Macky Sall s’exprimait à l’occasion de la rencontre nationale avec la communauté des daara (écoles coraniques), au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD), à Diamniadio, dans le département de Rufisque. Environ 1500 participants en provenance des quatorze régions du pays ont pris part à la cérémonie.
Le président Sall a réitéré “une fois de plus, toute l’importance qu'il accorde à ”l’inclusion et à la justice sociales, pour que toutes les forces vives de la nation participent au processus de développement national et en bénéficient" conformément à sa vision du “Sénégal de tous, et du Sénégal pour tous”.
Selon lui, ‘’s’occuper de nos daara et de nos diplômés en langue arabe, s’inscrit pleinement dans l’Axe II du Plan Sénégal émergent dédié au capital humain, dont l’éducation et la formation constituent deux composantes majeures".
Macky Sall a soutenu que ‘’pour un pays musulman à 95%, il est important de veiller à la bonne prise en charge de nos daara, outils d’éducation spirituelle depuis l’entrée de l’islam dans notre pays il y a plusieurs siècles".
Le daara, a-t-il dit, ‘’professe la Parole de Dieu, en même temps qu’il inculque l’humilité et l’humanité qui demandent à chacun d’oublier son égo pour cultiver l’altruisme et la fraternité humaine.’’
Fort de ce constat, il a rendu hommage au cours de cette cérémonie à ’’toutes les figures religieuses de notre pays qui, à travers les âges, aident à la formation aux valeurs spirituelles et sociétales qui purifient l’âme et élèvent l’esprit''.
Il a également salué et remercié ‘’nos Khalifes généraux, ainsi que les Serigne et les Ndèyu daara qui continuent de perpétuer l’enseignement des valeurs authentiques de l’islam, religion du juste milieu, selon les propos du Prophète Mohamed (Paix et salut sur lui).’’
“Nous en avons grandement besoin, en ces temps troubles où nos valeurs de culture et de civilisation sont percutées et malmenées par les servitudes matérielles, l’imposture, le m’as-tu vu, les égos surdimensionnés et le besoin flatteur de paraître”, a-t-il relevé.
A ce propos, le chef de l’Etat a exprimé toute sa ‘’détermination à poursuivre la modernisation des daara, afin qu’ils puissent s’adapter aux réalités de leur temps en gardant leur vocation traditionnelle d’éducation et de formation".
Depuis 2012, l’Etat a mis en place des projets et programmes spécifiques d’envergure nationale au bénéfice de 1357 daara, pour un investissement total de plus de 25 milliards FCFA, a fait savoir le chef de l'Etat.
Cela a permis ‘’la construction et l’équipement de 64 daara modernes, dont 8 en cours d’achèvement, la réhabilitation de 99 daara traditionnels, le soutien à 76 daara préscolaires et la construction en cours de 14 daara préscolaires publics", a-t-il ajouté.
Macky Sall a indiqué que ces programmes et projets spécifiques ont également facilité le recrutement de 100 maîtres coraniques dans la fonction publique, le recrutement et la formation de 665 prestataires de services pour les daara, la formation de 76 maîtres coraniques pour les daara préscolaires et la formation de 1581 membres de comités de gestion des daara.
Afin de ‘’mettre en cohérence cette nouvelle dynamique de valorisation des daara et des diplômés en langue arabe’’, le président Sall rappelle avoir mis en place, ‘’en mai 2021, un Bureau d’assistance aux daara et aux diplômés de l’enseignement arabe".
Cette nouvelle structure rattachée à la Présidence de la République, ‘’est chargée, entre autres, de promouvoir la concertation avec les acteurs, organisations socioprofessionnelles et personnalités religieuses assurant le fonctionnement du système des daara", a-t-il expliqué.
Elle accordera également, a-t-il dit, ‘’une attention particulière aux programmes d’insertion, d’emploi, de financement et de protection sociale des apprenants, de leur encadrement et des diplômés de l’enseignement arabe".
Le chef de l’Etat a estimé que malgré ces réalisations, des défis restent à relever ‘’pour une meilleure insertion des daara dans notre système socio-éducatif et économique".
C’est pourquoi, il a déclaré avoir demandé “une cartographie exhaustive des daara, afin d’affiner davantage nos stratégies d’intervention”.
APS