Une grossesse contractée il y a six semaines ne l'a pas empêchée d'aller se mouiller pour récupérer les moules, une activité qui l'occupe depuis 16 ans qu'elle a quitté la Gambie. Sans les vicissitudes de la vie, elle aurait pu être une dame distinguée puisqu'elle a fini son second cycle chez Barrow. Mais le destin en a décidé autrement. Comme celui miraculeux de la laisser en vie alors qu'une femme dans son cas, a été emportée par la fatigue après avoir été sauvée des eaux. Pour son cas, la providence s'est manifestée sous la forme d'une vague. "Je perdais pied et remontais. Je commençais à manquer de souffle quand un vague m'a poussée vers la pirogue et je m'y suis agrippée. Certaines, dans leur affolement, m'ont prise par la gorge, d'autres par la main. Mais je me suis débattue", renseigne-t-elle.
Revenue de Sokone avant-hier mardi où elle a été consultée, sa grossesse ne souffre d'aucune complication d'après l'échographie qui a été faite. Les mêmes causes ne produisant manifestant pas les mêmes effets à Bettenty, Maï attend juste que l'affaire se tasse pour renouer avec son vieil amour qui a failli lui être fatal. La foi en bandoulière et le fatalisme de rigueur, elle déclare: "Je rends grâce à Dieu, mais bien sûr que je vais retourner chercher des moules. Je n'ai pas d'autre choix pour faire vivre ma famille."
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