e Boeing 737/300 affrété auprès d’une compagnie privée, Transair, « a fait une sortie de piste ce jeudi 9 mai 2024 vers 1 h du matin », selon le gestionnaire de l’aéroport, LAS.

L’incident a fait « quatre [blessés] graves » parmi les 11, sur un total de 78 passagers, précisant que six passagers ont été admis en observation dans les services médicaux de l’aéroport.

A la mi-journée, le gestionnaire de l’aéroport, LAS, formé d’un trio comprenant le groupe turc Limak, l’AIBD (public) et Summa, une autre société turque, a annoncé la réouverture de l’aéroport fermé dans la foulée de l’incident.

 

« Les opérations aéroportuaires ont repris normalement », a indiqué le gestionnaire dans son communiqué.

Des images tournées dans la nuit et publiées jeudi par les médias et sur les réseaux sociaux montrent l’appareil immobilisé sur un terrain, envahi par les herbes, avec une aile endommagée, en présence de secouristes s’affairant notamment autour d’un blessé se tordant de douleur. De la fumée et des flammes sont également visibles à proximité de l’aéronef.

« Avancez ! Avancez s’il vous plaît messieurs ! », exhorte une dame à des personnes près de l’avion dont le bruit du moteur se fait entendre, les invitant à quitter le lieu de l’incident, alors que des passagers sortent de l’appareil en courant, sur une de ces vidéos authentifiée par l’AFP.  

« Ce qui nous arrive là, c’est un truc de fou », dit une passagère alors qu’un autre, au milieu de lamentations, s’exclame : « Al hamdoulilah (Dieu merci en arabe) ».

« Il y a eu un début d’incendie sur une partie de l’appareil qui a été ensuite éteint », a affirmé à l’AFP un responsable aéroportuaire, sans plus de précisions.

En plus des passagers, l’avion avait à son bord « deux pilotes et quatre membres du personnel (de) cabine », a affirmé le ministère chargé des Transports dans un communiqué distinct qui parle de 79 passagers et dix blessés, dont un pilote.
Enquête ouverte

Le gestionnaire a en outre indiqué que « les circonstances exactes de l’incident restent à déterminer, mais une enquête est déjà en cours pour établir les causes de la sortie de piste ».

« Des spécialistes de l’aviation, ainsi que des représentants de la compagnie aérienne concernée (Air Sénégal), sont sur place pour examiner de près les données de vol et interroger les membres d’équipage » a-t-il ajouté.

« L’avion, à la fin de la piste, n’a pas pu décoller. Le pilote a choisi de [le] faire sortir sur le terrain à côté. Personnellement, je pense qu’il a bien géré la situation. L’avion n’est pas trop endommagé », a expliqué à la presse le directeur général de LAS, Askan Demir.

Le Bureau d’enquête et d’analyse (BEA) du Sénégal a « ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’accident », a dit le ministère chargé des Transports aériens dans son communiqué.  

Cet incident survient alors que la compagnie Air Sénégal est, depuis plusieurs mois, visée par des critiques sur la qualité de son service.  Des passagers se plaignent régulièrement des retards accusés par les vols domestiques et internationaux de la compagnie contrôlée par l’État sénégalais et qui a débuté ses opérations en mai 2018.

De son côté, Boeing traverse également une passe difficile après plusieurs incidents, dont deux cette semaine, et le lancement d’une enquête visant trois de ses modèles d’avions commerciaux par l’Agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA).  

Mardi, un 787-900 d’Air France qui assurait un vol Paris-Seattle a été dérouté vers un aéroport canadien à la suite de « l’apparition d’une odeur de chaud ressentie en cabine ».  

Puis, mercredi, un Boeing 767  cargo de la compagnie Fedex a effectué un atterrissage sur le fuselage, à l’aéroport d’Istanbul, son train d’atterrissage avant ne s’étant pas ouvert. L’incident, spectaculaire, n’a cependant fait aucune victime.

Air Sénégal a été créée juste après la faillite en avril 2016 de Sénégal Airlines, qui avait elle-même remplacé, en 2009, Air Sénégal International, propriété des États sénégalais et marocain.

Le lancement de cette compagnie est l’un des trois volets d’un plan visant à faire de Dakar un « hub » aérien régional, avec l’aéroport international, inauguré en décembre 2017, et la réhabilitation des aéroports de province.

L’aéroport Blaise Diagne, situé à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, qui porte le nom du premier député africain élu au Parlement français (1872-1934),  remplace l’aéroport international Léopold-Sédar-Senghor (AILSS), en proche banlieue de la capitale, reconverti en aéroport militaire.