Mais où est donc le Timonier ? Celui qui décide de notre droit d’exister, de mourir ou d’être emprisonné selon son bon vouloir. Toujours en vacances ou entre deux pays à porter la bonne parole du peuple Africain. Ou en quête de leadership dont se gargarisent ses déchainés supporteurs qui l’ont hissé au rang de démiurge. Lui-même se croit dans une monarchie. Qui donc lui dira que sa population est en train d’être décimé avec chaque jour son lot d’accidents et de morts ?
Les routes tuent ! Les ambulances chargées d’évacuer les accidentés aussi. Quant aux hôpitaux, ils sont dans une phase comateuse dans presque toutes les régions du pays. Un de ses opposants qui était allé soulager ces désespérés a été presque écrabouillé par de zélés militants qui ont jugé son acte indécent. Croyez-nous, on ne raconte pas des balivernes. Une de nos charmantes anciennes ministres n’a pu retenir ses larmes face à ce dénuement des hôpitaux. Le ministre de la Santé, qui était allé réconforter un pharmacien rudoyé par un commissaire de police, n’a pas jugé utile d’en faire de même pour ces malheureux blessés que les médecins dépourvus de moyens ne peuvent prendre en charge.
Avant- hier, le cortège du ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et du Désenclavement qui promet aux chauffeurs la géhenne, a fait un accident à hauteur de Mbilor, 6 km après Dagana. Un malheur ne venant jamais seul, l'ambulance qui avait quitté la capitale du nord pour aller chercher les accidentés du cortège du ministre des Transports à Richard-Toll est entrée en collision avec une voiture à hauteur de Ross Bethio. Bilan : trois morts sur le coup parmi les occupants du véhicule particulier.
A Bambilor, deux gamins sont morts noyés dans les inondations consécutives à la dernière pluie. A la prison de Rebeuss, deux jeunes gens emprisonnés pour de menus larcins, sont morts dans une bousculade. Leur chambre contenait plus de 60 personnes ! Pendant que son peuple se meurt, le Timonier, insensible à son sort, parcourt le monde. Peut - être qu’il nous reviendra avec de quoi soigner toute cette misère.
Le Témoin