Libye : le maréchal Haftar fait taire les rumeurs et revient "en bonne santé" à Benghazi

INTERNATIONAL
Vendredi 27 Avril 2018

Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est libyen, a été accueilli en grandes pompes jeudi à Benghazi après des soins médicaux en France. Depuis plusieurs semaines, de nombreuses rumeurs circulaient sur son état de santé.


"Je veux vous rassurer sur le fait que je suis en bonne santé". L'homme fort de l'est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar est rentré jeudi à Benghazi après une hospitalisation d'au moins deux semaines à Paris. Ses partisans avaient déroulé un tapis rouge pour recevoir l'ancien général de l'armée de Mouammar Khadafi âgé de 75 ans.

Khalifa Haftar n'était plus apparu en public depuis un certain temps et aucune photo récente de lui n'avait été publiée, nourrissant des rumeurs sur son état de santé qui avaient inondé les réseaux sociaux en Libye. Des médias libyens et étrangers avaient même annoncé sa mort, malgré les démentis répétés de son porte-parole et de ses proches, ainsi que celui de l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé.

En descendant de l'avion, Khalifa Haftar est allé saluer ses généraux. Il a salué en premier le général Abdelrazek al-Nadhouri, qui a échappé à une tentative d'assassinat le 18 avril à Benghazi.
 

"Il faut anéantir les groupes extrémistes"

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye fait face à une crise politique sans précédent doublée d'une insécurité chronique. Deux autorités s'y disputent le pouvoir : d'un côté le gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli et, de l'autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l'est du pays avec le soutien du maréchal Haftar. Chef de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar est accusé par ses rivaux, notamment à Tripoli, de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye.

Il est par ailleurs devenu la bête noire des islamistes en Libye. En 2017, après trois ans de combats meurtriers, l'ANL est notamment venue à bout de groupes jihadistes qui s'étaient emparés de Benghazi. "Nous avons promis de concrétiser les attentes du peuple (libyen). Cette question ne se limite pas à Tripoli ou Benghazi, il faut que la Libye soit libérée de ces groupes qui perturbent la vie des Libyens", a déclaré Khalifa Haftar, en référence aux groupes extrémistes. "Il faut les anéantir !", a-t-il martelé.