Des frustrations sont notées au sein de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) depuis la formation du premier gouvernement de Macky II. Après les récriminations enregistrées dans les rangs de l’Alliance pour la République (APR) dès les heures qui ont suivi l’annonce de la composition de l’équipe Dionne III, des remous sont aussi notés dans les partis alliés notamment au Parti socialiste et à l’Alliance des forces du progrès où le risque d’implosion est réel. On parle de plus en plus d’une rébellion ouverte qui pourrait déboucher sur le départ de nombreux cadres de ces formations politiques vers les prairies marron-beige.
Dans une interview parue dans Le quotidien de ce 24 avril, le Professeur à l’Ucad Gorgui Ciss a indiqué qu’il aurait aimé une rotation pour les ministres PS. En clair, le maire de Yenne n’est pas d’accord pour la reconduction au gouvernement de ses camarades Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye. L’on prête les mêmes sentiments au porte-parole adjoint du Ps, Me Moussa Bocar Thiam. D’ailleurs, le maire de Ourossogui donne rendez-vous à la presse... à la maison de la Presse — et non à celle du Ps ! — ce samedi pour s’expliquer sur la question. Cette posture contestataire est partagée par d’autres responsables qui se sont confiés, sous l’anonymat, au «Témoin». Contacté par votre serviteur, un membre du bureau politique du Parti socialiste confie que la reconduction d’Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam a créé de très grandes frustrations dans les rangs de cette formation. «Ça, il faut le reconnaître.
Beaucoup d’autres responsables du parti s’attendaient à ce qu’il y ait une rotation et que d’autres cadres soient promus ministres. Mais, malheureusement, ce qu’on a vu c’est que notre secrétaire général national, Ousmane Tanor Dieng, a encore privilégié ses amis», se désole notre interlocuteur qui souligne qu’à chaque fois qu’il y a des privilèges ou postes pour le parti du président Senghor, Ousmane Tanor Dieng ne sert que ses «amis». Selon un autre responsable du Ps joint par Le Témoin, depuis 2012, les mêmes têtes bénéficient des retombées de l’entrée du Ps dans la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY). «Les autres responsables comme moi, nous n’avons jamais bénéficié de quoi que ce soit venant de cette alliance.
Nous ne nous sentons même pas d’ailleurs dans Benno Bokk Yaakar parce que rien n’a été fait pour nous», maugrée notre interlocuteur selon qui le Ps est aujourd’hui dirigé par « un groupe d’amis qui en constitue la tête et le corps. Et on risque de perdre notre parti à cause de ça parce que beaucoup de responsables ne peuvent plus digérer cette gestion de copinage». A en croire ce membre mécontent du bureau politique du Ps, «Tanor lui-même a senti cette frustration qui monte d’un cran dans nos rangs. Raison pour laquelle d’ailleurs, il appelle les uns et les autres à resserrer les rangs et au dialogue aussi. Appeler les gens c’est bien mais il nous faut restructurer encore le parti et essayer d’aller parler à tous les frustrés sinon notre Parti mourra de sa belle mort» estime-t-il.
Kadialy Gassama du BP du Ps rame à contre-courant des contestataires
«Il n’appartient pas au Ps de nommer à des postes. Seul le président de la République a cette prérogative. Le Ps ne peut que proposer, il appartient au chef de l’Etat d’accepter ou de refuser nos propositions. Si le président de la République veut garder nos mêmes ministres parce qu’ils ont fait un excellent travail, cela est tout à fait logique. On ne change pas une équipe qui gagne» plaide ce brillant économiste.
Lorsqu’on lui rétorque que le président Sall a pourtant Macky Sall renouvelé 50 % des membres APR du gouvernement Dionne III, Kadialy Gassama sursaute. «Avouez que les possibilités que le PR a, nous ne les avons pas. Le chef de l’Etat peut faire beaucoup de choses, alors que le Ps est limité sur ce point. Vous ne pouvez pas le comparer à un parti allié qui n’a que deux ministres» répond ce membre du Bp du Ps. Semblant répondre au Pr Gorgui Ciss, il estime que «les gens qui parlent de rotations pensent à eux-mêmes. Je ne pense pas comme cela, ils voudraient être promus. Les gens qui s’agitent ont une démarche sectaire, personnelle en rupture avec les problématiques sérieuses. Ils parlent de rotations comme s’il s’agissait d’un gâteau à partager». Nos tentatives d’entrer en contact avec le porte-parole du PS Abdoulaye Wilane n’ont pas abouti malgré nos nombreux appels.
Le feu couve aussi à l’Afp
Mais Ousmane Tanor Dieng et son parti ne sont pas les seuls à être sous la menace d’une implosion du fait de frustrations... ministérielles. L’Alliance des forces du progrès (Afp) aussi est traversée par un fort vent de mécontentement si l’on se fie aux confessions de nos interlocuteurs. Joint par télé- phone, ce responsable politique de l’Alliance des forces du progrès n’a pas tourné autour du pot pour dire ses frustrations. « Je suis vraiment déçu après la formation du gouvernement. Vous savez, un parti ne doit pas être géré dans le copinage. Le président Moustapha Niasse devrait mettre sur un pied d’égalité tous les responsables du parti qui sont aussi ses fils » indique d’entrée ce responsable progressiste. Poursuivant, il confie que beaucoup de cadres du parti «progressiste» comme lui s’attendaient à ce qu’il y ait au moins une «rotation». Décidément ! Et notre interlocuteur de préciser : «Alioune Sarr est notre camarade de parti et nous n’avons aucune dent contre lui mais il n’est pas plus compétent que les autres cadres qui sont dans le parti. Alors, le président Moustapha Niasse se devait, quand le président Macky Sall lui a demandé le nom de celui dont il voulait qu’il soit ministre, de chercher un autre. C’est mieux que de reconduire Alioune Sarr comme s’il était seul à avoir des compétences pour être ministre».
Cet autre responsable progressiste, lui, n’a pas manqué de prévenir Moustapha Niasse. À l’en croire en effet, les frustrations ont actuelle- ment atteint leur paroxysme. «Si le président Niasse ne désamorce pas la bombe en appelant tous les cadres et responsables du parti pour mettre les points sur les i, l’Afp pourrait imploser sous peu. Parce que certains ne vont plus accepter certaines humiliations», prévient notre interlocuteur...
Ousmane Samb membre du SEP DE L’AFP : «La reconduction de Alioune Sarr n’a pas posé aucun problème chez nous»
Pourtant, Alioune Sarr est bien défendu à des niveaux importants de l’AFP. «Ecoutez bien, le parti regorge de cadres, mais il faut avouer qu’Alioune Sarr a des atouts importants. Il est le patron des cadres, il a aujourd’hui une bonne connaissance des rouages de l’administration, mais c’est surtout l’un des rares cadres avec Mbaye Dionne, le DG du CMS, et Ousmane Samb de Rufisque à disposer d’une base politique. La sienne est à Notto Diobass. Des atouts non négligeables qui ont favorisé sa reconduction à son poste de ministre» souligne un connaisseur de l’AFP. Il est appuyé par le membre du Secrétaire politique exécutif Ousmane Samb, justement. «L’AFP est un parti qui regroupe en son sein des cadres émérites. Il y a largement de quoi former plusieurs gouvernements. Le fait de reconduire Alioune Sarr au gouvernement, cela n’a posé aucun problème chez nous. Tout s’est établi fait la base d’un rapport de confiance car Alioune Sarr nous a bien représenté au sein du Gouvernement où il a fait un excellent travail. Franchement, il est représentatif de notre parti, tout le SEP a unanimement salué son maintien dans le gouvernement» assure l’ancien président du défunt conseil régional de Dakar. Disant comprendre certaines frustrations, Ousmane Samb indique que «l’AFP attend de Macky Sall d’autres positions ou stations dans l’Etat parce qu’aussi nous avons bien travaillé pour la réélection du chef de l’Etat».
Dans une interview parue dans Le quotidien de ce 24 avril, le Professeur à l’Ucad Gorgui Ciss a indiqué qu’il aurait aimé une rotation pour les ministres PS. En clair, le maire de Yenne n’est pas d’accord pour la reconduction au gouvernement de ses camarades Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye. L’on prête les mêmes sentiments au porte-parole adjoint du Ps, Me Moussa Bocar Thiam. D’ailleurs, le maire de Ourossogui donne rendez-vous à la presse... à la maison de la Presse — et non à celle du Ps ! — ce samedi pour s’expliquer sur la question. Cette posture contestataire est partagée par d’autres responsables qui se sont confiés, sous l’anonymat, au «Témoin». Contacté par votre serviteur, un membre du bureau politique du Parti socialiste confie que la reconduction d’Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam a créé de très grandes frustrations dans les rangs de cette formation. «Ça, il faut le reconnaître.
Beaucoup d’autres responsables du parti s’attendaient à ce qu’il y ait une rotation et que d’autres cadres soient promus ministres. Mais, malheureusement, ce qu’on a vu c’est que notre secrétaire général national, Ousmane Tanor Dieng, a encore privilégié ses amis», se désole notre interlocuteur qui souligne qu’à chaque fois qu’il y a des privilèges ou postes pour le parti du président Senghor, Ousmane Tanor Dieng ne sert que ses «amis». Selon un autre responsable du Ps joint par Le Témoin, depuis 2012, les mêmes têtes bénéficient des retombées de l’entrée du Ps dans la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY). «Les autres responsables comme moi, nous n’avons jamais bénéficié de quoi que ce soit venant de cette alliance.
Nous ne nous sentons même pas d’ailleurs dans Benno Bokk Yaakar parce que rien n’a été fait pour nous», maugrée notre interlocuteur selon qui le Ps est aujourd’hui dirigé par « un groupe d’amis qui en constitue la tête et le corps. Et on risque de perdre notre parti à cause de ça parce que beaucoup de responsables ne peuvent plus digérer cette gestion de copinage». A en croire ce membre mécontent du bureau politique du Ps, «Tanor lui-même a senti cette frustration qui monte d’un cran dans nos rangs. Raison pour laquelle d’ailleurs, il appelle les uns et les autres à resserrer les rangs et au dialogue aussi. Appeler les gens c’est bien mais il nous faut restructurer encore le parti et essayer d’aller parler à tous les frustrés sinon notre Parti mourra de sa belle mort» estime-t-il.
Kadialy Gassama du BP du Ps rame à contre-courant des contestataires
«Il n’appartient pas au Ps de nommer à des postes. Seul le président de la République a cette prérogative. Le Ps ne peut que proposer, il appartient au chef de l’Etat d’accepter ou de refuser nos propositions. Si le président de la République veut garder nos mêmes ministres parce qu’ils ont fait un excellent travail, cela est tout à fait logique. On ne change pas une équipe qui gagne» plaide ce brillant économiste.
Lorsqu’on lui rétorque que le président Sall a pourtant Macky Sall renouvelé 50 % des membres APR du gouvernement Dionne III, Kadialy Gassama sursaute. «Avouez que les possibilités que le PR a, nous ne les avons pas. Le chef de l’Etat peut faire beaucoup de choses, alors que le Ps est limité sur ce point. Vous ne pouvez pas le comparer à un parti allié qui n’a que deux ministres» répond ce membre du Bp du Ps. Semblant répondre au Pr Gorgui Ciss, il estime que «les gens qui parlent de rotations pensent à eux-mêmes. Je ne pense pas comme cela, ils voudraient être promus. Les gens qui s’agitent ont une démarche sectaire, personnelle en rupture avec les problématiques sérieuses. Ils parlent de rotations comme s’il s’agissait d’un gâteau à partager». Nos tentatives d’entrer en contact avec le porte-parole du PS Abdoulaye Wilane n’ont pas abouti malgré nos nombreux appels.
Le feu couve aussi à l’Afp
Mais Ousmane Tanor Dieng et son parti ne sont pas les seuls à être sous la menace d’une implosion du fait de frustrations... ministérielles. L’Alliance des forces du progrès (Afp) aussi est traversée par un fort vent de mécontentement si l’on se fie aux confessions de nos interlocuteurs. Joint par télé- phone, ce responsable politique de l’Alliance des forces du progrès n’a pas tourné autour du pot pour dire ses frustrations. « Je suis vraiment déçu après la formation du gouvernement. Vous savez, un parti ne doit pas être géré dans le copinage. Le président Moustapha Niasse devrait mettre sur un pied d’égalité tous les responsables du parti qui sont aussi ses fils » indique d’entrée ce responsable progressiste. Poursuivant, il confie que beaucoup de cadres du parti «progressiste» comme lui s’attendaient à ce qu’il y ait au moins une «rotation». Décidément ! Et notre interlocuteur de préciser : «Alioune Sarr est notre camarade de parti et nous n’avons aucune dent contre lui mais il n’est pas plus compétent que les autres cadres qui sont dans le parti. Alors, le président Moustapha Niasse se devait, quand le président Macky Sall lui a demandé le nom de celui dont il voulait qu’il soit ministre, de chercher un autre. C’est mieux que de reconduire Alioune Sarr comme s’il était seul à avoir des compétences pour être ministre».
Cet autre responsable progressiste, lui, n’a pas manqué de prévenir Moustapha Niasse. À l’en croire en effet, les frustrations ont actuelle- ment atteint leur paroxysme. «Si le président Niasse ne désamorce pas la bombe en appelant tous les cadres et responsables du parti pour mettre les points sur les i, l’Afp pourrait imploser sous peu. Parce que certains ne vont plus accepter certaines humiliations», prévient notre interlocuteur...
Ousmane Samb membre du SEP DE L’AFP : «La reconduction de Alioune Sarr n’a pas posé aucun problème chez nous»
Pourtant, Alioune Sarr est bien défendu à des niveaux importants de l’AFP. «Ecoutez bien, le parti regorge de cadres, mais il faut avouer qu’Alioune Sarr a des atouts importants. Il est le patron des cadres, il a aujourd’hui une bonne connaissance des rouages de l’administration, mais c’est surtout l’un des rares cadres avec Mbaye Dionne, le DG du CMS, et Ousmane Samb de Rufisque à disposer d’une base politique. La sienne est à Notto Diobass. Des atouts non négligeables qui ont favorisé sa reconduction à son poste de ministre» souligne un connaisseur de l’AFP. Il est appuyé par le membre du Secrétaire politique exécutif Ousmane Samb, justement. «L’AFP est un parti qui regroupe en son sein des cadres émérites. Il y a largement de quoi former plusieurs gouvernements. Le fait de reconduire Alioune Sarr au gouvernement, cela n’a posé aucun problème chez nous. Tout s’est établi fait la base d’un rapport de confiance car Alioune Sarr nous a bien représenté au sein du Gouvernement où il a fait un excellent travail. Franchement, il est représentatif de notre parti, tout le SEP a unanimement salué son maintien dans le gouvernement» assure l’ancien président du défunt conseil régional de Dakar. Disant comprendre certaines frustrations, Ousmane Samb indique que «l’AFP attend de Macky Sall d’autres positions ou stations dans l’Etat parce qu’aussi nous avons bien travaillé pour la réélection du chef de l’Etat».