"Depuis le mois de mars 2021, le Sénégal est entré dans une zone de turbulences politiques. Les secousses ont été et demeurent violentes. Celles que nous subissons présentement, font partie des plus dangereuses. Nous craignons plus que jamais le crash.
C'est certainement une des raisons pour lesquelles, pour la première fois, vous avez déployé vos moyens de secours. Nous vous en sommes reconnaissant. Cependant, par devoir de mémoire, nous devons vous rappeler avoir lancé l'alerte depuis fort longtemps. Chaque fois que de besoin, les formations politiques ont répondu à votre invitation. Vous avez tenu de nombreuses réunions collectives, ou bilatérales avec des leaders d’organisations politiques, de toutes obédiences.
La presque totalité des points relatifs au fonctionnement de la démocratie au Sénégal a été évoquée et discutée avec vous. Vous vous êtes aussi entretenus suffisamment avec certains leaders, de questions relatives à la géopolitique régionale. Des lettres et des mémorandums vous ont été adressés, au sujet d’atteintes fréquentes aux droits et aux libertés, du fait du pouvoir.
Des partis et mouvements politiques de l'opposition ont souvent attiré votre attention, et alerté sur les dérives autoritaires du président Macky Sall. Des informations et explications vous ont été largement données, concernant des arrestations arbitraires de leaders de l'opposition, ainsi que des violations de toutes sortes, manifestes et graves, de leurs droits, y compris ceux de manifester et de tenir des réunions. Vous êtes certainement au courant de tortures, violences, maltraitances et autres traitements inhumains et dégradants, exercés de façon injustifiée sur de jeunes manifestants.
Actuellement des centaines parmi eux sont incarcérés dans différentes prisons du Sénégal. Des dizaines de morts ont été dénombrées. Les enquêtes annoncées par le gouvernement, pour élucider les causes sont rangées aux oubliettes. Des nervis armés ont fait irruption sur les lieux de manifestations. Le mystère demeure sur leurs origines. Des chaînes de télévisions de certains de vos États ont fait des reportages, accablant le pouvoir de Macky Sall.
Des missions d'observation de vos pays ont formulé de multiples recommandations, en vue d'apporter des correctifs aux imperfections du processus électoral, sans suite. Vous êtes témoins du refus de l'administration d'appliquer des décisions de justice, en faveur d'Ousmane Sonko, leader de l'opposition. Nul besoin d'évoquer les événements récents, qui continuent de se dérouler sous l’œil de vos observateurs de l'élection présidentielle.
Le Président Macky Sall fait fi des déclarations de la Communauté Internationale et Africaine. Des manifestants dont des étudiants sont froidement abattus par balles réelles, au moment où vos observateurs internationaux sont présents sur le territoire national. Trois jeunes manifestants viennent de perdre la vie, à Saint Louis, à Dakar et à Ziguinchor. Le décompte macabre pourrait se poursuivre. Des leaders politiques, des journalistes, des femmes, des handicapés physiques sont violentés avant d'être arrêtés.
La licence de la chaîne de télévision Walfadjri a été retirée au motif de reportage de manifestations violemment réprimées, avant d’être restituée, sous la pression populaire. L'internet, et particulièrement le réseau mobile, a été coupé ou perturbé pendant plusieurs heures, avant d’être rétabli plus tard, sous la pression des populations, et particulièrement du secteur privé. Le Chef de l’État a délibérément violé notre Constitution en décidant, unilatéralement, de proroger son mandat qui arrive à expiration le 2 avril prochain.
Il a ainsi opéré un véritable coup d'État constitutionnel. Un coup de force par la plume, dont les conséquences peuvent plus désastreuses que l'utilisation de la kalachnikov. Loin de s'arrêter à cette forfaiture, il a saisi l’occasion d'une sortie à travers un media étranger, pour menacer l’opposition de l’éventualité d’une prise du pouvoir par « des forces organisées », si ses leaders ne répondaient à son invitation, à un énième dialogue.
Vous pouvez ainsi convenir avec nous, que des principes universels et des valeurs de société pour lesquels vos États et vos peuples ont consenti d'ultimes sacrifices, parfois humains, sont violés au Sénégal. Sous d’autres cieux, et en d’autres endroits, vous avez pris et appliqué, avec célérité, des mesures extrêmement contraignantes contre des chefs d’État, autres autorités civiles ou militaires, auteurs de violation de l’ordre constitutionnel de leur pays.
Le président de la République du Sénégal, semble être l’objet d’une exception. Le sentiment est largement partagé, qu’il bénéficie d’un traitement "spécial et différencié". Le peuple sénégalais reconnaîtra ses amis. Nous vous prions de croire, à l’assurance de notre parfaite considération.
Habib Sy
Candidat à l’élection présidentielle du Sénégal
C'est certainement une des raisons pour lesquelles, pour la première fois, vous avez déployé vos moyens de secours. Nous vous en sommes reconnaissant. Cependant, par devoir de mémoire, nous devons vous rappeler avoir lancé l'alerte depuis fort longtemps. Chaque fois que de besoin, les formations politiques ont répondu à votre invitation. Vous avez tenu de nombreuses réunions collectives, ou bilatérales avec des leaders d’organisations politiques, de toutes obédiences.
La presque totalité des points relatifs au fonctionnement de la démocratie au Sénégal a été évoquée et discutée avec vous. Vous vous êtes aussi entretenus suffisamment avec certains leaders, de questions relatives à la géopolitique régionale. Des lettres et des mémorandums vous ont été adressés, au sujet d’atteintes fréquentes aux droits et aux libertés, du fait du pouvoir.
Des partis et mouvements politiques de l'opposition ont souvent attiré votre attention, et alerté sur les dérives autoritaires du président Macky Sall. Des informations et explications vous ont été largement données, concernant des arrestations arbitraires de leaders de l'opposition, ainsi que des violations de toutes sortes, manifestes et graves, de leurs droits, y compris ceux de manifester et de tenir des réunions. Vous êtes certainement au courant de tortures, violences, maltraitances et autres traitements inhumains et dégradants, exercés de façon injustifiée sur de jeunes manifestants.
Actuellement des centaines parmi eux sont incarcérés dans différentes prisons du Sénégal. Des dizaines de morts ont été dénombrées. Les enquêtes annoncées par le gouvernement, pour élucider les causes sont rangées aux oubliettes. Des nervis armés ont fait irruption sur les lieux de manifestations. Le mystère demeure sur leurs origines. Des chaînes de télévisions de certains de vos États ont fait des reportages, accablant le pouvoir de Macky Sall.
Des missions d'observation de vos pays ont formulé de multiples recommandations, en vue d'apporter des correctifs aux imperfections du processus électoral, sans suite. Vous êtes témoins du refus de l'administration d'appliquer des décisions de justice, en faveur d'Ousmane Sonko, leader de l'opposition. Nul besoin d'évoquer les événements récents, qui continuent de se dérouler sous l’œil de vos observateurs de l'élection présidentielle.
Le Président Macky Sall fait fi des déclarations de la Communauté Internationale et Africaine. Des manifestants dont des étudiants sont froidement abattus par balles réelles, au moment où vos observateurs internationaux sont présents sur le territoire national. Trois jeunes manifestants viennent de perdre la vie, à Saint Louis, à Dakar et à Ziguinchor. Le décompte macabre pourrait se poursuivre. Des leaders politiques, des journalistes, des femmes, des handicapés physiques sont violentés avant d'être arrêtés.
La licence de la chaîne de télévision Walfadjri a été retirée au motif de reportage de manifestations violemment réprimées, avant d’être restituée, sous la pression populaire. L'internet, et particulièrement le réseau mobile, a été coupé ou perturbé pendant plusieurs heures, avant d’être rétabli plus tard, sous la pression des populations, et particulièrement du secteur privé. Le Chef de l’État a délibérément violé notre Constitution en décidant, unilatéralement, de proroger son mandat qui arrive à expiration le 2 avril prochain.
Il a ainsi opéré un véritable coup d'État constitutionnel. Un coup de force par la plume, dont les conséquences peuvent plus désastreuses que l'utilisation de la kalachnikov. Loin de s'arrêter à cette forfaiture, il a saisi l’occasion d'une sortie à travers un media étranger, pour menacer l’opposition de l’éventualité d’une prise du pouvoir par « des forces organisées », si ses leaders ne répondaient à son invitation, à un énième dialogue.
Vous pouvez ainsi convenir avec nous, que des principes universels et des valeurs de société pour lesquels vos États et vos peuples ont consenti d'ultimes sacrifices, parfois humains, sont violés au Sénégal. Sous d’autres cieux, et en d’autres endroits, vous avez pris et appliqué, avec célérité, des mesures extrêmement contraignantes contre des chefs d’État, autres autorités civiles ou militaires, auteurs de violation de l’ordre constitutionnel de leur pays.
Le président de la République du Sénégal, semble être l’objet d’une exception. Le sentiment est largement partagé, qu’il bénéficie d’un traitement "spécial et différencié". Le peuple sénégalais reconnaîtra ses amis. Nous vous prions de croire, à l’assurance de notre parfaite considération.
Habib Sy
Candidat à l’élection présidentielle du Sénégal