En revisitant la manière dont il a été malmené, qui peut imaginer un seul instant un Robert Badinter, même dans sa tombe, a fortiori vivant, dans un Parlement, se faire traiter de....pantin?
Cette idée trop saugrenue, inimaginable ne peut traverser la tête d’aucun exégète d’un tel homme, mythique Ministre Français de la Justice, dont la vie entière fut symbolisée par une tenue et une retenue, en plus d’une expertise juridique que nul n’ose jusqu’à ce jour remettre en question, dans son pays et nulle part ailleurs, dans sa dimension la plus banale.
Badinter incarnait un État vrai, respectable et respecté, craint pour sa légitimité et sa justesse dans ses postures, comme le rappelle, tant d’années après sa mort, le débat qu’il conduisit avec dextérité et dignité, adossé à une vaste connaissance juridique et sociologique, pendant les années 1980, sur la très sensible question de l’abolition de la peine de mort en France.
Comique projection
Comparez maintenant la rectitude mentale et morale, le savoir et le savoir-faire de celui qui fut donc l’emblématique Ministre de la Justice du Président socialiste français, François Mitterrand, à l’humiliante et comique projection, à la face du monde et d’abord du Sénégal, de notre Garde des Sceaux actuel, dont les actes renvoient à ceux d’un clown en perte, bouchon rouge sur le nez, imitant, sans succès, son homonyme plus talentueux: Louis de Funès.
Badinter était le visage d’une gauche française arrivée au pouvoir en Mai 1980 avec un zèle réformiste destiné à faire bouger les lignes d’une société engoncée dans un conservatisme ayant fini par la pétrifier.
Malick de Funès SALL, lui, n’est que le symbole inculte d’une faillite du droit et de la déconfiture de l’Etat y rattaché, qu’il a transformé en sujet de rigolade.
Il est allé plus loin hier en lui faisant honte, la nation tétanisée par son immolation politico-judiciaire dans le saint des saints -la représentation nationale.
Violemment, en acceptant de se faire traiter d’incompétent et de bodiobodio (pitre), dans un hémicycle humilié, il ne s’est pas seulement laissé gifler et déchiqueter mais a permis l’exécution par pendaison de l’Etat sénégalais.
Spectacle lamentable
Quelle honte ! Même pas le réflexe de plier ses bagages et de quitter, en guise de protestation, cette Assemblée nationale ou son martyr entre les escarpins d’une parlementaire, se jouant de lui, à cœur joie, lui donnait l’air d’une poule mouillée ?
Mettez à sa place un Badinter. Nul n’aurait pris le risque de l’admonester de la sorte car l’ensemble des députés se seraient révoltés et il ne mettrait pas une seconde pour poser le seul acte qui vaille en pareille circonstance : sortir de la salle, exiger des excuses publiques et le retour de la salubrité verbale avant d’envisager de reprendre la parole dans une enceinte alors expurgée de ses dérives langagières.
Meme les footballeurs noirs qui reçoivent des peaux de bananes jetées par des spectateurs racistes ont l’instinct de quitter la pelouse pour marquer leur désaccord jusqu’à justifier aujourd’hui cette mobilisation générale contre le racisme sur les terrains de football, notamment Européens.
Or, hier, nous avions eu droit à un spectacle lamentable d’un ministre, bouteille habillée, français débrouillé, argumentaire de primate, muscles flasques, flottant dans ses habits et barbotant dans sa propre déconstruction.
Ceux qui disent que Dieu rend fou celui qu’il veut perdre n’ont pas tort, sauf qu’ils devraient ajouter qu’il le pousse à vouloir occuper des stations dans la vie, au sein de l’Etat en l’occurrence, qu’il n’est pas apte à assumer.
Crasse nullité
Malick de Funès SALL en est le prototype, lui qui incarne jusqu’à la farce la plus médiocre l’incompétence à un poste régalien se trouvant au cœur du projet étatique.
On ne dira pas de lui, par condescendance, le pauvre, mais, par colère, le salaud. N’ayons par peur des mots. Car, en magouillant avec les Farba Ngom, Abou Lo et Abel, jusqu’à se retrouver avec le statut de Ministre de la Justice, rêvant d’en faire la tête de pont d’un projet ethno-religieux, sectaire et pouvoiriste, il s’est dénudé et, pis, cela l’a transformé en punching-ball des adversaires de l’Etat.
Sa crasse nullité démolit ce qui restait d’un Etat déjà rongé par la prolifération, en ses endroits les plus vitaux, de trafiquants de drogue et de billets de banque.
Pire que Bougadélit et les autres criminels installés dans son épicentre, c’est Malick de Funès SALL qui est le cancer incurable d’un Etat qu’on ne peut plus réduire à sa définition primaire d’espace territorial peuplé et sous un gouvernement exécutif en charge.
La vérité, c’est qu’en se faisant violer avec son assentiment public il a fait sauter le suc de l’Etat, cette fiction juridique ne tenant que par la sauvegarde méticuleuse de ses apparences, ce que les wolofs appellent sa sutura, sa décence.
Sans autodéfense, l’Etat sénégalais, hier abandonné, n’a même pas eu la chance d’être secouru par un acte de rébellion quand il tombait sur le champ du déshonneur.
Un ministre en vadrouille au Parlement, moins rigolo que le gendarme de Funès, à servi d’autel pour son exécution.
La Justice sénégalaise était, on le sentait depuis, en lambeaux ; ses restes ont servi heir de cercueil à un Etat mort de honte !
Dites : qui a retenu que c’était hier jour de vote du budget du Ministère de la Justice ?
Adama Gaye
Ps:
Malick de Funès SALL “j’assume l’arrestation de Adama Gaye”, que ne nous épargniez plus votre vue. Elle est celle de l’honneur déchiqueté ! Aucun titre ne peut le faire reluire à nouveau. Même les habits posthumes de Badinter. Il est vrai que ce dernier ne se serait jamais hasardé à laver l’honneur ou à couvrir les crimes d’un frère de Mitterand. Comme le fait, indigne, son collègue sénégalais lointain, de gamme poubelle, qui se flatté d’exonérer Aliou SALL de ses crimes pétrogaziers au motif qu’il revenait de la Mecque !