Le robinet n’ayant pas suinté depuis 7 ans, des libéraux ont décidé de reprendre leurs violons pour jouer les troubadours avec Macky Sall. Chanter ses louanges n’étant pas suffisant, ils cognent et attaquent avec véhémence leur mentor et sa famille dont ils refusent maintenant le diktat. Comme s’ils étaient en service commandé, Farba Senghor depuis Paris, Souleymane Ndéné Ndiaye, Serigne Mbacké Ndiaye et Pape Samba Mboup ont rivalisé d’ardeur pour jeter de l’opprobre sur la famille Wade et tresser des lauriers au président Macky Sall. Lequel adoube tout ce que le Sénégal a rejeté en 2012.
Les germes d’une débâcle. Des Sénégalais ont failli s’arracher les cheveux, mardi, lorsqu’ils ont vu d’anciens libéraux tailler en pièces le candidat déclaré du Parti démocratique sénégalais (PDS) à la prochaine élection présidentielle du 24 février 2019. Souleymane Ndéné Ndiaye, Serigne Mbacké Ndiaye ou encore Pape Samba Mboup ont rivalisé d’ardeur pour tresser des lauriers à leur frère libéral, Macky Sall, qu’ils ont à l’époque voué aux gémonies. Ces marchands de soupe tentent de faire ingurgiter à l’opinion publique que Macky Sall a réalisé des choses qui méritent qu’ils le soutiennent. Ainsi, ils ont listé avec brio les réalisations présidentielles mais se sont gardé d’évoquer les scandales qui ont ponctué ses 7 années de gouvernance. Car, s’il est vrai que des choses ont été effectivement faites par le Président Sall sur le plan social et économique, force est de constater que son règne traîne de nombreux scandales comme l’affaire Petro-tim, celle des Cartes d’identité numérisées, l’affaire Adama Bictogo, la non réduction du mandat clamé urbi et orbi partout à travers le monde ou récemment le festin à 29 milliards de francs du Prodac.
Talentueux dans leur sport favori, ces libéraux, qui semblaient être en service commandé, ont, au cours de leur conférence de presse d’avant hier, montré que tout est au mieux dans la meilleure mouvance politique du moment. L’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, le seul ex-Pm de Wade avec Mame Madior Boye, à ne pas briguer les suffrages des Sénégalais en février prochain, est même allé jusqu’à mettre sur la place publique les secrets de ses discussions avec Karim Wade qui lui aurait demandé de rencontrer Macky Sall et Youssou Ndour pour intercéder en sa faveur. Il prouve ainsi qu’il est loin d’être un homme d’Etat mais plutôt un homme de détails et qu’il se montre indigne de l’attitude d’une descendance royale qu’il ne cesse de revendiquer. Et, même s’ils étaient camarades de chambre à l’université de Dakar, le Président Sall doit faire gaffe avec lui. Car demain, il n’est pas exclu que des choses qu’il lui dira puissent se retrouver sur la place publique.
Mais que doit penser Talla Sylla, allié de Macky, des propos de l’ancien chef de cabinet de Abdoulaye Wade, Pape Samba Mboup ? Lequel a poussé le toupet jusqu’à traiter Karim de «grand voleur». Ne devrons-nous pas nous indigner de cette classe politique ?
Une classe politique unique
Estimant sans doute que cheminer avec Macky Sall donne une assurance-vie ou signifie une mort politique, à contrario, ces libéraux nous ont servi un vaudeville mémorable. Serigne Mbacké Ndiaye, l’opinion ne retient de lui que des déclarations fracassantes comme celle qu’on lui prêtait en 2011 : «Si nous perdons le pouvoir, beaucoup d’entre nous iront en prison.» Ou encore celles où, au soir du premier tour de la présidentielle de 2012, il affirmait que, selon leurs tendances, Wade avait déjà réglé l’affaire en un seul tour. Des propos qui avaient poussé un certain Moubarak Lô à lui remonter les bretelles avant que Macky Sall ne soit obligé de tenir, tard dans la soirée, à son Quartier général sur les deux voies de Liberté 6, un point de presse pour annoncer sa qualification et menacer les oiseaux de mauvais augure. Ou encore ce fameux débat que l’ancien ministre, porte-parole de Wade, voulait avoir avec l’opposant Macky Sall sur la chaine Africa 24 ? Comme pour le «chosifier» -déjà- Sall l’avait envoyé promener jugeant qu’il n’était pas de son niveau.
Quid de Farba Senghor qui, depuis Paris, est entré dans ce concert d’enfarinage de la famille du Pape du Sopi
Ainsi, Macky Sall a certes réussi à recycler tout ce que le Sénégal a sanctionné il y a 7 ans. Mais, il ne doit pas oublier que ceux-ci peuvent infester son commandement et lui faire perdre gros. Car, si ces ex-barrons wadistes pouvaient assurer un quelconque succès à un président, il ne serait sans doute jamais chef de l’Exécutif. Mais, fort heureusement pour des Apéristes comme l’impénitent Moustapha Cissé Lô, exaspéré par cette caste de transhumants, Macky Sall semble connaître la nature de ces «frères libéraux» qu’il fait tout pour les convaincre de rallier sa majorité avant de les ignorer royalement en les réduisant à leur «plus simple expression».