Il danse avec «sa» République quand partout dans le pays fusent pleurs, grognements, révoltes et revendications qui devraient pousser à plus de modestie.
Dans notre dernier éditorial, nous qualifions notre président de «psychorigide» dans ses attitudes comportementales et «de versatile», concernant ses professions de foi. Nous pouvons ajouter à ce «profil» comme disent les profilers, piètre danseur. Il a montré la justesse de ces «marqueurs» politiques et physiques, mercredi 29 août lors de son grand raout d’autoglorification au CICAD.
Comprenons-nous bien : je n’ai rien contre le fait que des présidents dansent. La vie n’est pas que douleur, tragédie, et autres «ñangal». Elle comprend aussi la joie et ses multiples modes d’expression. Comme le rire, la danse. Mais il y a sans aucun doute des contextes qui s’y prêtent plus que d’autres. C’est jubilatoire de voir Obama danser avec sa femme lors d’une soirée de gala à la Maison Blanche ; c’est rafraîchissant de voir Macron taper le ballon avec des handicapés ou se lâcher en bras de chemise et cravate dénouée dans une rencontre goguette avec des habitants d’un quartier dit difficile. C’est l’aspect humain de l’homme à la charge lourde qui est ainsi dévoilé, montré, partagé. Naturellement. Mais il semble que notre président soit incapable de faire montre de naturel.
Mais mon Dieu, que c’était ridicule cette danse du président, engoncé dans un costard trop serré comme s’il avait dessous son gilet pare-balles ! Même dans la joie, il ne se décoince pas, même quand il s’essaie au sourire, cela sort crispé et reste sur les dents, n’arrive pas aux lèvres encore moins n’éclaire le visage. Pourtant, le sien, sied bien aux sourires et autres bienveillances. C’est ce qu’on attend des enrobés. Mais lui, c’est comme s’il était sur la défensive tout le temps, la peur au ventre. Et selon les comptes rendus de la presse, comme des moutons de Panurge, tous les segments de la République présents ont esquissé eux aussi des pas de danse. Histoire que le Prince voit leur fidélité et leur suivisme d’esclave. Leur allégeance.
Il danse avec «sa» République quand partout dans le pays fusent pleurs, grognements, révoltes et revendications qui devraient pousser à plus de modestie, plus d’interrogations sur un bilan surévalué et des investissements inappropriés. Il danse avec ses obligés et autres affidés grands délinquants au col blanc devant éternelle et ont saigné et qui saignent encore les maigres ressources du pays. Ces ministres décriés, ces députés dépités et dévalorisés, ces DG surpayés sans cause, tous ces prédateurs réfugiés dans le «Macky» et sont ainsi devenus hors de portée de la Justice.
Cette Justice que vous prétendez défendre en sommant votre ministre «tailleur constitutionnel» de sévir contre ceux qui disent haut et fort ce que le justiciable ordinaire, qui n’est pas dans votre galerie, sait, pense tout bas pour ne pas justement subir ses foudres sélectives. Que cette Justice aille déterrer les nombreux dossiers de prédateurs que vous avez mis sous le coude. Qu’elle montre sa neutralité, en poursuivant tous ceux qui ont été épinglés par les organes de contrôle de notre pays. Alors seulement, on pourra s’offusquer quand certains juges seront cités nommément pour liaisons douteuses avec votre pouvoir. Ou pour amnésie et poursuites sélectives.
«Père fouettard», soyez-le pour tous les enfants de la République et non seulement contre ceux qui doutent de vos «convictions républicaines» et votre neutralité et celle de notre justice. Facile d’avoir la main lourde et la colère sélectives et exiger des citoyens qu’ils ravalent leurs soupçons, interrogations, doutes contre ceux qui sont sensés défendre de la même manière avec la même vigueur tous les citoyens de la République.
A qui vous adressez vous quand vous assénez : «je voudrais dire aux uns et aux autres, d’accorder plus de respect à la justice de notre pays». Permettez de vous rappeler des choses élémentaires: le respect se mérite et est fondé sur des actes d’égalité, (formule passe partout pour mettre tout le monde dans le même sac) d’équité, de justice indiscutables. Combien de hauts responsables de votre camp ont piétiné et piétinent tous les jours les institutions sans en payer aucun prix. On ne peut réclamer ce qu’on ne mérite pas. Être juste et équitable, c’est ce que les citoyens attendent de ceux à qui ils ont confié leur sécurité, leur vie en société. Mais quand on a l’impression, non, quand on est convaincu, «qu’on est tous égaux devant la justice à condition d’y mettre le prix», exiger le civisme aux citoyens relève d’une usurpation d’autorité.
Par ailleurs, vous avez raison de vous interroger : «au nom de quoi devrait-on dire que ceux qui vont vers la majorité ont trahi la République» ? Seulement, personne n’a dit qu’ils avaient trahi la République ; mais la parole donnée, leur parole, leur serment vis-à-vis des électeurs, des citoyens, des militants. Comme vous avec votre mandat de 7 ans que vous promettiez de ramener à 5 ; avec les transhumants, les détourneurs de deniers publics, le parti et la République. C’est d’avoir renié tout cela qu’on vous reproche. C’est d’avoir dilapidé les deniers publics de la République et de venir se cacher sous vos coudes «sécuritaires» qu’on pointe du doigt. Ne confondez pas la République et ses brebis galeuses; le rappel de vos propos (convictions ?) d’hier à des attaques personnelles ou manque de respect. Le premier respect, quelle que soit la posture, c’est celui de la parole donnée. Qui fonde la confiance pour la vie en société.
Équité, justice, égalité : M. le candidat de Benno Bokk Yaakaar, combien avez-vous loué la salle du CICAD pour votre après-midi politique. Votre fonction n’a rien à voir avec votre activité de mercredi. Vous étiez un candidat à la future présidentielle, avec vos alliés. Alors combien avez-vous payé cette tranche horaire ? Sinon, quelle loi républicaine vous autorise une telle usurpation de fonction ? Demain, quel candidat pourra aller faire comme Macky Sall dans cette salle ? Qui parle encore de candidats égaux devant la loi ? Et elle est où la Justice qui devrait veiller sur l’égalité de tous devant les biens publics.
Demba Ndiaye, éditorialiste seneplus
Dans notre dernier éditorial, nous qualifions notre président de «psychorigide» dans ses attitudes comportementales et «de versatile», concernant ses professions de foi. Nous pouvons ajouter à ce «profil» comme disent les profilers, piètre danseur. Il a montré la justesse de ces «marqueurs» politiques et physiques, mercredi 29 août lors de son grand raout d’autoglorification au CICAD.
Comprenons-nous bien : je n’ai rien contre le fait que des présidents dansent. La vie n’est pas que douleur, tragédie, et autres «ñangal». Elle comprend aussi la joie et ses multiples modes d’expression. Comme le rire, la danse. Mais il y a sans aucun doute des contextes qui s’y prêtent plus que d’autres. C’est jubilatoire de voir Obama danser avec sa femme lors d’une soirée de gala à la Maison Blanche ; c’est rafraîchissant de voir Macron taper le ballon avec des handicapés ou se lâcher en bras de chemise et cravate dénouée dans une rencontre goguette avec des habitants d’un quartier dit difficile. C’est l’aspect humain de l’homme à la charge lourde qui est ainsi dévoilé, montré, partagé. Naturellement. Mais il semble que notre président soit incapable de faire montre de naturel.
Mais mon Dieu, que c’était ridicule cette danse du président, engoncé dans un costard trop serré comme s’il avait dessous son gilet pare-balles ! Même dans la joie, il ne se décoince pas, même quand il s’essaie au sourire, cela sort crispé et reste sur les dents, n’arrive pas aux lèvres encore moins n’éclaire le visage. Pourtant, le sien, sied bien aux sourires et autres bienveillances. C’est ce qu’on attend des enrobés. Mais lui, c’est comme s’il était sur la défensive tout le temps, la peur au ventre. Et selon les comptes rendus de la presse, comme des moutons de Panurge, tous les segments de la République présents ont esquissé eux aussi des pas de danse. Histoire que le Prince voit leur fidélité et leur suivisme d’esclave. Leur allégeance.
Il danse avec «sa» République quand partout dans le pays fusent pleurs, grognements, révoltes et revendications qui devraient pousser à plus de modestie, plus d’interrogations sur un bilan surévalué et des investissements inappropriés. Il danse avec ses obligés et autres affidés grands délinquants au col blanc devant éternelle et ont saigné et qui saignent encore les maigres ressources du pays. Ces ministres décriés, ces députés dépités et dévalorisés, ces DG surpayés sans cause, tous ces prédateurs réfugiés dans le «Macky» et sont ainsi devenus hors de portée de la Justice.
Cette Justice que vous prétendez défendre en sommant votre ministre «tailleur constitutionnel» de sévir contre ceux qui disent haut et fort ce que le justiciable ordinaire, qui n’est pas dans votre galerie, sait, pense tout bas pour ne pas justement subir ses foudres sélectives. Que cette Justice aille déterrer les nombreux dossiers de prédateurs que vous avez mis sous le coude. Qu’elle montre sa neutralité, en poursuivant tous ceux qui ont été épinglés par les organes de contrôle de notre pays. Alors seulement, on pourra s’offusquer quand certains juges seront cités nommément pour liaisons douteuses avec votre pouvoir. Ou pour amnésie et poursuites sélectives.
«Père fouettard», soyez-le pour tous les enfants de la République et non seulement contre ceux qui doutent de vos «convictions républicaines» et votre neutralité et celle de notre justice. Facile d’avoir la main lourde et la colère sélectives et exiger des citoyens qu’ils ravalent leurs soupçons, interrogations, doutes contre ceux qui sont sensés défendre de la même manière avec la même vigueur tous les citoyens de la République.
A qui vous adressez vous quand vous assénez : «je voudrais dire aux uns et aux autres, d’accorder plus de respect à la justice de notre pays». Permettez de vous rappeler des choses élémentaires: le respect se mérite et est fondé sur des actes d’égalité, (formule passe partout pour mettre tout le monde dans le même sac) d’équité, de justice indiscutables. Combien de hauts responsables de votre camp ont piétiné et piétinent tous les jours les institutions sans en payer aucun prix. On ne peut réclamer ce qu’on ne mérite pas. Être juste et équitable, c’est ce que les citoyens attendent de ceux à qui ils ont confié leur sécurité, leur vie en société. Mais quand on a l’impression, non, quand on est convaincu, «qu’on est tous égaux devant la justice à condition d’y mettre le prix», exiger le civisme aux citoyens relève d’une usurpation d’autorité.
Par ailleurs, vous avez raison de vous interroger : «au nom de quoi devrait-on dire que ceux qui vont vers la majorité ont trahi la République» ? Seulement, personne n’a dit qu’ils avaient trahi la République ; mais la parole donnée, leur parole, leur serment vis-à-vis des électeurs, des citoyens, des militants. Comme vous avec votre mandat de 7 ans que vous promettiez de ramener à 5 ; avec les transhumants, les détourneurs de deniers publics, le parti et la République. C’est d’avoir renié tout cela qu’on vous reproche. C’est d’avoir dilapidé les deniers publics de la République et de venir se cacher sous vos coudes «sécuritaires» qu’on pointe du doigt. Ne confondez pas la République et ses brebis galeuses; le rappel de vos propos (convictions ?) d’hier à des attaques personnelles ou manque de respect. Le premier respect, quelle que soit la posture, c’est celui de la parole donnée. Qui fonde la confiance pour la vie en société.
Équité, justice, égalité : M. le candidat de Benno Bokk Yaakaar, combien avez-vous loué la salle du CICAD pour votre après-midi politique. Votre fonction n’a rien à voir avec votre activité de mercredi. Vous étiez un candidat à la future présidentielle, avec vos alliés. Alors combien avez-vous payé cette tranche horaire ? Sinon, quelle loi républicaine vous autorise une telle usurpation de fonction ? Demain, quel candidat pourra aller faire comme Macky Sall dans cette salle ? Qui parle encore de candidats égaux devant la loi ? Et elle est où la Justice qui devrait veiller sur l’égalité de tous devant les biens publics.
Demba Ndiaye, éditorialiste seneplus