Soupçons de corruption sur l’attribution des JO 2016 à Rio : 1,5 million de dollars remis à Massata Diack

SPORT
Vendredi 3 Mars 2017

Trois jours avant l’attribution des Jeux à Rio, le 2 octobre 2009, un homme d’affaires brésilien a versé 1,5 million de dollars au fils d’un membre du CIO.


Massata Diack, encore dans la nasse
Triste feuilleton. Il y eut, d’abord, les scandales récurrents de pots-de-vin autour des constructions de stades. Puis, récemment, l’épisode peu glorieux de certaines enceintes en état de délabrement avancé, quelques mois seulement après la grande fête olympique, à l’image du mythique Maracana.
Et comme si les nuages n’étaient déjà pas assez sombres et nombreux, voilà qu’un nouvel avis de tempête s’annonce sur Rio et ses Jeux, organisés en août 2016.

Selon nos informations, la justice française dispose d’éléments concrets mettant en cause l’intégrité du processus d’attribution des Jeux olympiques (JO). Rio aurait triché.
Le Monde révèle qu’une société liée à un richissime homme d’affaires brésilien a versé, le 29 septembre 2009, trois jours avant l’élection de la ville hôte, 1,5 million de dollars au fils de Lamine Diack, Massata, alors président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), la plus grosse ­fédération de l’olympisme, et membre du Comité international olympique (CIO).

«Yes we can !»

Les magistrats soupçonnent des manœuvres destinées à acheter les votes de membres du CIO lors de la désignation. En France, une enquête préliminaire a été ouverte en décembre 2015 par le parquet national financier, qui travaillait déjà, depuis quelques mois, sur des soupçons de corruption à la tête de l’IAAF.
Pour bien comprendre l’affaire, un flash-back s’impose. Le 2 octobre 2009, Barack Obama effectue une visite express à Copenhague. Le même jour, le CIO doit décider quelle ville organisera les Jeux en 2016.

Le président des Etats-Unis s’est déplacé au Danemark pour prononcer un discours «en tant qu’habitant très fier de la ville de Chicago» devant les membres de l’institution olympique, réunis en congrès.
Là, ni sa présence, ni celle de sa femme, Michelle, ne suffiront à assurer la victoire de la candidature américaine. Quelques heures plus tard, Chicago, quatrième à l’issue du premier tour, est éliminée d’entrée.

Parmi les quatre villes candidates, la lutte se révèle serrée. Certes, Madrid a remporté le premier vote (28 voix) devant Rio (26), Tokyo (22) et Chicago (18), mais la dynamique change au deuxième tour, en faveur de Rio. Au troisième et dernier tour, après l’élimination de Tokyo, la cité carioca remporte la mise face à Madrid (66 voix contre 32).

Venus à Copenhague, Lula et Pelé peuvent jubiler : pour la première fois de son histoire, l’Amérique...

Source : Le Monde