ministres sont publiques, Aaron Wudrick, de la Fédération canadienne des contribuables, déplore les interminables demandes d’accès à l’information nécessaires pour connaître leur répartition. «Si les détails de ces dépenses n’avaient pas été exposés, mais insérés dans le total des frais de bouche ou de transports d’une année, personne ne s’en serait rendu compte», souligne-t-il.
La ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a dû démissionner en juillet 2012 pour des notes de frais jugées excessives. C’est un jus d’orange à 12 euros, dans un hôtel de luxe, ajouté à des frais de limousine, lors d’une conférence internationale sur la vaccination dans les pays pauvres, qui a sonné la fin de sa carrière politique. Si les dépenses globales des ministres sont publiques, Aaron Wudrick, de la Fédération canadienne des contribuables, déplore les interminables demandes d’accès à l’information nécessaires pour connaître leur répartition. «Si les détails de ces dépenses n’avaient pas été exposés, mais insérés dans le total des frais de bouche ou de transports d’une année, personne ne s’en serait rendu compte», souligne-t-il.
Chris Huhne accusé d’avoir demandé en 2003 à son ex-épouse d’endosser à sa place des points retirés après un excès de vitesse
Au Royaume-Uni, des douves récurées au manoir
En 2009 éclate le scandale des notes de frais des parlementaires. Le Daily Telegraph révèle une série d’excès extraordinaires, des plus triviaux, comme la demande de remboursement d’une vidéo porno, aux plus ridicules, le nettoyage des douves d’un manoir. Certaines indélicatesses sont plus sérieuses, comme la manipulation des déclarations de domiciles pour payer moins de taxes. Huit parlementaires sont condamnés à de la prison ferme. Six ministres de Gordon Brown démissionnent. Une vingtaine de députés et lords quittent leurs postes.
En 2012, sous David Cameron, le ministre de l’Energie, Chris Huhne, démissionne. Il est accusé d’avoir demandé en 2003 à son ex-épouse d’endosser à sa place des points retirés après un excès de vitesse. C’est elle qui révélera l’affaire aux médias pour se venger de l’infidélité de son mari. Ils purgeront chacun huit mois de prison ferme.
En 2009 éclate le scandale des notes de frais des parlementaires. Le Daily Telegraph révèle une série d’excès extraordinaires, des plus triviaux, comme la demande de remboursement d’une vidéo porno, aux plus ridicules, le nettoyage des douves d’un manoir. Certaines indélicatesses sont plus sérieuses, comme la manipulation des déclarations de domiciles pour payer moins de taxes. Huit parlementaires sont condamnés à de la prison ferme. Six ministres de Gordon Brown démissionnent. Une vingtaine de députés et lords quittent leurs postes.
En 2012, sous David Cameron, le ministre de l’Energie, Chris Huhne, démissionne. Il est accusé d’avoir demandé en 2003 à son ex-épouse d’endosser à sa place des points retirés après un excès de vitesse. C’est elle qui révélera l’affaire aux médias pour se venger de l’infidélité de son mari. Ils purgeront chacun huit mois de prison ferme.
Rita Barbera vctime des cadeaux à hauteur de 7 600 euros
En Espagne, des vêtements et sacs de luxe
Les enquêtes autour des pratiques frauduleuses du Partido Popular (PP, conservateur) de la région de Valence ont mis au jour de nombreux cadeaux en nature. En 2009, la justice a reproché au président de la Generalitat (l’exécutif régional), Francisco Camps, d’avoir reçu costumes et chaussures de luxe pour un total de 14 000 euros. Le généreux donateur : un organisateur de congrès qui bénéficiait des marchés publics de la région. Camps sera blanchi par la justice dans ce volet du dossier en 2013. La maire de Valence, du même parti, l’ombrageuse Rita Barbera, sera elle aussi épinglée pour des présents à hauteur de 7 600 euros, notamment plusieurs sacs Vuitton. Battue aux municipales de 2015 et exclue du PP, elle meurt en novembre 2016, à 68 ans, quelques heures avant une convocation devant les juges. Sans avoir jamais été condamnée.
Les enquêtes autour des pratiques frauduleuses du Partido Popular (PP, conservateur) de la région de Valence ont mis au jour de nombreux cadeaux en nature. En 2009, la justice a reproché au président de la Generalitat (l’exécutif régional), Francisco Camps, d’avoir reçu costumes et chaussures de luxe pour un total de 14 000 euros. Le généreux donateur : un organisateur de congrès qui bénéficiait des marchés publics de la région. Camps sera blanchi par la justice dans ce volet du dossier en 2013. La maire de Valence, du même parti, l’ombrageuse Rita Barbera, sera elle aussi épinglée pour des présents à hauteur de 7 600 euros, notamment plusieurs sacs Vuitton. Battue aux municipales de 2015 et exclue du PP, elle meurt en novembre 2016, à 68 ans, quelques heures avant une convocation devant les juges. Sans avoir jamais été condamnée.
Christian Wulff bénéficiaire de crédits à taux avantageux
En Allemagne, des crédits avantageux et un CV falsifié Christian Wulff, de la CDU, a tenu moins de deux mois, entre l’éclatement du scandale dans la presse allemande et sa démission. Le 17 février 2012, il renonçait au poste honorifique de président de la République. La veille, le procureur de Hanovre avait demandé la levée de son immunité. En cause, plusieurs crédits à taux avantageux accordés au couple Wulff par des amis fortunés, en vue d’acheter une maison près de Hanovre. D’autres révélations ont achevé de faire vaciller le fringant Wulff, notamment le fait qu’un homme d’affaires sulfureux aurait pris en charge la facture d’hôtel du couple présidentiel à l’occasion d’un week-end passé entre amis sur l’île de Sylt. En Allemagne, on ne plaisante pas avec la moralité et les mandats publics. Voici quelques années, une ministre avait dû démissionner pour avoir fait payer ses notes de coiffeur par le contribuable.
Cet été, une élue socialiste de la circonscription d’Essen au Bundestag, Petra Hinz a été contrainte de démissionner à la suite d’une enquête publiée dans un magazine local révélant des mensonges concernant son parcours professionnel. Contrairement à ce qu'indiquait son CV, elle n’avait ni passé son baccalauréat, ni fait d’études de droit, ni passé les deux examens d’Etat qu’elle affirmait avoir obtenus. Quelques heures après la révélation de ce bidonnage dans la presse, la députée a démissionné.
Source : Libération
Cet été, une élue socialiste de la circonscription d’Essen au Bundestag, Petra Hinz a été contrainte de démissionner à la suite d’une enquête publiée dans un magazine local révélant des mensonges concernant son parcours professionnel. Contrairement à ce qu'indiquait son CV, elle n’avait ni passé son baccalauréat, ni fait d’études de droit, ni passé les deux examens d’Etat qu’elle affirmait avoir obtenus. Quelques heures après la révélation de ce bidonnage dans la presse, la députée a démissionné.
Source : Libération