Putsch au sein du PIT : Samba Sy accusé d’être le maître d’œuvre de la défenestration de Mansour Sy

POLITIQUE
Lundi 11 Septembre 2017

L’éviction de Mansour Sy, désormais ex-ministre du travail et du dialogue social, est considérée comme la plus grosse surprise du Gouvernement Mahammad Boun Abdallah Dionne. Il a été remplacé par Samba Sy, secrétaire général du Pit. Sans, dit-on, l’accord du Secrétariat du comité central…


Des militants du Pit, qui se disent trahis par le président de la République, sont choqués par l’éjection de leur président du Gouvernement. Mansour Sy, qui s’attendait à rempiler à son poste, aurait été victime d’un «putsch».
Contactée, une source gouvernementale a dédouané le Palais en affirmant que la présidence n’y est pour rien dans cette éviction.

«Suite aux accords passés entre le président de la République et nos alliés, certains ministères ont été donnés à nos amis de Benno. Le ministère du travail est revenu au Pit. C’est ainsi que, à l’occasion du remaniement, le président a envoyé une lettre au Secrétaire général du Pit pour que le parti nous désigne un profil pour l’emploi», a déclaré notre source à la présidence.
Lequel courrier aurait été reçu par Samba Sy. Qui aurait répondu, en y apposant son nom, sans convoquer le Secrétariat du comité central pour discuter de cette lettre afin de désigner de manière collégiale le bon profil.  Alors que le poste était déjà occupé par son camarade, Mansour Sy. Par conséquent, le département du  ministre du travail lui a été attribué au détriment du président du parti Pit.
Ce remplacement de Mansour Sy par Samba Sy reste en travers de la gorge de nombreux militants. Si certains envisagent tout simplement l’exclusion du Secrétaire général du Pit pour trahison, d’autres, qui voient la main du président Macky Sall derrière cette forfaiture, avec l’objectif de faire disparaître le Pit, envisagent simplement de quitter la mouvance présidentielle.
Pour ces derniers, «Samba Sy a profité d’un voyage effectué, récemment, avec le Président, Macky Sall, pour faire connaissance avec lui et préparer ce coup d’Etat dont l’objectif est d’éliminer le Pit de l’échiquier politique».
 
«C’est incompréhensible que le Secrétaire général, qui doit faire vivre le parti, soit encarté dans un gouvernement. Notre idéal, c’est de combattre les injustices et être près des classes ouvrières. Alors, si le gouvernement prenait des mesures impopulaires, aujourd’hui, le rôle du Pit est de les dénoncer. Et c’est le Secrétaire général qui doit mener ce combat. Si notre Secrétaire général est dans le gouvernement et se voit opposer la solidarité gouvernementale, qui va porter et organiser la vie du parti ? Qui va parler au nom du Pit?» s’interroge un militant de la première heure.

Avec Senego