A quelle forme de régime politique ou de système démocratique le Président Macky Sall compte-t-il mener le Sénégal ? En tout cas, les actes posés depuis sa réélection en février 2019 laissent entrevoir une volonté de gouverner avec tous les pouvoirs. Or, dans les systèmes démocratiques modernes, plus les pouvoirs sont séparés, plus c’est mieux pour l’Etat. Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil des ministres a examiné et adopté le 16 décembre dernier le projet de loi modifiant la loi n°69- 29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège. Le chef de l’Etat va ainsi solliciter une Assemblée nationale acquise à sa cause pour réformer ce texte qui devrait désormais donner au chef de l’Etat une autre prérogative.
A en croire la RFM, il s’agit de la possibilité de pouvoir proroger l’état d’urgence ou de siège en cas de catastrophe naturelle, d’urgence sanitaire , sans passer par le Parlement. «La loi 69- 29 modifiée va ainsi alléger les dispositifs réglementaires qui existaient jusque-là. Si la modification de cette loi passe, le président de la République aura également la latitude, en cas de nécessité notamment de catastrophe naturelle ou de péril sanitaire, d’instaurer un couvre-feu sur une durée qui dépasse les 12 jours, sans passer par l’Assemblée», confie une source officielle anonyme qui précise le chef de l’Etat s’est inspiré de la Covid où l’Assemblée devant se réunir est infestée.
Notre interlocuteur précise en revanche que l’état d’urgence relatif à des questions de liberté reste en l’état. Le chef de l’Etat est obligé de passer par l’Assemblée après douze jours pour obtenir l’autorisation de proroger l’état d’urgence. Cela va ainsi réduire davantage les pouvoirs du parlement qui de plus en plus perd ses moyens de contrôle et de limitation de pouvoir de l’Exécutif. Et tout porte à croire, qu’on va directement vers une hyper présidentialisation. En effet, la suppression du poste de Premier ministre en est la preuve avec comme conséquence une forte concentration des pouvoirs entre les mains du chef de l’Etat dont le pouvoir d’influence transcende aujourd’hui l’Exécutif pour s’étendre largement dans le législatif et le judicaire. LES POUVOIRS LéGISLATIFS ET JUDICIAIRES AUx ORDRES Rien ne prédestinait pourtant le Président Macky Sall à supprimer le poste de premier ministre après sa réélection. Parce que d’abord, il n’était nullement écrit dans son programme politique cette possibilité une fois réélu. Ensuite, dans l’histoire politique du Sénégal, il y a toujours eu cette dualité à la tête de l’Exécutif. Ce qui permettrait de faire jouer les fondamentaux d’un régime parlementaire : motion de censure contre le gouvernement, pouvoir de dissolution de l’Assemblée par le chef de l’Etat, entre autres actions.
Mais depuis le mardi 14 mai, le poste de premier ministre n’existe plus au Sénégal après que le président de la République a promulgué la loi constitutionnelle portant suppression du poste de premier ministre». Cela renforce ainsi le caractère présidentialiste du régime que les détracteurs qualifient de régime «autocratique». A cela s’ajoute un pouvoir judicaire malmené et dont les acteurs les plus en vue sont «persécutés». D’ailleurs, le Président de l’UMS blâmé dernièrement pour avoir commenté une décision de justice (Ndlr : procès Khalifa Sall qui a fait objet d’une autorité de la chose jugée) ne cesse de clamer que le conseil supérieur de la magistrature soit dirigé par des magistrats et non par l’Exécutif.
Pis, il indique que rien ne justifie la présence du ministre de la Justice au sein du Conseil supérieur de la magistrature. Le dialogue, «une imposture» Par ailleurs, autre fait qui mérite attention dans la façon de gérer de Macky Sall, c’est la volonté de réduire l’opposition à sa plus simple expression et qu’il n’y ait plus aucune voix dissidente. Après avoir pratiquement dépouillé de leur substance les partis politiques traditionnels sénégalais, qu’il soit de la gauche ou droite, il est en train de manœuvrer pour avoir à ses côtés ses plus redoutables adversaires du dernier septennat. C’est dans ce sens d’ailleurs qu’il a réussi à faire rallier Idrissa Seck à la mouvance présidentielle en lui attribuant en contrepartie le poste de président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). En plus, le Président Sall a vidé le PDS de toute sa substance après avoir éliminé Karim Wade, et aussi Khalifa des dernières joutes électorales.
Rusé, le Président Sall a su ferrer ses adversaires en invoquant le « dialogue national », afin notamment de discuter de la création d’un organe indépendant pour organiser les élections et d’un futur statut de «chef de l’opposition », d’une réforme du système de parrainage ou encore de la date des prochaines élections locales, prévues en juin mais reportées à décembre, entre autres sujets d’intérêt national. Mais depuis qu’il a réussi ses coups politiques, les choses marchent à pas de caméléon
A en croire la RFM, il s’agit de la possibilité de pouvoir proroger l’état d’urgence ou de siège en cas de catastrophe naturelle, d’urgence sanitaire , sans passer par le Parlement. «La loi 69- 29 modifiée va ainsi alléger les dispositifs réglementaires qui existaient jusque-là. Si la modification de cette loi passe, le président de la République aura également la latitude, en cas de nécessité notamment de catastrophe naturelle ou de péril sanitaire, d’instaurer un couvre-feu sur une durée qui dépasse les 12 jours, sans passer par l’Assemblée», confie une source officielle anonyme qui précise le chef de l’Etat s’est inspiré de la Covid où l’Assemblée devant se réunir est infestée.
Notre interlocuteur précise en revanche que l’état d’urgence relatif à des questions de liberté reste en l’état. Le chef de l’Etat est obligé de passer par l’Assemblée après douze jours pour obtenir l’autorisation de proroger l’état d’urgence. Cela va ainsi réduire davantage les pouvoirs du parlement qui de plus en plus perd ses moyens de contrôle et de limitation de pouvoir de l’Exécutif. Et tout porte à croire, qu’on va directement vers une hyper présidentialisation. En effet, la suppression du poste de Premier ministre en est la preuve avec comme conséquence une forte concentration des pouvoirs entre les mains du chef de l’Etat dont le pouvoir d’influence transcende aujourd’hui l’Exécutif pour s’étendre largement dans le législatif et le judicaire. LES POUVOIRS LéGISLATIFS ET JUDICIAIRES AUx ORDRES Rien ne prédestinait pourtant le Président Macky Sall à supprimer le poste de premier ministre après sa réélection. Parce que d’abord, il n’était nullement écrit dans son programme politique cette possibilité une fois réélu. Ensuite, dans l’histoire politique du Sénégal, il y a toujours eu cette dualité à la tête de l’Exécutif. Ce qui permettrait de faire jouer les fondamentaux d’un régime parlementaire : motion de censure contre le gouvernement, pouvoir de dissolution de l’Assemblée par le chef de l’Etat, entre autres actions.
Mais depuis le mardi 14 mai, le poste de premier ministre n’existe plus au Sénégal après que le président de la République a promulgué la loi constitutionnelle portant suppression du poste de premier ministre». Cela renforce ainsi le caractère présidentialiste du régime que les détracteurs qualifient de régime «autocratique». A cela s’ajoute un pouvoir judicaire malmené et dont les acteurs les plus en vue sont «persécutés». D’ailleurs, le Président de l’UMS blâmé dernièrement pour avoir commenté une décision de justice (Ndlr : procès Khalifa Sall qui a fait objet d’une autorité de la chose jugée) ne cesse de clamer que le conseil supérieur de la magistrature soit dirigé par des magistrats et non par l’Exécutif.
Pis, il indique que rien ne justifie la présence du ministre de la Justice au sein du Conseil supérieur de la magistrature. Le dialogue, «une imposture» Par ailleurs, autre fait qui mérite attention dans la façon de gérer de Macky Sall, c’est la volonté de réduire l’opposition à sa plus simple expression et qu’il n’y ait plus aucune voix dissidente. Après avoir pratiquement dépouillé de leur substance les partis politiques traditionnels sénégalais, qu’il soit de la gauche ou droite, il est en train de manœuvrer pour avoir à ses côtés ses plus redoutables adversaires du dernier septennat. C’est dans ce sens d’ailleurs qu’il a réussi à faire rallier Idrissa Seck à la mouvance présidentielle en lui attribuant en contrepartie le poste de président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). En plus, le Président Sall a vidé le PDS de toute sa substance après avoir éliminé Karim Wade, et aussi Khalifa des dernières joutes électorales.
Rusé, le Président Sall a su ferrer ses adversaires en invoquant le « dialogue national », afin notamment de discuter de la création d’un organe indépendant pour organiser les élections et d’un futur statut de «chef de l’opposition », d’une réforme du système de parrainage ou encore de la date des prochaines élections locales, prévues en juin mais reportées à décembre, entre autres sujets d’intérêt national. Mais depuis qu’il a réussi ses coups politiques, les choses marchent à pas de caméléon