Le leader du parti Pastef et maire de la commune de Ziguinchor s’est prononcé hier, jeudi 19 janvier, sur l’ordonnance de « renvoi et de mise en accusation » devant la Chambre criminelle de Dakar prise la veille à son encontre par le Doyen des juges Omar Maham Diallo dans l’affaire d’accusation de « viols répétés » et « menaces de mort » qui l’oppose depuis février 2021 à Adji Rabi Sarr. Lors d’une déclaration de presse faite dans les locaux de son parti sis sur la VDN, soulignant que le « procès était déjà décidé parce qu’au moment même de l’instruction, des travaux ont été faits au tribunal pour préparer le procès », Ousmane Sonko dit ne pas être surpris par cette décision du Doyen des juges Omar Maham Diallo qui, selon lui, fait partie du complot qui vise à l’écarter de la course à la présidentielle de 2024. En effet, selon lui, ce dernier a rejeté tous les éléments de preuve qui attestent la thèse d’un complot dans cette affaire, citant, entre autres, le rapport de la gendarmerie qui, selon lui, accuse l’ancien procureur, Serigne Bassirou Guèye d’avoir modifié le dossier et le rapport médical qui montre qu’il n’y a aucunement viol. Pour Ousmane Sonko, le doyen des juges a refusé le témoignage du Dr Alfousseynou Gaye qui « a consulté la plaignante pour dire qu’il n’a rien vu qui puisse faire penser à l’existence d’un viol » mais aussi il a refusé d’entendre les présumés comploteurs dont Mes So et Dior Diagne ». Le leader de Pastef a accusé le Doyen des juges d’avoir refusé d’entendre ces personnes citées dans cette affaire.
Poursuivant sa déclaration, Sonko a affirmé que « l’avenir politique de Macky Sall se joue avec ce dossier » et a toutefois réitéré son « droit individuel et constitutionnel à la résistance ». Depuis 2021, j’ai toujours invoqué mon droit individuel et constitutionnel à la résistance. Jusqu’à la fin de ma vie, je résisterai. Je ne vois pas un juge qui peut me condamner à 5 ans de prison sur ce dossier. Personne ne peut m’empêcher d’être candidat en 2024 », a-t-il fait remarquer tout en mettant en garde le président Macky Sall et son régime. « J’ai toujours dit que c’est un complot. Et l’évolution du dossier a fini par convaincre tout le monde de mon innocence. Toutefois, le président Macky Sall est en train de jouer avec l’avenir politique du pays avec ce dossier. Raison pour laquelle, ils n’ont lésiné sur aucun moyen et en ont fait une question de vie ou de mort jusqu’à embraser le pays. Trop, c’est trop, il faut qu’ils arrêtent », a-t-il martelé avant de lancer. « Les événements de mars risquent de se reproduire. Il est important que les Sénégalais sachent que s’il y a de la violence dans ce pays, ce n’est pas notre faute. On a fait tout ce qu’on peut pour ne pas en arriver là »
Loin de s’en tenir-là, le leader de Pastef a également annoncé la publication prochaine du Rapport interne » de la Gendarmerie sur l’affaire Sweet beauté. « Le rapport interne de la gendarmerie sera public très bientôt pour le peuple sénégalais. Mes avocats sont en train de le transmettre aux organismes internationaux », a-t-il annoncé. Par ailleurs, le maire de Ziguinchor qui a annoncé la reprise de son Nemekou tour, a dénoncé les restrictions qu’il subit de la part du Doyen des juges Omar Maham Diallo qui, selon lui, l’empêche de voyager hors du territoire national même dans le cadre de sa mission de maire de Ziguinchor. « Je suis le seul maire qui ne sort pas de ce pays. Cela fait maintenant deux ans que je suis injustement empêché de sortir et de travailler pour ma commune, pour mon pays. Le juge me refuse toujours de sortir du pays », dénonce-t-il.