L’Union européenne avait déployé une Mission d’observation électorale (Moe) au Sénégal, pour scruter la présidentielle de 2024. La Cheffe observatrice Malin Björk avait même présenté la mission le 31 Janvier dernier. Malheureusement, le président Macky Sall a décidé du report de ladite présidentielle. Ce qui est suivi par des manifestations fortement réprimées par les forces de l’ordre. Suffisant pour que la mission d’observation de l’UE décide de plier bagages.
L’Union européenne souligne que des experts de l’équipe cadre de la Mission d’observation restent à Dakar pour suivre attentivement l’évolution du processus». Mais, elle a décidé, «au vu de l’incertitude du calendrier électoral», d’acter «le retour des observateurs de longue durée. La Moe s’inquiète du fait que les décisions des autorités de reporter le scrutin présidentiel puissent constituer une rupture avec la longue tradition de démocratie du Sénégal. « Nous regrettons les violences qui ont touché des citoyens et des journalistes lors des récentes manifestations», lit-on dans la missive. Malin Björk et son équipe soulignent, par ailleurs, l’importance du respect de la liberté de la presse et regrette le retrait de la licence de diffusion de la chaîne Walf TV qui «a limité le droit de la population sénégalaise à être informée». Elle a aussi rappelé, dans son texte, l’importance de garantir un accès continu à l’Internet.
La Moe, dans son communiqué de presse, a aussi souligné l’importance de garantir aux citoyens sénégalais le libre exercice de leur droit de vote à travers des élections organisées dans le respect des libertés fondamentales, de l’État de droit, de la Constitution et des normes internationales souscrites par le Sénégal. Pour rappel, une équipe cadre de 10 experts électoraux était arrivée au Sénégal à la mi-janvier. Ils ont été rejoints par un groupe de 32 observateurs de longue durée qui étaient déjà déployés dans toutes les régions du pays. Il était prévu que quelques jours avant le scrutin, 64 observateurs de courte durée rejoindront la mission, ainsi qu’une délégation de membres du Parlement européen et une vingtaine de diplomates en poste à Dakar.
Au total, la MOE UE comptait plus de 130 observateurs issus des 27 États membres de l’UE, de la Suisse, de la Norvège et du Canada. La MOE UE avait prévu d’effectuer une analyse approfondi et de longue durée du processus électoral, conformément à la loi sénégalaise, aux engagements internationaux et régionaux ratifiés par le Sénégal, ainsi qu’aux bonnes pratiques électorales. Les premières conclusions allaient être publiées dans une déclaration préliminaire qui sera présentée lors d’une conférence de presse, deux jours après le scrutin du 25 février.