Monsieur le Président : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »

POLITIQUE
Lundi 3 Juillet 2017

Par Moussa Taye, conseiller politique du maire de Dakar


Dans l’Observateur de ce matin, repris par divers sites d’informations, vous auriez déclaré ceci à vos partisans à Dakar: « Je vous avertis, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre Dakar face à un candidat qui n’a pas sa liberté de mouvement ! C’est inadmissible. (…) » (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Monsieur le Président, vous avez déjà perdu. Electoralement, politiquement, moralement. Et même humainement. Quoique vous fassiez, quels que soient les résultats au soir du 30 juillet, vous avez déjà perdu.
Votre affirmation est un aveu d’échec mais surtout un aveu tout court sur l’emprisonnement du Maire de Dakar. Vous venez de prouver, en effet, que vous avez manipulé votre justice pour faire arrêter un adversaire devenu trop gênant. Mais bien avant cela, vous aviez perdu face à Khalifa Sall.
 
Parce que vous avez rompu de manière unilatérale le contrat de confiance qui vous liait depuis 2012. Ce contrat moral basé sur la loyauté et l’honneur depuis votre départ sans gloire du Pds et l’éphémère période d’errance politique jusqu’aux premiers balbutiements de l’inattendue Apr. Vous aviez toujours bénéficié de conseils et de soutien de votre « domou baye » comme vous l’appeliez. Hélas, les vicissitudes de la politique arrimées aux déclarations insensées des mendiants de faveurs et aux lugubres avis de conseillers tout aussi lugubres finiront par vous pousser à l’extrême c’est-à-dire l’embastillement (le mot n’est pas trop fort si l’on considère les conditions de détention) de celui que vous craignez parce qu’il a, par deux fois, bénéficié de la confiance des dakarois.
 
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Parce qu’il a prouvé que le mandat est un moyen et non une fin. Celui que les populations de Dakar plébiscitent et offrent en exemple au pays profond. Celui peut-être même à qui vos oracles président un avenir radieux…au palais. Cela vous fait si peur Monsieur le Président au point de descendre dans l’arène des législatives avec votre implication maladroite à travers une campagne déguisée sous le prétexte d’inaugurations d’ouvrages obsolètes ou secondaires qu’un préfet pourrait faire sans tambours ni trompettes. Vous avez insufflé ce mauvais exemple à votre gouvernement qui sape les priorités et se mobilise autour d’une coalition dont le premier ministre, tête de liste nationale sans ingéniosité, confond manifestement les rôles sans compter les opérations de séduction de ministres mal inspirés et les tentatives de corruption et d’achats de conscience.
 
Mais malgré tout cela, vous avez déjà perdu car les témoins pourront toujours dire que les armes n’étaient pas égales car une des règles fondamentales du Duel est le code d’honneur. Un code d’honneur pour ceux qui ont le sens de l’honneur.

Monsieur le Président, vous avez déjà perdu car vous avez enfreint les règles du jeu. Vous avez utilisé votre position pour combattre un adversaire. Manque d’élégance, manque de loyauté.
Malgré votre acharnement, vos moyens colossaux et le soutien d’infidèles (ceux-là qui crient au mensonge), Khalifa Sall sera sur la ligne de départ depuis Rebeuss. A la fin du sprint électoral, il sera heureux comme un écolier classé premier parce qu’il aura sauvegardé sa dignité, son honneur et surtout sa crédibilité en attendant le verdict du Seul Juge. Sourate 95 Verset 8.
Bon courage Monsieur le Président ! Vous en avez manifestement besoin.