Le peuple sénégalais ou du moins presque la majorité des électeurs inscrits sur les listes électorales et qui ont pu retirer leurs cartes d’électeurs ou bénéficier des mesures prises par le président de la République a plébiscité la coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui rafle la majorité à l’Assemblée nationale. Une razzia léonine.
Au nez et à la barbe des détracteurs du régime qu’ils vouaient aux gémonies, et dont ils annonçaient le divorce définitif d’avec le peuple sénégalais, qui allait être consacré par ces joutes électorales !
Certains parmi les opposants les plus radicaux de ce régime ont mordu la poussière sans savoir par quel croc-en-jambe ils ont mordu la poussière. C’est que la politique d’endiguement du régime aura été efficace.
On ne fait pas aussi de la politique avec seulement de bons sentiments, gonflé à bloc de valeurs et autres principes dont on se croit seul porteur, au point d’en être si convaincu qu’il finit par paraitre évident pour soi que le peuple les partage absolument. Ceux qui ont compris comment fonctionnait l’électorat politique sénégalais ont tôt fait de s’inscrire dans la realpolitik. En effet, qui eût cru qu’un jour Mamadou Lamine Diallo serait aux côtés d’un Me Wade sur la même liste pour aller à la conquête des suffrages des sénégalais ? Bien lui en a pris : il vient de rempiler à l’Assemblée nationale. Où serait-ce qu’il a compris «qu’il faut s’allier ponctuellement avec le diable» tel que le suggère cet éminent penseur qui ajoute que «dans toutes les grandes écoles de business et stratégie on l’apprend» ?
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Ces élections doivent être le moment pour le Président Macky Sall de marquer une pause, et de réfléchir en urgence à son avenir politique, à quelque dix-sept mois de la Présidentielle. Il vient de remporter une bataille, avec sa coalition. Une bataille épique qui n’aura pas été exempte de couacs dans tous les sens, allant de l’indisponibilité des cartes à l’annulation des bureaux de vote à Touba où Serigne Fallou Mbacké aura été la principale victime de ce dommage incalculable qui constituera certainement un bémol à la large victoire de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar.
A défaut d’avoir la bonne lecture de ce scrutin, surtout en termes de nombre de votants, de la localisation géographique du ballottage subi par sa coalition et de la perte de terrain par rapport à son électorat de 2012 et 2014, le Président Macky Sall aura compris de travers le message fort adressé à son régime par le peuple sénégalais.
Cette victoire, quel que soit son large succès est une victoire à la Pyrrhus.
L’opposition sénégalaise a perdu son innocence en subissant sa pire défaite depuis 2012. C’est dans la défaite que l’on apprend en effet, et que l’on acquiert de l’expérience. La soif de revanche explique sans conteste les velléités de retrouvailles affichées à chaud autour du patriarche Me Wade hier honni aujourd’hui adulé, et célébré comme un héros à Touba qui lui a non seulement déroulé le tapis rouge mais a élu haut la main les candidats sur sa liste, malgré la pagaille constatée dans l’organisation du scrutin et le saccage en règle d’un centre de votes.
Il est clair que la coalition Bennoo Bokk Yaakaar aura raclé le fond de son électorat pour remporter ces joutes électorales. Les 47 % d’abstention doivent être analysés comme un stock potentiel d’électeurs qui pourraient faire basculer dans 17 mois l’élection présidentielle. Ajoutons à cela tous ceux qui auront l’âge de voter en 2019 et qui abonderont le fichier électoral. Si on y agrège les 51 et quelque % qui ont voté contre la liste Bennoo Bokk Yaakaar, il y a de quoi dire que ces élections sont un sérieux coup de semonce que devrait entendre Macky Sall.
En effet, un homme averti en vaut deux.
Les Sénégalais lui ont renouvelé leur confiance, parce qu’ils ont été réceptifs au discours d’une tête de liste entièrement consumé par sa mission au service de son Président dont il concrétise la vision en réalisant le PSE. Il a su vanter un bilan qu’il connait sur le bout des doigts, et impulser une dynamique victorieuse en gérant la campagne électorale avec tact et intelligence. Nulle part, il ne s’est mêlé des querelles de positionnement ni de la gestion de l’organisation des manifestations liées à son passage. Tout au plus fort de ses talents de médiateur du fait de sa légitimité incontestée, il a arrondi les angles pour s’offrir une tribune afin de pouvoir parler dans le calme à ceux qu’il est venu rencontrer : les militants et les citoyens qui l’ont écouté, et ont adhéré à son discours.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Ces élections auront montré l’étendue de la division dans les rangs de la coalition présidentielle. Même si elle n’a pas été préjudiciable pour les raisons évoquées ci-dessus, elles portent en elles les germes d’une démobilisation potentiellement lourde de conséquences dans le court terme.
En effet, combien sont-ils à avoir un agenda caché, qui cherchent à se positionner et à coloniser une sphère d’influence pour se positionner au sommet et y rester tout en écrasant la concurrence, afin de s’y maintenir, oubliant par là qu’une fonction politique au haut niveau est un honneur, un privilège mais surtout un défi : celui de servir l’Etat, incarner les valeurs de la République élargir et mobiliser les bases politiques pour conforter le leadership du Président Macky Sall.
Voilà les objectifs que ces hauts responsables devraient poursuivre. Aujourd’hui l’heure est grave. Il n’est pas le temps de célébrer un triomphe ou de se gausser de la défaite des adversaires. Il s’agit de se remettre en question et de rester désormais en alerte.
Les questions stratégiques auxquelles le gouvernement n’a pas répondu restent toujours d’actualité. Il faut dorénavant privilégier la compétence et l’engagement sincère, pour finaliser une bonne fois avec succès les réformes structurantes qui accéléreront le développement inclusif du pays, à l’image d’un Acte III presqu’au point mort sur lequel l’opposition s’épanchera certainement à souhait. Il en est de même de la question du pétrole, et de la gestion des établissements publics et autres structures parapubliques qui alimentent à souhait le débat public.
Le Président Macky Sall garde donc la confiance du peuple sénégalais, qui la lui a renouvelée en validant sa majorité à l’assemblée nationale. Mais au vu du pourcentage global obtenu, il est clair qu’il ne s’agit pas d’un chèque en blanc.
Le Sénégal a pris date avec lui, et l’opposition aussi. D’ici dix-sept mois, qu’il s’assure de rester le maitre du jeu. Sinon, il ne sera plus maitre de son destin.
Tout le monde est averti.
Cissé Kane NDAO
Président de l’A.DE.R
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Certains parmi les opposants les plus radicaux de ce régime ont mordu la poussière sans savoir par quel croc-en-jambe ils ont mordu la poussière. C’est que la politique d’endiguement du régime aura été efficace.
On ne fait pas aussi de la politique avec seulement de bons sentiments, gonflé à bloc de valeurs et autres principes dont on se croit seul porteur, au point d’en être si convaincu qu’il finit par paraitre évident pour soi que le peuple les partage absolument. Ceux qui ont compris comment fonctionnait l’électorat politique sénégalais ont tôt fait de s’inscrire dans la realpolitik. En effet, qui eût cru qu’un jour Mamadou Lamine Diallo serait aux côtés d’un Me Wade sur la même liste pour aller à la conquête des suffrages des sénégalais ? Bien lui en a pris : il vient de rempiler à l’Assemblée nationale. Où serait-ce qu’il a compris «qu’il faut s’allier ponctuellement avec le diable» tel que le suggère cet éminent penseur qui ajoute que «dans toutes les grandes écoles de business et stratégie on l’apprend» ?
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A défaut d’avoir la bonne lecture de ce scrutin, surtout en termes de nombre de votants, de la localisation géographique du ballottage subi par sa coalition et de la perte de terrain par rapport à son électorat de 2012 et 2014, le Président Macky Sall aura compris de travers le message fort adressé à son régime par le peuple sénégalais.
Cette victoire, quel que soit son large succès est une victoire à la Pyrrhus.
L’opposition sénégalaise a perdu son innocence en subissant sa pire défaite depuis 2012. C’est dans la défaite que l’on apprend en effet, et que l’on acquiert de l’expérience. La soif de revanche explique sans conteste les velléités de retrouvailles affichées à chaud autour du patriarche Me Wade hier honni aujourd’hui adulé, et célébré comme un héros à Touba qui lui a non seulement déroulé le tapis rouge mais a élu haut la main les candidats sur sa liste, malgré la pagaille constatée dans l’organisation du scrutin et le saccage en règle d’un centre de votes.
Il est clair que la coalition Bennoo Bokk Yaakaar aura raclé le fond de son électorat pour remporter ces joutes électorales. Les 47 % d’abstention doivent être analysés comme un stock potentiel d’électeurs qui pourraient faire basculer dans 17 mois l’élection présidentielle. Ajoutons à cela tous ceux qui auront l’âge de voter en 2019 et qui abonderont le fichier électoral. Si on y agrège les 51 et quelque % qui ont voté contre la liste Bennoo Bokk Yaakaar, il y a de quoi dire que ces élections sont un sérieux coup de semonce que devrait entendre Macky Sall.
En effet, un homme averti en vaut deux.
Les Sénégalais lui ont renouvelé leur confiance, parce qu’ils ont été réceptifs au discours d’une tête de liste entièrement consumé par sa mission au service de son Président dont il concrétise la vision en réalisant le PSE. Il a su vanter un bilan qu’il connait sur le bout des doigts, et impulser une dynamique victorieuse en gérant la campagne électorale avec tact et intelligence. Nulle part, il ne s’est mêlé des querelles de positionnement ni de la gestion de l’organisation des manifestations liées à son passage. Tout au plus fort de ses talents de médiateur du fait de sa légitimité incontestée, il a arrondi les angles pour s’offrir une tribune afin de pouvoir parler dans le calme à ceux qu’il est venu rencontrer : les militants et les citoyens qui l’ont écouté, et ont adhéré à son discours.
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En effet, combien sont-ils à avoir un agenda caché, qui cherchent à se positionner et à coloniser une sphère d’influence pour se positionner au sommet et y rester tout en écrasant la concurrence, afin de s’y maintenir, oubliant par là qu’une fonction politique au haut niveau est un honneur, un privilège mais surtout un défi : celui de servir l’Etat, incarner les valeurs de la République élargir et mobiliser les bases politiques pour conforter le leadership du Président Macky Sall.
Voilà les objectifs que ces hauts responsables devraient poursuivre. Aujourd’hui l’heure est grave. Il n’est pas le temps de célébrer un triomphe ou de se gausser de la défaite des adversaires. Il s’agit de se remettre en question et de rester désormais en alerte.
Les questions stratégiques auxquelles le gouvernement n’a pas répondu restent toujours d’actualité. Il faut dorénavant privilégier la compétence et l’engagement sincère, pour finaliser une bonne fois avec succès les réformes structurantes qui accéléreront le développement inclusif du pays, à l’image d’un Acte III presqu’au point mort sur lequel l’opposition s’épanchera certainement à souhait. Il en est de même de la question du pétrole, et de la gestion des établissements publics et autres structures parapubliques qui alimentent à souhait le débat public.
Le Président Macky Sall garde donc la confiance du peuple sénégalais, qui la lui a renouvelée en validant sa majorité à l’assemblée nationale. Mais au vu du pourcentage global obtenu, il est clair qu’il ne s’agit pas d’un chèque en blanc.
Le Sénégal a pris date avec lui, et l’opposition aussi. D’ici dix-sept mois, qu’il s’assure de rester le maitre du jeu. Sinon, il ne sera plus maitre de son destin.
Tout le monde est averti.
Cissé Kane NDAO
Président de l’A.DE.R
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