Macky, l’incompétent qui dirige le Sénégal

TRIBUNE LIBRE
Mardi 28 Aout 2018

 «La plus grande ambition de Macky Sall était de devenir Chef de service à Petrosen» (Souleymane Jules DIOP) 

L’épisode du tuyau de Keur Momar Sarr en 2013, montrant les images d’un Président débarquant en hélicoptère, paradant en tenue militaire pour faire face «au dysfonctionnement d’un tuyau» à l’origine de la pénurie d’eau dans la capitale constitue un marqueur et symbolise à lui seul, la gouvernance médiocre de Macky Sall. 

Accompagné du Premier Ministre de l’époque, Mme Aminata Touré, Macky Sall avait rallié les lieux du «crime» en tenue, treillis complet, pour engager la bataille de l’eau et faire face «à une pièce défectueuse» à l’origine du calvaire des Dakarois. Un spectacle digne d’une tragédie grecque (Quel rapport entre une tenue militaire et un problème technique ?). 

5 ans après, celui qui était monté en première ligne, tel un matamore, est incapable d’assurer l’approvisionnement correct en eau du pays, privant des centaines de milliers de Sénégalais du précieux liquide, et ramenant le Sénégal à l’ère de la préhistoire. Les multiples sorties des membres du gouvernement qui se confondent en excuses, témoignent de l’immaturité des gouvernants actuels. 
Le 25 mars 2012, Macky Sall n’a pas été élu pour solliciter la clémence des Sénégalais sur les errements de l’Exécutif qui frisent l’incompétence notoire, mais pour prendre en charge leurs préoccupations et tracer une perspective pour le pays. Lorsque celui qui n’est pas en mesure de satisfaire un besoin primaire, (eau), vous promet la lune (PSE), il y a lieu de rire sous cape. 

C’est pourquoi, le Plan Sénégal Emergent (PSE), une arnaque aux allures d’escroquerie, nous fait penser au film de Sembene Ousmane «le Mandat». Cet écrivain talentueux, grande figure du cinéma sénégalais, avait ce don, via le 7éme art, de tourner en dérision les travers de la société sénégalaise. Avec une justesse remarquable. Le «Mandat» raconte l’histoire d’un homme que la promesse d’un mandat a totalement métamorphosé (SUNU MANDABI BOU NIEUWE NEKH) au point de modifier le cours de son existence, dont tous les projets conçus, planifiés, et orientés en fonction de l’obtention de cette manne providentielle, finiront par fondre dans la mare d’une cruelle déception. 

Surtout, ce que cet excellent film de Sembene Ousmane (une adaptation de son roman) met en relief, c’est l’impossibilité manifeste pour le personnage central «Ibrahima Dieng», malgré une débauche d’énergie, d’encaisser son mandat, au terme d’une situation kafkaïenne marquée par de multiples rebondissements. Un mandat que le principal destinataire ne touchera jamais. Le magistère de Macky Sall est une copie conforme du «Mandat», le peuple sénégalais incarnant le personnage «Ibrahima Dieng» :  La gouvernance sobre et vertueuse s’est muée en bamboula (pillage des deniers publics), Les Sénégalais se sont réveillés avec un cauchemar (le mandat n’a pas été réduit à 5 ans), La fin de la pénurie d’eau annoncée pour le 20 juillet 2018 est une fiction, Le pouvoir qui promettait monts et merveilles aux étudiants leur a servi en lieu et place 2 morts, «Bassirou Faye et Fallou Sène». Croire à la parole de Macky Sall, c’est comme pour les enfants «Croire au Père Noël». Elu par défaut en 2012, et impréparé à exercer la fonction suprême, l’homme est passé du Yoonu Yokkute au Plan Sénégal Emergent ; de l’instauration précipitée du visa en 2013 à sa suppression en 2015, un amateurisme qui a couté 12 milliards de F CFA au contribuable et causé la faillite du secteur touristique (fermeture de dizaines d’établissements hôteliers). De tâtonnement en tâtonnement, le Président, sans cap, ni vision, conduit le Sénégal vers l’impasse politique, économique et sociale. 

En transformant le palais présidentiel en «auberge de jeunesse» pour les militants de l’Alliance Pour la République qui se donnent en spectacle comme dans une foire, et en dégainant, tel Lucky Luke des centaines de millions de F CFA, pour l’achat de conscience en 2019, Macky Sall verse dans l’insouciance et l’irresponsabilité. Il n’y a aucun doute, un incompétent est aux commandes du Sénégal. 
 
Seybani Sougou