/> Pour beaucoup de Sénégalais, Niang a déjà fait son choix. Il avait auparavant refusé la main tendue d’Amara Traoré en 2011 et avait fait les yeux doux à Erick Mombaerts, sélectionneur de l’équipe Espoirs de la France. En 2015, il avait également remis ça sous Alain Giresse. Mais son obsession d’arborer la tunique bleue n’arrivera jamais. Pour la bonne et simple raison que celui qui avait été considéré comme une pépite exceptionnelle ne parviendra jamais à confirmer le bien que certains observateurs pensaient de lui. Son errance confirme notre affirmation. Depuis son transfert de Caen (Ligue 1), le Milan AC ne l’a utilisé que deux saisons avant de le prêter successivement à Montpellier (2014), Genoa (2015), Watford (2016), puis Torino (2017). Pis, Niang n’a jusque là jamais pu s’imposer en club. Aura-t-il la rédemption avec les Lions du Sénégal ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
LE MAILLOT NATIONAL…
Ils sont nombreux ont brandir le fibre patriotique, leur «sénégalité» pour «bannir» Mbaye Hamady Niang de la sélection nationale. Pourtant des Mbaye Niang, nous en avons beaucoup connu.
Aliou Cissé n’avait-t-il décliné la sélection nationale lors de la CAN 2000, en suivant les conseils d’un autre Sénégalais Boubacar Sarr « Locotte», alors coach adjoint au PSG pour «garder sa place» ? Quid d’Habib Bèye, Ibrahima Sonko, Sylvain Ndiaye ? Un sélectionneur des Lions de nationalité sénégalaise, ancien international de surcroit, n’avait-il pas refusé de payer les impôts au Sénégal ? Lamine Ndiaye, pour ne pas le citer, avait opté pour la France. La liste est loin d’être exhaustive. C’est dire qu’il est rare de voir un joueur africain, tiraillé entre un pays européen et un autre de l’Afrique opter immédiatement pour celui du continent noir. Nabil Fékir avait même appelé Christian Gourcuff, alors sélectionneur des Fennecs pour lui dire qu’il avait choisi l’Algérie avant de faire une volte-face de plus de 180° ? Comme Nasri et Meriem, il n'échappera pas à la comparaison avec Zidane.
Tous les binationaux ont été confrontés au moment de choisir entre leur patrie de naissance et celle de la naissance d’un de leur parent à ce dilemme cornélien. Mais la seule différence d’avec eux, c’est que Mbaye Niang a trop parlé. Son péché c’est d’avoir très mal communiqué. Son but, manifestement, était de démontrer à Didier Deschamps qu’il avait déjà fait son choix, qu’il n’était plus partagé. Hélas, face à une longue attente et surtout une concurrence largement au dessus de ses «qualités physiques, techniques et athlétiques», pour lesquelles, Aliou Cissé l’a convoqué, il a vite compris qu’il n’a aucune chance de jouer pour la France. Alors comme le disait un proverbe berbère «quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens». Surtout que le Sénégal est en pole position pour prendre part à la coupe du monde Russie 2018. Une compétition qui fait rêver chaque joueur. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux, ces joueurs pétris de talent qui ne pourront jamais prendre part à une phase finale de coupe du monde. A 22 ans révolus, si Mbaye Niang voit soudainement un boulevard s’ouvrir devant sa porte qu’il avait lui même fermé à double tour, comprenons-nous alors qu’il puisse ravaler son vomi et courir plus vite que Usain Bolt pour brandir sa «sénégalaité».
ALIOU CISSE SE CHERCHE
La convocation de Mbaye Niang ne devrait non plus occulter le retour de Diafra Sakho. Il faut être amnésique pour oublier le différend qui avait opposé à son club West Ham au Sénégal suite à sa blessure supposée «diplomatique» et qui devait l’indisposer des aires de jeu pendant 4 à 6 semaines. Pis, son club avait même déclaré que le joueur ne pouvait pas effectuer un long voyage. Miraculeusement, il va refouler les pelouses et participer à la victoire de son équipe en déplacement à Bristol (0-1) pour le compte de la coupe d’Angleterre. Il était rentré à la 57ème minute de jeu à la place d’Alexander Song, se rappelle-t-on.
Le Sénégal avait saisi la Fifa. Il reconnaitra par la suite n’avoir pas été ferme avec les dirigeants de West Ham ; contrairement à Sadio Mané qui a failli vivre le même scénario avec Southampton. Mais pour une qualification à la coupe du monde, tout a été oublié. Même sa sélection en 2011 en Tunisie avec les U-23 du Sénégal à cause d’une erreur administrative (une photo de Kara Mbodji à la place de la sienne) et qui l’aurait négativement marqué. Le seul objectif qui vaille, c’est le «visa» pour la Russie.
Aliou Cissé en est conscient. Il y va d’ailleurs de sa survie sportive à la tête de la sélection ; surtout après l’opportunité que lui offre la Fifa avec la reprogrammation du match Afrique du Sud–Sénégal du 12 novembre 2016. Reste à savoir si Diafro Sakho qui revient de blessure et qui n’a pas encore pas ouvert son compteur but avec West Ham et Mbaye Niang qui n’a que trois matches avec Torino sans le moindre but, feront mieux que Moussa Sow, Ismaïla Sarr, Opa Nguette, Moussa Konaté, Moussa Sow, Diao Baldé Keïta et autre Mame Birame Diouf.
Le constat est quand même alarmant. En six matches des éliminatoires de la coupe du monde, le Sénégal n’a enregistré que deux victoires (Madagascar battu 3-0 ; Cap-Vert battu 2-1), contre trois matches nuls et une défaite. Les Lions ont scoré 10 fois avec 8 buteurs différents dont Sadio Mané (2 fois), Mame Birame Diouf (2 fois), puis Cheikhou Kouyaté, Moussa Konaté, Diao Baldé Keïta Moussa Sow, Cheikh Ndoye et Ismaïla Sarr qui ont inscrit chacun un but. Ce qui est constitue un bon ratio. Sauf que la dernière victoire du Sénégal dans cette compétition remonte au 8 octobre 2016 devant le Cap-Vert. Les «Lions» ont enchainé avec une défaite (face à l’Afrique du Sud) et deux matches nuls lors de la double confrontation face au Burkina Faso (0-0 à Dakar et 2-2 à Ouagadougou). Il était temps de se relancer. Rendez-vous le 7 octobre à Praia avec… Mbaye Niang.