Les véritables raisons de l’arrestation d’Oulèye Mané et compagnie

SOCIETE
Jeudi 1 Juin 2017

Au Sénégal, la polémique enfle depuis que plusieurs médias ont annoncé qu'une jeune femme a été arrêtée pour avoir caricaturé Macky Sall. Selon nos informations, celle-ci, ainsi que trois autres personnes, n'a pas été interpellée pour caricature mais pour outrage au chef de l'État.


(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); L’information a été rapidement relayée par différents médias ce mercredi 31 mai : Ouleye Mané, une femme d’une vingtaine d’années, aurait été arrêtée à Dakar pour avoir partagé une caricature du président Macky Sall sur le service de messagerie mobile Whatsapp.

Cette information a vite suscité la polémique sur les réseaux sociaux, certains dénonçant une atteinte grave à la liberté d’expression au Sénégal. Selon une source proche de l’enquête, Oulèye Mané, ainsi que deux autres jeunes femmes et un homme d’une trentaine d’années, n’ont pourtant pas été arrêtés pour caricature mais pour outrage au chef de l’État.

Un photomontage «obscène»

Ces quatre personnes sont en effet accusées d’avoir partagé sur des groupes de discussion Whatsapp un photomontage – consulté par Jeune Afrique – mettant en scène un homme nu, les jambes écartées et le sexe apparent, avec le visage du président de la République. Alertée sur la circulation de cette image en fin de semaine dernière, la gendarmerie a arrêté ces quatre individus entre le vendredi 26 et le lundi 29 mai, à Dakar et Tivaouane.

«Il ne s’agit pas d’une simple caricature, mais de la diffusion d’une image obscène et outrageante pour le chef de l’État, ce qui est puni par la loi», explique notre source pour justifier ces arrestations. «Les gens ne sont jamais arrêtés parce qu’ils caricaturent le président. Cela arrive tous les jours dans la presse sans que personne ne soit interpellé. Là, c’est tout à fait différent», renchérit une source à la présidence.
Déférés ce mercredi devant le parquet du tribunal de grande instance de Dakar, Oulèye Mané et ses co-accusés risqueraient un à trois ans de prison ferme.

Source : Jeune Afrique