Les troubles et turbulences récurrents du système éducatif sénégalais ont deux sources majeures : un fond totalement inadapté et l’impossibilité pour notre Etat de financer notre éducation.
Ce texte s’intéresse aujourd’hui à ce deuxième volet : notre faible capacité d’auto-financement.
Les plateformes revendicatives de tous les syndicats d’enseignants comportent des points relatifs à l’argent : primes et indemnités diverses non payées, avancements des salaires bloqués. Parions que si les enseignants recevaient toutes les primes et indemnités qui leur sont dues, et si leurs salaires progressaient normalement, les grèves seraient quasi inexistantes. L’Etat n’honore pas ses engagements signés avec les enseignants car il n’en a pas les moyens tout comme il n’a pas les moyens de payer pour les étudiants envoyés dans le privé qui, aujourd’hui, sont renvoyés de ces structures pour défaut de paiement de scolarité, tout comme il n’ pas les moyens de payer à temps les bourses des étudiants de l’université publique.
Il y a encore des abris provisoires parce que l’Etat n’a pas les moyens de faire autrement ; des écoles et universités manquent dans certaines zones, les écoles et universités publiques sont délabrées, les matériels didactiques manquent partout, il n’y a pas de cantine scolaire publique pour les mêmes raisons. Bref, tous les problèmes matériels de l’école publique sénégalaise ont une seule et même origine : notre Etat n’a pas les moyens de faire face tout seul et de satisfaire tout ce beau monde.
Une solution simple existe. L’Etat doit chercher et trouver les moyens nécessaires de financer l’éducation de tous ici, chez nous. Une simple taxe de 0,5% sur toutes les factures ménagères (eau, électricité et téléphone) et un autre 0,5% sur toutes les entreprises publiques et privées de droit sénégalais pourraient débloquer très rapidement la situation très préoccupante du financement de notre éducation. C’est la « Taxe Education ». Qui refuserait cela?
L’argent ainsi collecté va soulager l’Etat, remettre les enseignants dans les classes après paiement progressif de leurs dûs et valorisation salariale motivante, faire oublier les honteux abris provisoires, réfectionner les écoles et universités publiques, généraliser les cantines et les tenues scolaires, construire des internats d’excellence. Un cercle vertueux va rapidement s’enclencher et générer des dividendes dont tout le monde pourrait se réjouir à terme.
Les gouttes de perfusion venant de l’extérieur ne règleront certainement pas le problème. Il faut des solutions structurelles efficaces et pérennes, par et pour nous.
Mamadou Sy Tounkara
Ce texte s’intéresse aujourd’hui à ce deuxième volet : notre faible capacité d’auto-financement.
Les plateformes revendicatives de tous les syndicats d’enseignants comportent des points relatifs à l’argent : primes et indemnités diverses non payées, avancements des salaires bloqués. Parions que si les enseignants recevaient toutes les primes et indemnités qui leur sont dues, et si leurs salaires progressaient normalement, les grèves seraient quasi inexistantes. L’Etat n’honore pas ses engagements signés avec les enseignants car il n’en a pas les moyens tout comme il n’a pas les moyens de payer pour les étudiants envoyés dans le privé qui, aujourd’hui, sont renvoyés de ces structures pour défaut de paiement de scolarité, tout comme il n’ pas les moyens de payer à temps les bourses des étudiants de l’université publique.
Il y a encore des abris provisoires parce que l’Etat n’a pas les moyens de faire autrement ; des écoles et universités manquent dans certaines zones, les écoles et universités publiques sont délabrées, les matériels didactiques manquent partout, il n’y a pas de cantine scolaire publique pour les mêmes raisons. Bref, tous les problèmes matériels de l’école publique sénégalaise ont une seule et même origine : notre Etat n’a pas les moyens de faire face tout seul et de satisfaire tout ce beau monde.
Une solution simple existe. L’Etat doit chercher et trouver les moyens nécessaires de financer l’éducation de tous ici, chez nous. Une simple taxe de 0,5% sur toutes les factures ménagères (eau, électricité et téléphone) et un autre 0,5% sur toutes les entreprises publiques et privées de droit sénégalais pourraient débloquer très rapidement la situation très préoccupante du financement de notre éducation. C’est la « Taxe Education ». Qui refuserait cela?
L’argent ainsi collecté va soulager l’Etat, remettre les enseignants dans les classes après paiement progressif de leurs dûs et valorisation salariale motivante, faire oublier les honteux abris provisoires, réfectionner les écoles et universités publiques, généraliser les cantines et les tenues scolaires, construire des internats d’excellence. Un cercle vertueux va rapidement s’enclencher et générer des dividendes dont tout le monde pourrait se réjouir à terme.
Les gouttes de perfusion venant de l’extérieur ne règleront certainement pas le problème. Il faut des solutions structurelles efficaces et pérennes, par et pour nous.
Mamadou Sy Tounkara