Me Amadou Sall : “Macky Sall veut limiter les candidats par la prison, l’exil et le parrainage”

POLITIQUE
Mercredi 1 Aout 2018

Selon Me El Hadji Amadou Sall, membre du Comité directeur du Pds, il n’appartient pas au Président Macky Sall qui, à l’en croire, veut limiter les candidatures par la prison, l’exil ou le parrainage, de leur imposer un quelconque candidat à la prochaine élection présidentielle.


El Hadji Hamidou Kassé considère Hadjibou Soumaré comme le plan B du Pds ? Que répondez-vous ?

Karim Wade est et reste notre seul et unique candidat.

Comment appréciez-vous la candidature déclarée de votre ex-camarade de parti, Samuel Ameth Sarr ?

Il est libre de se présenter, c’est son droit. Mais le Pds a son candidat qui s’appelle Karim Wade.

 Modou Diagne Fada, après son exclusion du Pds, a décidé de cheminer avec le président de la République. Quel commentaire cela vous inspire ?

Il n’est plus membre de notre parti et je n’ai rien à dire de ses actes et positions. Il mène ses activités comme il veut et il n’est pas dans le même camp politique que nous.

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Malick Gakou, Idrissa Seck, ainsi que d’autres comme Boubacar Camara, Thierno Bocoum, entre autres, ont déclaré leur candidature. Pensez-vous qu’ils puissent faire le poids devant Macky Sall ?

Notre position est simple : si c’est nécessaire, marchons séparément mais le moment venu, frappons ensemble.

Avec cette multiplication des candidatures, l’opposition ne risque-t-elle pas de voir ses forces éparpillées comme ce fut le cas lors des dernières Législatives ?

La démocratie suppose la pluralité des opinions et la différence des démarches et des options. C’est Macky Sall qui est dérangé par la pluralité des candidats, qui s’énerve et qui veut les limiter par la prison, l’exil ou le parrainage. Mais les démocrates ne sont jamais dérangés par la multitude de candidatures. Rivalisons d’ardeur pour le renforcement de notre démocratie. La pensée unique que veut Macky Sall n’est que le refuge des faibles et l’arme absolue de ceux qui n’ont pas confiance au peuple.

Les conseils du maire de Dakar Khalifa Sall ont décidé de bouder le prétoire pour protester contre la démarche du ministère public. En tant qu’avocat, quelle appréciation faites-vous de cette démarche ?

Je fais partie des avocats de Khalifa Sall. Lorsque la justice ne joue plus son rôle et que les juges foulent au pied les règles les plus élémentaires propres à toutprocèséquitable,ladéfenses’exerce ailleursquedanslesprétoires.Ilfautlibé- rer certains juges des contraintes que leur imposent l’honneur et la dignité. Laissons-les à leur conscience, s’ils se décident à se souvenirde leurs devoirs. Cette démarche n’a pas été concluante avec Karim Wade qui a finalement été condamné... L’arrêt de la CREI condamnant Karim Wade n’est exécutable dans aucun autre pays que le Sénégal de sorte que personne ne s’interroge plus sur son manque de sérieux. La stratégie du boycott fut donc la bonne.

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Globalement, quel est votre avis sur le dossier Khalifa Sall ?

Aux yeux de Macky Sall, le sort de Khalifa fut scellé dès lors qu’il a refusé de lui apporter son soutien. Voilà la méthode Macky, qu’il faut combattre avant qu’il ne réussisse à corrompre notre système démocratique. La situation du pays reste tendue avec une pénurie d’eau qui assaille les populations depuis plusieurs semaines.

Quel commentaire faites-vous de cette situation ?

L’incompétence est aux commandes. Macky Sall règne exclusivement pour le compte de la famille, des amis et du clan. Le peuple n’est pas sa préoccupation, sauf à le tromper pour espérer obtenir un improbable second mandat.

 Pensez-vous qu’une telle situation milite en faveur d’un second mandat de Macky Sall ?

Macky Sall n’aura pas un second mandat. Il est prêt à brûler le pays pour l’obtenir, mais nous nous opposerons à lui et nous nous opposerons à son desseindes’asseoirsurnotredémocratie et de s’imposer par la terreur. Nous l’arrêterons.

Quelle perspective pour l’opposition sénégalaise dans sa globalité pour venir à bout du régime en place ?

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Tous les observateurs s’accordent à reconnaître qu’il y a une nouvelle donne dans ce pays avec une opposition unie quiadécidédeneriencédersurlesprincipes. C’est aussi le point de vue de nos partenaires. Le pouvoir panique et dénoncenospartenairesquiseraientàla manœuvrepourle fairepartir. Est-ce que l’opposition n’est pas aujourd’hui contrainte de s’unir si elle veut gagner en 2019 ? Mais l’opposition est unie. Encore une fois sa démarche est claire, il s’agit de marcher séparément et de frapper l’adversaire ensemble et en même temps.