Lettre ouverte à l’électeur sénégalais « cher électeur, tu n’es plus un enfant »

TRIBUNE LIBRE
Dimanche 10 Février 2019

Prévue le dimanche 24 février 2019, l’élection présidentielle du Sénégal suscite un intérêt national et une attention particulière sur la scène internationale.
Jusque là, la campagne électorale tant bien que mal évolue. Comme à l’accoutumé, les promesses électorales se multiplient, certaines plus irréalisables que d’autres.


Le citoyen sénégalais électeur tributaire du choix du président de la république doit rester vigilent et opérer un choix idoine pour ne pas contribuer à la démagogie.
 
C’est une obligation morale d’attirer l’attention du peuple sénégalais sur le choix de la personne qui doit présider à la destinée de notre pays durant les cinq prochaines années.
Très cher électeur, tu n’es plus un enfant.
Depuis plusieurs années, tu es convoqué démocratiquement pour user de ton droit et de confier la gestion de ton pays à des représentants.
 
Parfois tu exerces ce droit constitutionnel avec beaucoup de confusion et de maladresse. Cela est une chose normale puisque tu peux être trompé par les allégations des uns et des autres.
 
« L’erreur est humaine mais persévérer dans l’erreur est diabolique », disaient les romains. Si donc tu as voté hier sur la base de considérations ethniques, religieuses, linguistiques, tribales etc., l’histoire te donne aujourd’hui l’occasion de corriger tes erreurs afin de ne pas hypothéquer l’avenir de la République du Sénégal.
 
« Ne jamais trahir le Sénégal » j’insiste avec force.
En votant sur la base des mérites, le 24 février prochain, seul devant le secret de ta conscience, tu sauras avec raison si tu as voté dans le bon ou le mauvais sens. Tu peux répéter les mêmes erreurs en arrivant à des résultats différents, c’est ce qu’Albert Einstein a qualifié de « folie ».
Très cher électeur, tu es très fort, défends donc ton indépendance
A cette période de campagne électorale, ils seront très nombreux à venir te séduire tels des renards pour arracher ton suffrage.
En te promettant monts et merveilles, ils viendront sans doute munis de quelques grains de riz, de quelques millilitres d’huile, de quelques billets de banque, de t-shirts à leur effigie.
 
Face à ces biens qui ne peuvent durer le temps d’un mandat électif, tu as le choix d’être du coté de la dignité. Car « sans dignité, il n’y a pas de liberté, sans justice, il n’y pas de dignité, et sans indépendance, il n’y a pas d’homme libre », écrivait et insistait avec force Lumumba avant de mourir.
Il ajoutait encore « je sais que mon pays qui souffre tant saura défendre son indépendance et sa liberté ».
 
Par la voie des urnes, l’occasion t’es donnée une fois de plus de défendre l’indépendance et la liberté du Sénégal.
J’en appelle donc à la conscience collective pour que la gestion des institutions de notre pays soit confiée à des personnes qui le méritent et qui veulent le bien du Sénégal.
 
Le peuple gagne toujours et c’est en étant ensemble.
Le peuple, patron du président, attend de lui des actions fortes afin de lui garantir cette dignité.
Au prochain président de la république, le peuple s’opposera à la dictature, la gestion gabégique, aux népotismes. Le peuple pouvant dans ces conditions user de moyens extra constitutionnelles pour imposer sa volonté .
 
Dans une république, le souverain n’a pas de juge, or le peuple est souverain.
 
 
 
Gilbert Coumakh FAYE
Doctorant en droit privé : FSJP/UCAD
Tel : 773268166
Email : gilbertfaye87@gmail.com