Les législatives de juillet prochain sont vraiment mal engagées. La date a été sans aucun doute fixée dans la douleur, après beaucoup de discussion dans un Gouvernement qui hésitait encore.
La première ayant été retenue au cours de ce mois béni de Ramadan, il a fallu réajuster pour finalement tomber sur le 30 juillet, une autre date inappropriée. Et pour cause !
L’hivernage s’est déjà installée dans certaines localités du pays et en fin juillet, tout le pays pourrait être inondé. Ce qui va se passer, c’est que nombre de travailleurs de la terre ou paysans qui exploitent de petits lopins et comptent là-dessus pour survivre, ne vont nullement abandonner leurs champs pour sacrifier à un devoir citoyen aussi important qu’il soit.
Là-dessus, certains d’entre eux se sont déjà prononcés sur le sujet en faveur d’une abstention dictée par les circonstances.
A cet état de fait, s’ajoute l’impraticabilité de certaines routes et leur corollaire, à savoir l’inaccessibilité de routes devant mener à bon nombre de localités.
Il sera ainsi difficile pour toutes les coalitions d’y mener campagne afin de pousser les électeurs à choisir dans un sens ou dans un autre. Les intempéries seront très dissuasives, même si les plus téméraires devront prendre des risques liés aux averses d’eau, aux éclairs et aux tonnerres s’ils parviennent à rallier certaines localités.
Pis, le jour du vote, il faudra croiser les doigts et espérer qu’il ne pleuve pas. Au Sahel, contrairement à d’autres localités du monde, rares sont ceux qui bravent la pluie pour s’adonner à une quelconque activité.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); S’il pleut ce jour, les longues files seront interrompues et l’anarchie va s’installer dans l’organisation du vote, surtout pour ceux qui ne seront pas encore dans l’enceinte des bureaux souvent aménagés dans l’enceinte des écoles. Personne ne va rester sous la pluie, à moins d’être équipés en conséquence de parapluie et d’autres systèmes de protection pour ceux qui peuvent se le permettre.
Il urge d’ores et déjà de préparer les citoyens à tous ces désagréments qui sont loin d’être les seuls.
La refonte tardive du fichier et les inscriptions subséquentes pour la carte d’identité CEDEAO se sont faites en catastrophe. Une partie de l’administration a perdu le sommeil pour inscrire des millions d’électeurs. Ces derniers faisaient la queue dans des conditions inacceptables car certains y passaient la nuit pour être en pole position le lendemain.
Des commissions itinérantes ont été mise en place. A cette situation d’inscription somme toute assez stressantes, se sont joint des conditions de retrait tout aussi déplorables. Des citoyens se déplacent souvent vers les centres sans obtenir leurs cartes. Pendant ce temps, il semblerait que dans beaucoup de centres, les cartes dorment dans les tiroirs. Le souci est que ceux qui s’étaient inscrits dans une localité X voient leurs cartes déposées dans une localité Y. D’où les difficultés enregistrées dans le retrait.
Dans tous les cas, jusqu’à la veille en principe, les cartes devraient continuer à être distribuées aux électeurs. Pendant ce temps, il est important que la prorogation de l’actuelle carte d’électeur soit de mise.
A ces dysfonctionnements et autres tâtonnements dans le calendrier s’ajoute la pléthore de listes. 47 au total qui ont fini d’achever un électeur déjà très secoué.
S’il faut choisir 47 bulletins avant d’entrer dans l’isoloir, le vote va durer plus d’un jour. En plus, les bureaux ne seront pas assez grands pour contenir tout ce beau monde composé des représentants des coalitions, des membres de la Cena, du bureau, des observateurs, etc.
Il faudrait alors imaginer un système plus réaliste de vote en évitant qu’il soit le prétexte à un contentieux post-électoral lancinant. Et pour le moment, rien n’est encore fait.
C’est dire que ces législatives sont mal engagées. Toutes les conditions sont aujourd’hui pour un fiasco avec un taux d’abstention qui pourrait être inquiétant.
Car, après tout, les Sénégalais sont peu convaincus de l’utilité d’une Assemblée nationale budgétivore et de députés absentéistes.
Du coup, il sera peu engagé à braver toutes ces difficultés énumérées pour l’élire dans une institution qui, depuis l’indépendance, brille par son inféodation à l’Exécutif.
Assane Samb/Rewmi quotidien
La première ayant été retenue au cours de ce mois béni de Ramadan, il a fallu réajuster pour finalement tomber sur le 30 juillet, une autre date inappropriée. Et pour cause !
L’hivernage s’est déjà installée dans certaines localités du pays et en fin juillet, tout le pays pourrait être inondé. Ce qui va se passer, c’est que nombre de travailleurs de la terre ou paysans qui exploitent de petits lopins et comptent là-dessus pour survivre, ne vont nullement abandonner leurs champs pour sacrifier à un devoir citoyen aussi important qu’il soit.
Là-dessus, certains d’entre eux se sont déjà prononcés sur le sujet en faveur d’une abstention dictée par les circonstances.
A cet état de fait, s’ajoute l’impraticabilité de certaines routes et leur corollaire, à savoir l’inaccessibilité de routes devant mener à bon nombre de localités.
Il sera ainsi difficile pour toutes les coalitions d’y mener campagne afin de pousser les électeurs à choisir dans un sens ou dans un autre. Les intempéries seront très dissuasives, même si les plus téméraires devront prendre des risques liés aux averses d’eau, aux éclairs et aux tonnerres s’ils parviennent à rallier certaines localités.
Pis, le jour du vote, il faudra croiser les doigts et espérer qu’il ne pleuve pas. Au Sahel, contrairement à d’autres localités du monde, rares sont ceux qui bravent la pluie pour s’adonner à une quelconque activité.
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Il urge d’ores et déjà de préparer les citoyens à tous ces désagréments qui sont loin d’être les seuls.
La refonte tardive du fichier et les inscriptions subséquentes pour la carte d’identité CEDEAO se sont faites en catastrophe. Une partie de l’administration a perdu le sommeil pour inscrire des millions d’électeurs. Ces derniers faisaient la queue dans des conditions inacceptables car certains y passaient la nuit pour être en pole position le lendemain.
Des commissions itinérantes ont été mise en place. A cette situation d’inscription somme toute assez stressantes, se sont joint des conditions de retrait tout aussi déplorables. Des citoyens se déplacent souvent vers les centres sans obtenir leurs cartes. Pendant ce temps, il semblerait que dans beaucoup de centres, les cartes dorment dans les tiroirs. Le souci est que ceux qui s’étaient inscrits dans une localité X voient leurs cartes déposées dans une localité Y. D’où les difficultés enregistrées dans le retrait.
Dans tous les cas, jusqu’à la veille en principe, les cartes devraient continuer à être distribuées aux électeurs. Pendant ce temps, il est important que la prorogation de l’actuelle carte d’électeur soit de mise.
A ces dysfonctionnements et autres tâtonnements dans le calendrier s’ajoute la pléthore de listes. 47 au total qui ont fini d’achever un électeur déjà très secoué.
S’il faut choisir 47 bulletins avant d’entrer dans l’isoloir, le vote va durer plus d’un jour. En plus, les bureaux ne seront pas assez grands pour contenir tout ce beau monde composé des représentants des coalitions, des membres de la Cena, du bureau, des observateurs, etc.
Il faudrait alors imaginer un système plus réaliste de vote en évitant qu’il soit le prétexte à un contentieux post-électoral lancinant. Et pour le moment, rien n’est encore fait.
C’est dire que ces législatives sont mal engagées. Toutes les conditions sont aujourd’hui pour un fiasco avec un taux d’abstention qui pourrait être inquiétant.
Car, après tout, les Sénégalais sont peu convaincus de l’utilité d’une Assemblée nationale budgétivore et de députés absentéistes.
Du coup, il sera peu engagé à braver toutes ces difficultés énumérées pour l’élire dans une institution qui, depuis l’indépendance, brille par son inféodation à l’Exécutif.
Assane Samb/Rewmi quotidien