Samba Diouldé Diallo dit ‘’Baba’’ s’affaire autour de ses moutons. Les habits un peu malpropres, la sueur dégouline sur son front, cet opérateur de moutons à Nord Foire expose ses bêtes chaque année, une semaine après la Korité. M. Diallo dit faire face à de lourdes charges. ‘’Nous dépensons des fortunes pour entretenir les moutons. C’est ce qui explique parfois leur cherté. Au-delà de l’alimentation, nous payons des gardiens pour assurer la sécurité’’, souligne-t-il.
Les prix de ses moutons sont fixés à partir de 120 000 francs. Baba a des doutes sur la disponibilité en quantité des béliers.
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‘’Je ne pense pas qu’il y aura assez de moutons pour la fête. Parce que l’année dernière, à pareil moment, les points de vente étaient remplis de moutons’’, dit-il. Non loin de lui, son collègue vendeur, Malick Bâ, marchande avec une cliente. Vêtu d’un short gris et d’un tee-shirt bleu, il est dans son élément dans cet enclos rempli de béliers. Ce vigile allie ce travail à sa profession de gardien. L’homme entretient avec ses moutons une certaine complicité, une relation très étroite même.
‘’Il m’arrive d’exposer mes bêtes et de ne pas les vendre, parce qu’on est tellement liés. J’ai parfois des pincements au cœur quand je les vends’’, ajoute-t-il. Son amour pour les bêtes est très particulier. Ce business, il le fait depuis longtemps. Très actif, il sert de la nourriture et de l’eau à ses ‘’compagnons’’, avec un grand sourire, une passion inexplicable. Ses moutons de race, Malick Bâ n’a pas de difficultés pour les élever encore moins les nourrir. D’autant qu’il le fait toute l’année. Les prix de ses bêtes varient de 100 000 F Cfa à 300 000 F Cfa.
‘’Nous vendons 12 mois sur 12. Mais comme on est à quelques jours de la Tabaski, on est obligé de les exposer sur ce lieu. Nous avons une ferme dans mon village à Keur Moussa. Toute sorte d’animal se trouve dans cette ferme. Il y a même le Paon’’, informe M. Bâ. Très courtois, Malick trouve néanmoins cher l’aliment de bétail.
‘’La tonne est vendue à 162 500 F Cfa ; le sac de foin à 5 000 F Cfa. C’est un peu cher, ce qui fait que les prix des moutons sont souvent revus à la hausse’’, explique-t-il. S’agissant de l’approvisionnement en bêtes de sacrifice, Malick reste pessimiste. ‘’Il n’y aura pas assez de moutons cette année. Il pleut beaucoup dans certaines régions et les routes sont cahoteuses. En plus, beaucoup d’éleveurs sont des agriculteurs, ils ne voudront pas quitter leurs champs pour se lancer dans une opération douteuse’’, argumente-t-il. En ce qui le concerne, il a déjà cédé la moitié de son troupeau.
‘’Presque tous les moutons sont vendus. Les propriétaires les laissent sur place pour venir les récupérer à la veille de la fête ou le jour-j. En contrepartie, ils me donnent 10 000 francs pour leur alimentation’’, révèle-t-il. Dans la même veine, Pascal Araman, opérateur à Nord Foire, expose les énormes difficultés qu’il rencontre dans la prise en charge de ses moutons. ‘’J’achète de l’eau tous les jours. Le fût est à 1 000 F Cfa. Je suis dans une zone où il y a du vol tous les jours. Je suis obligé de recruter des gardiens pour me surveiller les bêtes. On ne reçoit aucune aide de la part de l’Etat. Aucune subvention’’, peste M. Araman.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Selon lui, s’il n’y a pas assez de moutons dans les points de vente, c’est à cause des charges. ‘’Les éleveurs n’ont pas assez de moyens pour supporter toutes les dépenses liées à l’entretien et à l’alimentation des moutons. On paie l’électricité. Tout s’achète ici. Nous n’avons même pas de toilettes. C’est vraiment anormal ! L’année passée, on était plus de 10 et on se débrouillait. Cette année, pour avoir un bélier, il faut vraiment débourser fort’’, prévient-il. Sur ce, il conseille aux Sénégalais d’acheter dès maintenant leur mouton car, dit-il, rien n’est sûr qu’ils vont pouvoir s’en approvisionner. ‘’Il pleut beaucoup cette année dans certaines localités. Les importateurs auront des problèmes pour se déplacer. Néanmoins, l’Etat peut à tout moment faire venir beaucoup de bêtes si ça lui chante’’, tempère-t-il.
‘’Il faut que la presse arrête d’inquiéter les gens’’
A la bergerie de Gallo Dia à Sud foire, l’espace est remblayé et les mangeoires déjà installées. Cet opérateur de Tabaski ne partage pas l’avis de ses camarades sur l’approvisionnement. Pour lui, les bêtes sont disponibles et c’est souvent les journalistes qui apeurent la population.
‘’Les Sénégalais ne doivent pas avoir peur. Il y aura assez de moutons. Il faut que la presse arrête d’inquiéter les gens. Si on ne parle pas des denrées, on parle du mouton. D’ailleurs, c’est à cause de vous (les journalistes) que beaucoup de vendeurs haussent les prix. Les moutons sont disponibles à toutes les bourses. On peut avoir un mouton de 75 000 F Cfa ou de 500 000 F Cfa, tout dépend des capacités du client. Rien n’est cher ici’’, fustige M. Dia.
Aux dires de ce dernier, la population n’a pas besoin de l’avis de la presse pour faire le marché. ‘’D’ici la fin de cette semaine, tous les moutons seront sur place. L’hivernage n’a aucun impact par rapport à la disponibilité des moutons’’, précise M. Dia. Aussi, des explications de M. Dia, il ressort que les besoins du Sénégal, en mouton sont estimés à environ 750 000 têtes. ‘’420 000 moutons sont disponibles, nous avons juste un gap de 330 000 moutons. On peut trouver facilement ce gap en Mauritanie et au Mali, grâce aux mesures prises par le ministère de l’Elevage, par rapport à la facilitation de l’acheminement des bêtes, avec moins de tracasseries policières et douanières, en réduisant les taxes pour ceux qui importent. Il y aura suffisant de moutons’’, avance-il.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Pour lui, on est dans un pays libéral et l’approvisionnement du marché ne dépend pas de l’Etat mais des opé- rateurs, importateurs, éleveurs et vendeurs. Sûr de son fait, Gallo Dia dit : ‘’On a intérêt à aller chercher les moutons et venir les vendre, avec ou sans l’appui du gouvernement. L’Etat ne fait que nous faciliter la tâche en réduisant les tracasseries’’. Le reste, a-t-il poursuivi, c’est à la police et la gendarmerie ainsi qu’aux autres services de l’Etat de gérer pour mieux sécuriser les points en ce qui concerne les vols, l’approvisionnement en eau, et l’électricité.
Les prix de ses moutons sont fixés à partir de 120 000 francs. Baba a des doutes sur la disponibilité en quantité des béliers.
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‘’Je ne pense pas qu’il y aura assez de moutons pour la fête. Parce que l’année dernière, à pareil moment, les points de vente étaient remplis de moutons’’, dit-il. Non loin de lui, son collègue vendeur, Malick Bâ, marchande avec une cliente. Vêtu d’un short gris et d’un tee-shirt bleu, il est dans son élément dans cet enclos rempli de béliers. Ce vigile allie ce travail à sa profession de gardien. L’homme entretient avec ses moutons une certaine complicité, une relation très étroite même.
‘’Il m’arrive d’exposer mes bêtes et de ne pas les vendre, parce qu’on est tellement liés. J’ai parfois des pincements au cœur quand je les vends’’, ajoute-t-il. Son amour pour les bêtes est très particulier. Ce business, il le fait depuis longtemps. Très actif, il sert de la nourriture et de l’eau à ses ‘’compagnons’’, avec un grand sourire, une passion inexplicable. Ses moutons de race, Malick Bâ n’a pas de difficultés pour les élever encore moins les nourrir. D’autant qu’il le fait toute l’année. Les prix de ses bêtes varient de 100 000 F Cfa à 300 000 F Cfa.
‘’Nous vendons 12 mois sur 12. Mais comme on est à quelques jours de la Tabaski, on est obligé de les exposer sur ce lieu. Nous avons une ferme dans mon village à Keur Moussa. Toute sorte d’animal se trouve dans cette ferme. Il y a même le Paon’’, informe M. Bâ. Très courtois, Malick trouve néanmoins cher l’aliment de bétail.
‘’La tonne est vendue à 162 500 F Cfa ; le sac de foin à 5 000 F Cfa. C’est un peu cher, ce qui fait que les prix des moutons sont souvent revus à la hausse’’, explique-t-il. S’agissant de l’approvisionnement en bêtes de sacrifice, Malick reste pessimiste. ‘’Il n’y aura pas assez de moutons cette année. Il pleut beaucoup dans certaines régions et les routes sont cahoteuses. En plus, beaucoup d’éleveurs sont des agriculteurs, ils ne voudront pas quitter leurs champs pour se lancer dans une opération douteuse’’, argumente-t-il. En ce qui le concerne, il a déjà cédé la moitié de son troupeau.
‘’Presque tous les moutons sont vendus. Les propriétaires les laissent sur place pour venir les récupérer à la veille de la fête ou le jour-j. En contrepartie, ils me donnent 10 000 francs pour leur alimentation’’, révèle-t-il. Dans la même veine, Pascal Araman, opérateur à Nord Foire, expose les énormes difficultés qu’il rencontre dans la prise en charge de ses moutons. ‘’J’achète de l’eau tous les jours. Le fût est à 1 000 F Cfa. Je suis dans une zone où il y a du vol tous les jours. Je suis obligé de recruter des gardiens pour me surveiller les bêtes. On ne reçoit aucune aide de la part de l’Etat. Aucune subvention’’, peste M. Araman.
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‘’Il faut que la presse arrête d’inquiéter les gens’’
A la bergerie de Gallo Dia à Sud foire, l’espace est remblayé et les mangeoires déjà installées. Cet opérateur de Tabaski ne partage pas l’avis de ses camarades sur l’approvisionnement. Pour lui, les bêtes sont disponibles et c’est souvent les journalistes qui apeurent la population.
‘’Les Sénégalais ne doivent pas avoir peur. Il y aura assez de moutons. Il faut que la presse arrête d’inquiéter les gens. Si on ne parle pas des denrées, on parle du mouton. D’ailleurs, c’est à cause de vous (les journalistes) que beaucoup de vendeurs haussent les prix. Les moutons sont disponibles à toutes les bourses. On peut avoir un mouton de 75 000 F Cfa ou de 500 000 F Cfa, tout dépend des capacités du client. Rien n’est cher ici’’, fustige M. Dia.
Aux dires de ce dernier, la population n’a pas besoin de l’avis de la presse pour faire le marché. ‘’D’ici la fin de cette semaine, tous les moutons seront sur place. L’hivernage n’a aucun impact par rapport à la disponibilité des moutons’’, précise M. Dia. Aussi, des explications de M. Dia, il ressort que les besoins du Sénégal, en mouton sont estimés à environ 750 000 têtes. ‘’420 000 moutons sont disponibles, nous avons juste un gap de 330 000 moutons. On peut trouver facilement ce gap en Mauritanie et au Mali, grâce aux mesures prises par le ministère de l’Elevage, par rapport à la facilitation de l’acheminement des bêtes, avec moins de tracasseries policières et douanières, en réduisant les taxes pour ceux qui importent. Il y aura suffisant de moutons’’, avance-il.
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