Interrogé par une consœur de l’Observateur du 30 mars sur l’exclusion de Pape Samba Mboup et de Farba Senghor, Yoro Dia a soutenu que «les deux hommes politiques sont des icônes du parti et qu’à part Abdoulaye Wade, il ne connait pas une personne qui ait plus donné au PDS que Farba Senghor. C'est une perte pour le PDS pour l'avenir du PDS, parce qu'il ne va plus y avoir de vitalité interne».
A l’entendre parler, d’emblée, on dira que l’analyste politique ignore les véritables caciques libéraux dont les trajectoires tumultueuses mais éclatantes ont fait d’eux de véritables icônes du Parti démocratique sénégalais (PDS). Si dans notre entendement «Icône» désigne ici «modèle», «exemple à suivre», «figure emblématique», nous ramerons à contre-courant de l’analyste Yoro Dia. Au vu et au su de leur parcours politique, ni Pape Samba Mboup ni Farba Senghor ne constitue des icônes, à moins que «icône» ne soit confondue avec «activiste».
Oui Farba et Pape Samba sont de véritables activistes, des va-t-en-guerre, des zélotes, des séides qui ne laissent à la postérité libérale aucun héritage politique constructif. Il est vrai qu’avec Abdoulaye Wade, ils ont engagé des batailles de terrain, bravé la soldatesque dioufienne et inhalé l’odeur piquante des gaz lacrymogènes comme plusieurs autres libéraux non moins méritants qui n’ont pas eu la chance d’être proches du Libéral en chef. Pourtant, il y en a qui, dont les œuvres s’élèvent au-delà du retentissement de leur nom jusqu’à en devenir anonymes.
Les vraies icônes du PDS, qui ont perdu la vie pour faire de leur parti ce qu’il est devenu en 2000, restent ensevelies injustement, pour la plupart, dans les décombres de l’oubli. Qui se souvient de Mor Fall, le militant du PDS, mort au cours d’une manifestation politique au quartier Som de Thiès en 1986 ? L’image d’Abdoulaye Faye rudoyé et tabassé lors de la marche contre l’Apartheid par les policiers, ce 22 août 1985, surnage encore dans nos mémoires. Que dire du "Lion de Cayor", l'impavide Boubacar Sall, aujourd'hui décédé ? On pourrait multiplier ces exemples à l’infini.
La seule chose qu’on puisse retenir de Farba et Pape Samba, c’est leur zèle et leur activisme mais ni dans la réflexion idéologique stratégique ni dans la contribution financière, ils ne se sont véritablement distingués au sein du PDS. Ils ne sont ni apparatchiks, ni caciques dans l’establishment libéral. Toutefois, on peut les honorer en les classant parmi les hérauts et non parmi les héros du PDS.
Aujourd’hui, on a beau taxer Idrissa Seck d’ambitieux, de félon et tout autre attribut péjoratif, il a été et demeure une icône du PDS. L’ancien N°2 d’Abdoulaye Wade aura donné de son temps, de ses idées, de son argent au PDS. Idem pour le maire Amadou Diarra, Ndèye Gaye Cissé, Woré Sarr et autres anonymes.
Quelqu’un comme Farba Senghor aura joué un rôle de premier plan dans la liquidation d’Idrissa Seck et de Macky Sall pour adouber Karim Wade. Ce même Farba, qui sanctifiait Karim pour le couronner, se retourne aujourd’hui contre le fils du roi pour le vouer aux gémonies. «L’élément hors du commun», à part être obséquieux à M et Mme Wade, quel est son legs politique ? En tout cas, la presse aura tristement retenu de Farba, cette «icône» de Yoro Dia, l’image d’un vandale qui est à l’alpha et l’oméga des attaques des journaux l’AS et 24 Chrono, le 16 août 2008, sous le magistère de Wade.
Quant à Pape Samba Mboup, enseignant exclu de la fonction publique, a toujours bénéficié des rentes du PDS pour tenir et entretenir sa famille. Si l’ancien chef de cabinet de Wade a bénéficié, lors de son compagnonnage avec son mentor, de confort et de coffre-fort, c’est parce qu’il lui était dévoué et loyal. A part cette dévotion et cette loyauté sur fond de zèle à l’endroit de Wade, quel est le seul haut fait d’arme de Pape Samba Mboup ?
Son attitude de ces derniers jours laissait croire qu’il agissait contre les intérêts de son propre parti. Comment lui qui a assisté et contribué à l’intronisation de Karim Wade comme candidat du PDS en 2019 puisse battre campagne contre ce dernier en déclarant partout que le fils de son mentor ne peut pas se présenter en 2019 parce qu’étant sous le joug de sanctions pécuniaires ?
Aujourd’hui, le nom de «l’icône» Pape Samba Mboup reste toujours collé à l’assassinat manqué de Talla Sylla le 5 octobre 2003.
Ainsi dire que Farba et Pape Samba sont des activistes ou zélotes symboliques du PDS sans base populaire rime avec la réalité mais de là faire d’eux des icônes ou le cœur du PDS qui rythment la vitalité interne du PDS, c’est tomber émotionnellement dans l’iconolâtrie voire l’idolâtrie. Aujourd’hui, certes avec cette exclusion, ils sont devenus célèbres. Mais n’est-ce pas Rainer-Maria Rilke qui disait que «la célébrité n'est en définitive que la somme de tous les malentendus qui s'accumulent autour d'un nom» ?
Serigne Saliou Guèye
A l’entendre parler, d’emblée, on dira que l’analyste politique ignore les véritables caciques libéraux dont les trajectoires tumultueuses mais éclatantes ont fait d’eux de véritables icônes du Parti démocratique sénégalais (PDS). Si dans notre entendement «Icône» désigne ici «modèle», «exemple à suivre», «figure emblématique», nous ramerons à contre-courant de l’analyste Yoro Dia. Au vu et au su de leur parcours politique, ni Pape Samba Mboup ni Farba Senghor ne constitue des icônes, à moins que «icône» ne soit confondue avec «activiste».
Oui Farba et Pape Samba sont de véritables activistes, des va-t-en-guerre, des zélotes, des séides qui ne laissent à la postérité libérale aucun héritage politique constructif. Il est vrai qu’avec Abdoulaye Wade, ils ont engagé des batailles de terrain, bravé la soldatesque dioufienne et inhalé l’odeur piquante des gaz lacrymogènes comme plusieurs autres libéraux non moins méritants qui n’ont pas eu la chance d’être proches du Libéral en chef. Pourtant, il y en a qui, dont les œuvres s’élèvent au-delà du retentissement de leur nom jusqu’à en devenir anonymes.
Les vraies icônes du PDS, qui ont perdu la vie pour faire de leur parti ce qu’il est devenu en 2000, restent ensevelies injustement, pour la plupart, dans les décombres de l’oubli. Qui se souvient de Mor Fall, le militant du PDS, mort au cours d’une manifestation politique au quartier Som de Thiès en 1986 ? L’image d’Abdoulaye Faye rudoyé et tabassé lors de la marche contre l’Apartheid par les policiers, ce 22 août 1985, surnage encore dans nos mémoires. Que dire du "Lion de Cayor", l'impavide Boubacar Sall, aujourd'hui décédé ? On pourrait multiplier ces exemples à l’infini.
La seule chose qu’on puisse retenir de Farba et Pape Samba, c’est leur zèle et leur activisme mais ni dans la réflexion idéologique stratégique ni dans la contribution financière, ils ne se sont véritablement distingués au sein du PDS. Ils ne sont ni apparatchiks, ni caciques dans l’establishment libéral. Toutefois, on peut les honorer en les classant parmi les hérauts et non parmi les héros du PDS.
Aujourd’hui, on a beau taxer Idrissa Seck d’ambitieux, de félon et tout autre attribut péjoratif, il a été et demeure une icône du PDS. L’ancien N°2 d’Abdoulaye Wade aura donné de son temps, de ses idées, de son argent au PDS. Idem pour le maire Amadou Diarra, Ndèye Gaye Cissé, Woré Sarr et autres anonymes.
Quelqu’un comme Farba Senghor aura joué un rôle de premier plan dans la liquidation d’Idrissa Seck et de Macky Sall pour adouber Karim Wade. Ce même Farba, qui sanctifiait Karim pour le couronner, se retourne aujourd’hui contre le fils du roi pour le vouer aux gémonies. «L’élément hors du commun», à part être obséquieux à M et Mme Wade, quel est son legs politique ? En tout cas, la presse aura tristement retenu de Farba, cette «icône» de Yoro Dia, l’image d’un vandale qui est à l’alpha et l’oméga des attaques des journaux l’AS et 24 Chrono, le 16 août 2008, sous le magistère de Wade.
Quant à Pape Samba Mboup, enseignant exclu de la fonction publique, a toujours bénéficié des rentes du PDS pour tenir et entretenir sa famille. Si l’ancien chef de cabinet de Wade a bénéficié, lors de son compagnonnage avec son mentor, de confort et de coffre-fort, c’est parce qu’il lui était dévoué et loyal. A part cette dévotion et cette loyauté sur fond de zèle à l’endroit de Wade, quel est le seul haut fait d’arme de Pape Samba Mboup ?
Son attitude de ces derniers jours laissait croire qu’il agissait contre les intérêts de son propre parti. Comment lui qui a assisté et contribué à l’intronisation de Karim Wade comme candidat du PDS en 2019 puisse battre campagne contre ce dernier en déclarant partout que le fils de son mentor ne peut pas se présenter en 2019 parce qu’étant sous le joug de sanctions pécuniaires ?
Aujourd’hui, le nom de «l’icône» Pape Samba Mboup reste toujours collé à l’assassinat manqué de Talla Sylla le 5 octobre 2003.
Ainsi dire que Farba et Pape Samba sont des activistes ou zélotes symboliques du PDS sans base populaire rime avec la réalité mais de là faire d’eux des icônes ou le cœur du PDS qui rythment la vitalité interne du PDS, c’est tomber émotionnellement dans l’iconolâtrie voire l’idolâtrie. Aujourd’hui, certes avec cette exclusion, ils sont devenus célèbres. Mais n’est-ce pas Rainer-Maria Rilke qui disait que «la célébrité n'est en définitive que la somme de tous les malentendus qui s'accumulent autour d'un nom» ?
Serigne Saliou Guèye