Un responsable socialiste de premier plan, au sortir des élections législatives de 1998, déclarait ceci : « le PS a perdu Dakar et il l’aura perdue pour longtemps ». Feu Lamine Diack ne parlait pas dans le vide, lui qui fut maire de la capitale sénégalaise. Perdre Dakar ce n’est pas rien. La gagner comme vient de le faire la coalition Yewwi Askan Wi, est une sacrée performance électorale. Un avantage psychologique non négligeable sur l’adversaire. La coalition Benno Bokk Yakaar, au pouvoir, commettrait une erreur de jugement en minimisant sa défaite à Dakar à l’issue des élections locales du 23 janvier. S’il est vrai que la majorité présidentielle actuelle était, avant le scrutin de dimanche, dans une posture d’opposition, il n’en demeure pas moins que c’est elle qui avait raflé la mise dans la capitale lors des Législatives de 2017 et de la Présidentielle de 2019.
La question qui se pose mais que Benno ne s’est pas encore posé, du moins au regard de ses premières déclarations d’après-scrutin, devrait être la suivante : que s’est-il passé pour que la reconquête de Dakar n’ait finalement duré, pour le pouvoir, que le temps d’une rose. Certes, les élections locales ne sont pas des élections législatives et elles ne sont pas non plus une élection présidentielle. Mais, cette fois-ci, du fait de leur double proximité avec les prochaines échéances électorales, les résultats dégagent une tendance plutôt favorable à l’opposition. Une dynamique de victoire s’est créée au profit de Yewwi Askan Wi. L’ambition des leaders de cette coalition de transformer leur succès électoral en triomphe dans moins de six mois pour la députation et dans 24 mois pour la présidence de la République, est d’autant plus légitime qu’elle relève désormais d’une forte probabilité.
Le continuum électoral sur l’axe Ziguinchor, Dakar et éventuellement Thiès, laisse apparaître un désir des grandes villes de sanctionner le régime. Yewwi saura-t-il canaliser les égos qui pourraient se faire jour en son sein pour gagner ensemble les batailles futures ? Ousmane Sonko, Barthélémy Dias et leurs compagnons maires relèveront-ils le défi de la gestion des villes avant celui du pays comme ils en ont l’ambition ? Benno pourra-t-il inverser les ondes négatives qui se sont propagées au cours des élections municipales et départementales ? La formation prochaine d’un nouveau gouvernement dirigé à nouveau par un Premier ministre donnera une indication sur la lecture que le chef de l’Etat fera des messages déposés dans les urnes. Entre les deux camps le premier qui se loupe, il perd !
Le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance participe aux élections locales à sa manière. En tuant deux soldats de l’armée nationale et en détenant neuf autres, le MFDC joue au trouble-fête comme à son habitude dans un contexte électoral. Contexte sous régional aussi. Les pertes subies par les diambars et la prise en otage de certains soldats sont en effet, intervenues dans le cadre de la mission de la CEDEAO en Gambie. Dans une sous-région d’Afrique de l’Ouest en proie à un retour en force des coups d’Etat et à des attaques djihadistes, la rébellion casamançaise ou ce qu’il en reste, veut apparemment attirer les projecteurs sur elle. Après 40 ans de lutte pour une indépendance chimérique, le MFDC se remet à rêver… du Gabou : Banjul-Bignona-Bissau. L’Etat ne doit ni faiblir ni faillir. La classe politique doit, à son tour, garder toute sa lucidité malgré ses divergences. La paix en Casamance comme l’intégrité territoriale du Sénégal doit continuer à faire l’objet d’un large consensus. Toute tentation d’échappée politique solitaire serait suicidaire.
La question qui se pose mais que Benno ne s’est pas encore posé, du moins au regard de ses premières déclarations d’après-scrutin, devrait être la suivante : que s’est-il passé pour que la reconquête de Dakar n’ait finalement duré, pour le pouvoir, que le temps d’une rose. Certes, les élections locales ne sont pas des élections législatives et elles ne sont pas non plus une élection présidentielle. Mais, cette fois-ci, du fait de leur double proximité avec les prochaines échéances électorales, les résultats dégagent une tendance plutôt favorable à l’opposition. Une dynamique de victoire s’est créée au profit de Yewwi Askan Wi. L’ambition des leaders de cette coalition de transformer leur succès électoral en triomphe dans moins de six mois pour la députation et dans 24 mois pour la présidence de la République, est d’autant plus légitime qu’elle relève désormais d’une forte probabilité.
Le continuum électoral sur l’axe Ziguinchor, Dakar et éventuellement Thiès, laisse apparaître un désir des grandes villes de sanctionner le régime. Yewwi saura-t-il canaliser les égos qui pourraient se faire jour en son sein pour gagner ensemble les batailles futures ? Ousmane Sonko, Barthélémy Dias et leurs compagnons maires relèveront-ils le défi de la gestion des villes avant celui du pays comme ils en ont l’ambition ? Benno pourra-t-il inverser les ondes négatives qui se sont propagées au cours des élections municipales et départementales ? La formation prochaine d’un nouveau gouvernement dirigé à nouveau par un Premier ministre donnera une indication sur la lecture que le chef de l’Etat fera des messages déposés dans les urnes. Entre les deux camps le premier qui se loupe, il perd !
Le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance participe aux élections locales à sa manière. En tuant deux soldats de l’armée nationale et en détenant neuf autres, le MFDC joue au trouble-fête comme à son habitude dans un contexte électoral. Contexte sous régional aussi. Les pertes subies par les diambars et la prise en otage de certains soldats sont en effet, intervenues dans le cadre de la mission de la CEDEAO en Gambie. Dans une sous-région d’Afrique de l’Ouest en proie à un retour en force des coups d’Etat et à des attaques djihadistes, la rébellion casamançaise ou ce qu’il en reste, veut apparemment attirer les projecteurs sur elle. Après 40 ans de lutte pour une indépendance chimérique, le MFDC se remet à rêver… du Gabou : Banjul-Bignona-Bissau. L’Etat ne doit ni faiblir ni faillir. La classe politique doit, à son tour, garder toute sa lucidité malgré ses divergences. La paix en Casamance comme l’intégrité territoriale du Sénégal doit continuer à faire l’objet d’un large consensus. Toute tentation d’échappée politique solitaire serait suicidaire.