C’est qu’elle est comme ça Marième Faye Sall. Femme au sommet, mais plus madame tout le monde que Première dame. Du moins jusqu'ici. Et les Sénégalais, dans leur immense majorité, le lui rendent bien. Tant les opinions sont laudatives dès qu’il est question de l’épouse du président. Une beauté et un charme bien sénégalais qui n’ont d’égales que les surenchères hagiographiques qu’elle génère rien qu’à l’évocation de son nom. De quoi rendre envieux son président de mari, empêtré depuis quelques mois, dans un persistant et large mouvement de défiance populaire.
Mais, qu'elle n’est pas que ça non plus la Première dame du Sénégal. Bâtisseuse en taille basse de la carrière politique de son époux avec une simplicité, une élégance et une empathie faites de communication, elle a été le cerveau opérationnel de la machine qui a forgé l’ascension de Macky Sall à la plus haute fonction de l’État. Ce qui fait encore dire que sans elle, lui ne serait peut-être pas président de la République. Discrète, imprévisible, mais très impliquée, la voilà propulsée au cœur du pouvoir après la victoire de son mari en 2012. Marième irradie le Palais. Le Sénégal est sous le charme.
Le collège des « anti troisième mandat » de madame
Empreinte intellectuelle minimale, mais influence politique maximale. L'épouse du président suscite toutes sortes de conjectures quant à son influence sur la marche du pays et sur son président de mari. Chacune de ses rarissimes déclarations est guettée et disséquée, sa moindrissime confidence, analysée et commentée.
Il fallait donc bien s’attendre aux torrents de commentaires suite à la déclaration surprise de Moustapha Diakhaté, proche parmi les proches de Marième Faye Sall, annonçant que « la Première dame n’est pas dans une logique de troisième mandat. » Même si l'auteur de ces propos s’est mis depuis en mode rétropédalage, son brusque revirement n’aura pas suffit à tarir le flot de supputations quant à une possible fracture du couple présidentiel sur la question du troisième mandat.
Les analystes n’avaient pas fini d’épiloguer sur cette spectaculaire annonce que Mame Mbaye Niang, autre membre étoile du tout premier cercle de la Première dame y allait lui aussi de sa vulgate anti-troisième mandat avertissant « qu’il ne soutiendra pas le président dans sa quête d’un autre mandat. » Venant du chef de cabinet du chef de l’État, cela fait quand même un peu désordre. Mais il fallait quand même oser.
Seulement voilà, la quasi-concomitance de ces deux annonces, faites dans deux émissions phares d’un même groupe de presse laissent peu de place à la simple coïncidence. Comme en miroir à la surprise provoquée par les déclarations de ces deux piliers de la galaxie autour de la Première dame, il y eut la tribune au ton pamphlétaire dans laquelle Adama Faye, frère de Marième Faye Sall, étrille le chef de l’État. Un réquisitoire impitoyable contre son beau frère qu’il soupçonne entre les lignes de vouloir briguer un troisième mandat. Un discours d’une rare violence où chaque mot siffle comme une balle. Peu habituel lorsque l’on s’adresse à l’époux de sa sœur dont Adama Faye dénonce « l'excès de pouvoir et le comportement de dictateur ou de monarque qui inquiètent plus d’un. » N’en jetez plus. Le déversoir est plein.
Désordre à tous les étages et suspense étouffant à tous les niveaux
Difficile de croire que ces hommes à tout faire du clan de la Première dame ne parlent pas sur commande. Tout laisse à penser que Moustapha Diakhaté, Mame Mbaye Niang et Adama Faye sont les missi dominici anti-troisième mandat au service de Marième Faye Sall dont il se susurre de plus en plus qu’elle veut mettre son mari en quarantaine de la présidentielle de 2024. Nul doute que les fantassins marron-beige du président ne tarderont pas à ajuster les snipers de la Première dame dans cette guerre des tranchées tout au sommet de l’intimité du Palais.
Une chose est sûre, toute cette saga des « anti-troisième mandat » dont les partisans de la Première dame orchestrent la médiatisation est un énorme dos-d’âne placé sur la route des thuriféraires du président qui roulent plein phare et klaxon bloqué pour une candidature de Macky Sall.
Le Sénégal semble se diriger inexorablement vers un vaste arc de crise qui risque de provoquer un désordre à tous les étages du pays. La question du mandat est en train de crisper le climat politique et d'empester l’ensemble de la sphère publique. Mais jusque là, aucun signe tangible n’est venu du Palais pour en dissiper définitivement l’odeur persistante. C’est un suspense étouffant et anxiogène qui est en train de gagner le pays au fur et à mesure que l’on s’approche de la prochaine échéance présidentielle. Le Sénégal est assis sur un volcan dont les cendres de la dernière éruption explosive de mars dernier n’ont pas encore fini de se dissiper.
En se mettant hors « logique d’un troisième mandat » présenté comme celui du chaos par l’opposition sénégalaise, la Première dame tenterait-elle d’éteindre la mèche qui pourrait déclencher une déflagration dont il est difficile de prédire l’échelle et l’ampleur ? « L’affaire Ousmane Sonko » et les émeutes meurtrières qui s’en sont suivies ont failli emporter le pouvoir de son mari. Le régime de Macky Sall s’était dangereusement approché du précipice. L’obsession d’un mandat additionnel risque-t-elle de le faire tomber dedans ?
Malick Sy
Mais, qu'elle n’est pas que ça non plus la Première dame du Sénégal. Bâtisseuse en taille basse de la carrière politique de son époux avec une simplicité, une élégance et une empathie faites de communication, elle a été le cerveau opérationnel de la machine qui a forgé l’ascension de Macky Sall à la plus haute fonction de l’État. Ce qui fait encore dire que sans elle, lui ne serait peut-être pas président de la République. Discrète, imprévisible, mais très impliquée, la voilà propulsée au cœur du pouvoir après la victoire de son mari en 2012. Marième irradie le Palais. Le Sénégal est sous le charme.
Le collège des « anti troisième mandat » de madame
Empreinte intellectuelle minimale, mais influence politique maximale. L'épouse du président suscite toutes sortes de conjectures quant à son influence sur la marche du pays et sur son président de mari. Chacune de ses rarissimes déclarations est guettée et disséquée, sa moindrissime confidence, analysée et commentée.
Il fallait donc bien s’attendre aux torrents de commentaires suite à la déclaration surprise de Moustapha Diakhaté, proche parmi les proches de Marième Faye Sall, annonçant que « la Première dame n’est pas dans une logique de troisième mandat. » Même si l'auteur de ces propos s’est mis depuis en mode rétropédalage, son brusque revirement n’aura pas suffit à tarir le flot de supputations quant à une possible fracture du couple présidentiel sur la question du troisième mandat.
Les analystes n’avaient pas fini d’épiloguer sur cette spectaculaire annonce que Mame Mbaye Niang, autre membre étoile du tout premier cercle de la Première dame y allait lui aussi de sa vulgate anti-troisième mandat avertissant « qu’il ne soutiendra pas le président dans sa quête d’un autre mandat. » Venant du chef de cabinet du chef de l’État, cela fait quand même un peu désordre. Mais il fallait quand même oser.
Seulement voilà, la quasi-concomitance de ces deux annonces, faites dans deux émissions phares d’un même groupe de presse laissent peu de place à la simple coïncidence. Comme en miroir à la surprise provoquée par les déclarations de ces deux piliers de la galaxie autour de la Première dame, il y eut la tribune au ton pamphlétaire dans laquelle Adama Faye, frère de Marième Faye Sall, étrille le chef de l’État. Un réquisitoire impitoyable contre son beau frère qu’il soupçonne entre les lignes de vouloir briguer un troisième mandat. Un discours d’une rare violence où chaque mot siffle comme une balle. Peu habituel lorsque l’on s’adresse à l’époux de sa sœur dont Adama Faye dénonce « l'excès de pouvoir et le comportement de dictateur ou de monarque qui inquiètent plus d’un. » N’en jetez plus. Le déversoir est plein.
Désordre à tous les étages et suspense étouffant à tous les niveaux
Difficile de croire que ces hommes à tout faire du clan de la Première dame ne parlent pas sur commande. Tout laisse à penser que Moustapha Diakhaté, Mame Mbaye Niang et Adama Faye sont les missi dominici anti-troisième mandat au service de Marième Faye Sall dont il se susurre de plus en plus qu’elle veut mettre son mari en quarantaine de la présidentielle de 2024. Nul doute que les fantassins marron-beige du président ne tarderont pas à ajuster les snipers de la Première dame dans cette guerre des tranchées tout au sommet de l’intimité du Palais.
Une chose est sûre, toute cette saga des « anti-troisième mandat » dont les partisans de la Première dame orchestrent la médiatisation est un énorme dos-d’âne placé sur la route des thuriféraires du président qui roulent plein phare et klaxon bloqué pour une candidature de Macky Sall.
Le Sénégal semble se diriger inexorablement vers un vaste arc de crise qui risque de provoquer un désordre à tous les étages du pays. La question du mandat est en train de crisper le climat politique et d'empester l’ensemble de la sphère publique. Mais jusque là, aucun signe tangible n’est venu du Palais pour en dissiper définitivement l’odeur persistante. C’est un suspense étouffant et anxiogène qui est en train de gagner le pays au fur et à mesure que l’on s’approche de la prochaine échéance présidentielle. Le Sénégal est assis sur un volcan dont les cendres de la dernière éruption explosive de mars dernier n’ont pas encore fini de se dissiper.
En se mettant hors « logique d’un troisième mandat » présenté comme celui du chaos par l’opposition sénégalaise, la Première dame tenterait-elle d’éteindre la mèche qui pourrait déclencher une déflagration dont il est difficile de prédire l’échelle et l’ampleur ? « L’affaire Ousmane Sonko » et les émeutes meurtrières qui s’en sont suivies ont failli emporter le pouvoir de son mari. Le régime de Macky Sall s’était dangereusement approché du précipice. L’obsession d’un mandat additionnel risque-t-elle de le faire tomber dedans ?
Malick Sy