Comme à l’accoutumée, le Sénégal va encore célébrer la fin du ramadan (korité) en deux ou trois jours ; un premier groupe, certes moins nombreux, ayant déjà prié ce mardi 4 juin 2019. Le reste de la Communauté musulmane du pays va commencer à scruter la lune ce soir. Et il est fort probable qu’un consensus émerge pour rompre le jeûne demain mercredi 5 juin. Il s’y ajoute que depuis une dizaine d’années, l’essentiel des confréries religieuses du Sénégal, qui retiennent le principe de l’observance stricte de la lune à l’œil nu, dans les frontières du pays, célèbrent la korité à l’unisson. Ce qui est fort heureux.
Des points de vue différents persistent néanmoins ; une frange de la communauté musulmane choisissant d’autres méthodes de détermination du début et de la fin du ramadan. Certains d’entre eux adoptent le principe de l’universalité de l’apparition de la lune, qui doit lier tout musulman, quel que soit le lieu où il se trouve sur terre. Ils sont confortés dans cette position par les avis exprimés par les jurisconsultes se réclamant de trois écoles de droit musulman (malikite, hanbalite et hanafite) qui optent pour l’unicité du calendrier lunaire sur la surface du globe.
D’autres font référence à la science pour déterminer les phases de la lune et en déduire le calendrier. A cet effet, deux méthodes existent: (i) le calcul pur basé sur la disponibilité du croissant lunaire et (ii) le calcul basé sur l’observabilité du croissant lunaire.
La première méthode scientifique base ses calculs sur le moment de la conjonction et le temps du coucher du soleil. Elle a un modèle fixe qui permet de déterminer le calendrier lunaire de manière illimitée. Le principal inconvénient de cette approche est qu’il est difficile de convaincre les adeptes de l’approche traditionnelle de l’observation oculaire avec cette méthode purement astronomique qui n’est guère accessible au commun des mortels ; un principe élémentaire en matière de jurisprudence musulmane (Fiqh).
La deuxième méthode base ses calculs sur l’observabilité du croissant lunaire (à l’œil nu ou à l’aide des télescopes et autres observatoires). Elle a le mérite de pouvoir fournir des outils pour aider l’approche traditionnelle d’observation du croissant lunaire. Elle offre également les clés de vérification de toute information sur la vision du croissant lunaire en posant des questions simples aux observateurs : direction (ou orientation) du croissant, hauteur du croissant, temps précis d’observation.
L’heure est venue de réconcilier ces différentes approches, traditionnelle et scientifique. Comme l’indique les versets coraniques cités plus haut, la marche de la lune suit un rythme précis, conformément aux ordres du Seigneur de l’univers. Et, Dieu a doté l’être humain de la raison qui lui a permis, notamment à travers la science de l’astronomie, de suivre la trajectoire de la lune. C’est ainsi qu’il a été produit des logiciels permettant de déterminer les positions instantanées précises de la lune. La communauté musulmane mondiale peut et doit les valoriser (certains pays le font déjà). Cela lui permettra de déterminer, avec précision, les points du globe où la nouvelle lune est observable un jour donné, ainsi que le moment le plus favorable pour le faire. Les pays concernés pourront ensuite utiliser des outils spécifiques (télescopes par exemple) ou scruter la lune à l’œil nu (s’ils retiennent uniquement cette méthode) sur les lieux potentiels d’observation identifiés, en présence des membres des commissions nationales en charge de l’observation du croissant lunaire. Les moyens modernes de communication faciliteront ensuite la circulation de l’information sur la lune en temps réel. Les divergences au niveau national seraient ainsi réduites au strict minimum.
De fait, la convergence entre l’approche traditionnelle et l’approche scientifique doit être promue, car elles sont complémentaires plutôt qu’opposées; l’islam valorisant fortement la recherche scientifique ayant un but utile. Les nombreuses avancées technologiques inspirées par les versets coraniques en sont une parfaite illustration.
En définitive, il est impérieux pour les musulmans du monde de travailler à l’unification du calendrier lunaire. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous y invite, en disant : « le jeûne est le jour où vous (l’ensemble des musulmans) jeûnez, la rupture (du jeûne) est le jour où vous (l’ensemble des musulmans) rompez le jeûne, .. » (rapporté par Abou Dawoud, chapitre du Jeune (hâdith 2324) et par Et-Tirmidhi, chapitre du « jeûne » (hadith 697).
Moubarak Lo
Des points de vue différents persistent néanmoins ; une frange de la communauté musulmane choisissant d’autres méthodes de détermination du début et de la fin du ramadan. Certains d’entre eux adoptent le principe de l’universalité de l’apparition de la lune, qui doit lier tout musulman, quel que soit le lieu où il se trouve sur terre. Ils sont confortés dans cette position par les avis exprimés par les jurisconsultes se réclamant de trois écoles de droit musulman (malikite, hanbalite et hanafite) qui optent pour l’unicité du calendrier lunaire sur la surface du globe.
D’autres font référence à la science pour déterminer les phases de la lune et en déduire le calendrier. A cet effet, deux méthodes existent: (i) le calcul pur basé sur la disponibilité du croissant lunaire et (ii) le calcul basé sur l’observabilité du croissant lunaire.
La première méthode scientifique base ses calculs sur le moment de la conjonction et le temps du coucher du soleil. Elle a un modèle fixe qui permet de déterminer le calendrier lunaire de manière illimitée. Le principal inconvénient de cette approche est qu’il est difficile de convaincre les adeptes de l’approche traditionnelle de l’observation oculaire avec cette méthode purement astronomique qui n’est guère accessible au commun des mortels ; un principe élémentaire en matière de jurisprudence musulmane (Fiqh).
La deuxième méthode base ses calculs sur l’observabilité du croissant lunaire (à l’œil nu ou à l’aide des télescopes et autres observatoires). Elle a le mérite de pouvoir fournir des outils pour aider l’approche traditionnelle d’observation du croissant lunaire. Elle offre également les clés de vérification de toute information sur la vision du croissant lunaire en posant des questions simples aux observateurs : direction (ou orientation) du croissant, hauteur du croissant, temps précis d’observation.
L’heure est venue de réconcilier ces différentes approches, traditionnelle et scientifique. Comme l’indique les versets coraniques cités plus haut, la marche de la lune suit un rythme précis, conformément aux ordres du Seigneur de l’univers. Et, Dieu a doté l’être humain de la raison qui lui a permis, notamment à travers la science de l’astronomie, de suivre la trajectoire de la lune. C’est ainsi qu’il a été produit des logiciels permettant de déterminer les positions instantanées précises de la lune. La communauté musulmane mondiale peut et doit les valoriser (certains pays le font déjà). Cela lui permettra de déterminer, avec précision, les points du globe où la nouvelle lune est observable un jour donné, ainsi que le moment le plus favorable pour le faire. Les pays concernés pourront ensuite utiliser des outils spécifiques (télescopes par exemple) ou scruter la lune à l’œil nu (s’ils retiennent uniquement cette méthode) sur les lieux potentiels d’observation identifiés, en présence des membres des commissions nationales en charge de l’observation du croissant lunaire. Les moyens modernes de communication faciliteront ensuite la circulation de l’information sur la lune en temps réel. Les divergences au niveau national seraient ainsi réduites au strict minimum.
De fait, la convergence entre l’approche traditionnelle et l’approche scientifique doit être promue, car elles sont complémentaires plutôt qu’opposées; l’islam valorisant fortement la recherche scientifique ayant un but utile. Les nombreuses avancées technologiques inspirées par les versets coraniques en sont une parfaite illustration.
En définitive, il est impérieux pour les musulmans du monde de travailler à l’unification du calendrier lunaire. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous y invite, en disant : « le jeûne est le jour où vous (l’ensemble des musulmans) jeûnez, la rupture (du jeûne) est le jour où vous (l’ensemble des musulmans) rompez le jeûne, .. » (rapporté par Abou Dawoud, chapitre du Jeune (hâdith 2324) et par Et-Tirmidhi, chapitre du « jeûne » (hadith 697).
Moubarak Lo