La situation du pays est marquée par une pénurie d’eau qui assaille les populations depuis un bon moment. En dépit des échéances annoncées par les gouvernants pour solutionner le problème, elle perdure. Quelle appréciation faites-vous de cela ?
A Dakar, on est dans une métropole africaine en développement. L’essentiel des métropoles africaines en développement ou des métropoles dans le monde d’ailleurs sont caractérisées par une évolution très rapide des populations. Depuis 2013, les populations de la métropole de Dakar ont augmenté de manière importante. Peut-être que le problèmeestégalementliéàl’exoderural qui est devenu maintenant un peu plus important qu’avant. Cela s’est traduit immédiatement par une augmentation de la demande de l’eau consommée dans la capitale. Rien qu’à Dakar, on a besoindeplusde130000m3 d’eau par jour. Cette demande est extrêmement forte si on saitl’offre qui vient du Lac de Guiersetdesdifférentsautressitesoùon a des forages qui alimentent Dakar. Il a fallu augmenter cette capacité rapidement à partir de celles qui existaient. Mais encore une fois, les choses ne se font pas du jour au lendemain. Il faut accepterle principe qu’évolutionrapide de la demande va avec une évolution importante des moyens mis en place pour essayer de couvrir les besoins des populations.
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Etant donné que gouverner, c’est prévoir ; est-ce que les autorités n’ont pas failli à ce niveau ? Oui gouverner, c’est prévoir.Mais vous comprendrez quand même que quand je vous ai dit qu’une évolution s’est faite depuis 2013, cela veut dire que depuis cette date,on travaille quotidiennement sur cette question. Les gouvernements qui se sont succédé, moi j’en sais quelque chose, ont travaillé régulièrement sur la question de l’approvisionnement de l’eau à Dakar.
Globalement, est-ce que cette pénurie d’eau n’est pas liée aux lenteurs notées dans le renouvellement du contrat d’affermage avec la Sde ?
Non !C’est deux processus tout à fait séparé.Parce que l’un est un processus de contractualisation de la gestion de l’eauauSénégal etl’autre estunequestion d’assurer un approvisionnement régulierde l’eaudans lepays,debâtirla capacité de production d’eau.
Beaucoup pensent que si Wade a été emporté par les coupures intempestives d’électricité, Macky Sall court le risque d’être emporté par l’eau. Que répondez-vous à cela ?
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Tous les dirigeants savent que la demandesocialedansunpaysestdynamique. Elle n’est pas quelque chose de stagnante oude statique.Elledemande une attention assidue et régulière. Aujourd’hui, effectivement il y a la demande en eau. Mais il y a moins la demande en électricité à laquelle on a répondu de manière très concrète et pragmatique. On est parti de plusieurs centainesd’heuresdecoupuresparanà unedizained’heuresenmoyenneparan. Cela veut dire qu’on a réfléchi au problème, on l’a mesuré, on a trouvé une solution adéquate. Les choses peuvent devenirunpeuplusdifficilesavecl’augmentation du prix du baril du pétrole, il faut simplement veiller à ce qu’il y ait actuellement suffisamment d’approvisionnementpourgarantirlarégularitéde la fourniture d’électricité. Pour l’eau, c’est la même chose. Il faut veiller à ce qu’onrépondeauproblème.Mais ilfaut beaucoup expliquer. On a parfois des défautsd’explication. Que les gens comprennent à l’avance qu’il y a des risques qui sont dus,pasparce qu’on ne fait pas le travail nécessaire. Le gouvernement peut décider de mettre en place un système pour avoir de l’eau dans toutes les villes duSénégal, y comprisDakar dans sa grande métropole, mais que la mise enœuvredelasolutionprennedutemps qu’ilfautprendredansunsensordonné, c’est-à-dire que les gens sachent qu’à partirdetelledate,onaurarésoluleproblème à 30%, à partir de telle date, on aura fini. Je crois que la déclaration de MansourFayeaétédanscesens.Leproblèmedugouvernement,cen’estpasun manquedevisionsurlapolitiqueàsuivre pourrépondre au besoin d’eau, ce n’est pasnonplusunproblèmedemanquede moyens pour y arriver, c’est qu’on a besoin de temps pour répondre à quelque chose qui a été brutale qui est l’évolutionrapidedespopulations.
Avez-vous ce temps dont vous parlez, si on sait que les prochaines élections sont dans moins de 7 mois ? Est-ce que tout cela milite en faveur d’un second mandat pour Macky Sall ?
Le second mandat ne se jugera pas à l’auneduproblèmedel’eau.Onlejugera sur l’ensemble de l’œuvre du président de la République pendant son mandat actuel. Celui-ci d’ailleurs a été un mandat de changement radical dans la gestion de ce pays. Le Sénégal s’est embarqué maintenant réellement dans lamodernisationavecledéveloppement d’infrastructuresdehautniveau,l’investissement dans le capital humain d’une manière solide et du renforcement des systèmesdegouvernanced’unemanière régulière et acceptée par tout le monde surleplannational etinternational. Pensez-vous que ce bilan soit assez convaincant pour lui assurer un second mandat ? Dans ce pays,il y a deux niveaux oùil fautjugerl’action du gouvernement. Le premier niveau, c’est de voir ce qui se passedemanièreglobaleavecnotreéconomie qui est passée d’une croissance de1.4%àplusde7%. Mais ce chiffre est aujourd’hui contesté par certains économistes. En matière de croissance dans les pays,onnepeutpasalleràl’encontrede ce que disentle Fmi etlaBanque mondiale. Le Fmi regarde ces aspects macroéconomiquescommedulaitsurle feudanstouslespays,parcequec’estlà qu’on voit en réalité les difficultés des unsetdesautrespourfinancerleurdéveloppement.Doncici,onaunecroissance assidueà7%etjecroisquesicelacontinue comme ça, on arrivera à une croissance à deux chiffres très rapidement dans ce pays. Un pays ne peut pas décoller tant qu’il n’est pas capable d’avoir une croissance régulière et de haut niveau. Ça, on l’a depuis quelques années au Sénégal. Travaillons pour que ça dure. C’est ça qui est important. Parce que si on assure le décollage, on arrivera en 2035 à l’émergence. Le deuxième niveau important dans unpays,cen’estpascommentlegâteau a augmenté, c’est commentil a été partagé. Je crois que les politiques de ce qu’onappellelesfiletssociauxdesauvetage ont été développées dans ce pays d’une manière régulière mais organisée et systématisée. La Bourse de sécurité familiale, c’est quelque chose qui a été essayéedansbeaucoupdepayscomme le Brésil et ça marche très bien ici au Sénégal. Il y a seulement les gens qui vivent dans l’opulence qui regardent ça commeunechosefaible.Maisquandun paysan qui avant, faisait une récolte et gagnait entre150000 et 200000F par an,estassistédanssaprécaritéavec100 000 F CFA par an, c’est quelque chose de conséquent. En même temps, ça va avec des obligations de vaccination, d’inscription des enfants à l’école, etc. Toutcela,c’estcequ’onappelledudéveloppement. Quand on ajoute à cela la Couverture maladie universelle, on voit que les gens les plus démunis dans ce pays, on ne les a pas laissés le long du chemin. Un développement, c’est une croissance de l’économie globale peut- être, mais c’est aussi une solidarité qui faitqu’onne laissepersonne auborddu chemin. L’opposition semble reprendre du poil de la bête surtout après sa marche du vendredi 13 juillet dernier.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Est-ce que la forte mobilisation qu’elle a réussie à faire n’est pas un signal fort pour le régime ? Sil’oppositionannoncequ’ellevarassemblerunmilliondepersonnesetqu’au boutducompteellen’enmobiliseque5 000 dans la ville, il faut se poser des questions. Je pense qu’il y a un grand problème au Sénégal, beaucoup plus qu’ailleurs. On est une démocratie moderneetonaeudesjoutespolitiques depuis longtemps. Mais on a perdu quelquechose.AuSénégal,l’opposition a comme stratégie, d’un côté la diabolisation du pouvoir en place, et de l’autre la victimisation d’elle-même. Notre opposition est en effet caractérisée par quelquechosequim’effare.Aucuneproposition de solution des problèmes des gens dans ce pays, aucune réponse à la demandesociale,aucuneréponsealternative. Au contraire, j’ai entendu des choses quim’inquiètent.Quandunresponsable de l’opposition se met à dire pendantlamanifestationqu’ilsontfaite le 19 avril que le parrainage est une question de vie ou de mort, je trouve cela irresponsable. Quand un chef de l’opposition insulte sa propre justice comme l ’a fait un ancien ministre récemment en traitant les magistrats de bandes de malfaiteurs, je crois qu’il ya une irresponsabilité qui se passe. A cracher su rnos institutions, on ne fait qu’essayer de les amoindrir et ça, ce n’est pas bon. Mais quand un ancien président de la République, parce qu’il a des griefs contre le régime et contre le président en place qui, pourtant, a fait tout ce qu’il devait faire vis-à-vis de lui… Regardez la dotation dont il bénéficie, le traitement qu’il a et qu’aucun de ses précédents n’avait jusqu’ici. Malgré tout cela, il continue de l’attaquer. L’autre jour, quand on lui envoyait de nouvelles voitures,unnouveaupersonnel,j’étaispré- sent, mais il oublie tout cela. Il ne se concentre que sur une chose qui a été sonobsessiondepuis2011etquil’afait perdre,ilveutquesonfilslesuccèdeàla têtedupays.Sonfilsneluiayantpassuccédé, il veut maintenant qu’il vienne coûte que coûte succéder au Président actuel.
Quel est votre avis sur l’affaire Karim Wade avec toute la polémique qui entoure sa candidature qui, selon le juge Yaya Amadou Dia, ne souffre d’aucune illégalité ?
Le juge YayaAmadouDia va me faire un peu comme le juge Dème. Les gens se trompentde genre.Tous ces gensqui quittentl’administrationpourentrerdans la politique sont pressés. On peut faire unetrèsbellecarrière,avoirunbien-être absolumentsuffisantenétantdansl’administration.Maisaucunmétierdel’administrationnepermetd’êtremilliardaire ounegarantitaussidedevenirprésident delaRépubliqueparcequ’onauraétéun bonjugeouunjugecontestataire.Ilfaut revenir à la réalité. On doit rester sur le métier où on peut apporter un plus à l’Etat etnonpas s’ériger endes messies qu’onn’estpas.Iln’yaaucunjugeparmi ceux qui démissionnent et qui entrent dansl’oppositionquiaitl’étoffed’unpré- sidentdelaRépublique.Unprésidentde laRépublique,ças’éduque,çaseforme. Regardez ce queAbdoulaye Wade a fait par rapport au Président actuel pour en donner l’étoffe d’un chef d’Etat. Il en a faitundirecteurd’unesociéténationale, ensuiteunministredelaRépublique,un ministre d’Etat, un Premier ministre et puis,unprésidentdel’Assembléenationale. Au bout de 12 ans d’expérience avec le Président Abdoulaye Wade, l’homme était mûr pour offrir une alternative auxSénégalais, encorequ’il a été obligéd’allertraverserlepayssur90000 km. J’ai été l’un de ses amis avec qui il était allé à la télévision nationale le 1er janvier 2012, alors que Wade était au pouvoir,pourluidirepourquoiilvaperdre les électionsde2012. Quelle appréciation faites-vous de l’affaire Khalifa Sall ? Je crois que le groupe d’avocats qui défendentKhalifaSallneluirendentpas service. Depuis le début, ils ont essayé de faire la démonstration que c’est un procèspolitique.Orunprocèspolitique, iln'yenapasauSénégalparcequenous sommes dans une démocratie et qu’on a des juges qui contestent tellement le systèmequ’ilsendémissionnent.Onn’a aucun parmi eux qui a dit : j’ai démissionné parce que Khalifa Sall est condamné.Envoulantpolitiserleprocès, ilsontperdutouteslesprocéduresqu’ils ont entamées. Mais ils ont quand même eu gain de cause au niveau de la Cedeao. Ils ont déposé 18 requêtes pour demander une décision quileursoitfavorable.Quatreontétéacceptéeset14ont étérejetées.Surlesquatre,ilyenuneoù onditqu’entrelapériodedesonélection commedéputéàcelledelalevéedeson immunité parlementaire, peut-être que sesdroitsontétébafoués.Pourquoijedis peut-être ?Parce que d’autres juges ont pensé autrement. Malgré tout, on a accepté la décision. L’Etat a été condamnéàpayer35millionspourtous lesdétenusdanscetteaffaire,jesuissûr queceseraacceptéàunmomentdonné comme toutes les décisions de la Cedeao.NousacceptonsauSénégalles décisions supranationales qui viennent de la Cedeao en matière économique, mais aussi enmatièrepolitique. Ses avocats n’ont jamais voulu aborderlefondetfiniravecleprocès.Ce qu’ils font ne fait que reporter l’issue finaledelachosequipourraitpermettre d’envisager mille autres perspectives. Il yadesgensquiontétécondamnésmais qui n’ont pas fait toute leur peine. Tout estpossibledans lapolitique.
A Dakar, on est dans une métropole africaine en développement. L’essentiel des métropoles africaines en développement ou des métropoles dans le monde d’ailleurs sont caractérisées par une évolution très rapide des populations. Depuis 2013, les populations de la métropole de Dakar ont augmenté de manière importante. Peut-être que le problèmeestégalementliéàl’exoderural qui est devenu maintenant un peu plus important qu’avant. Cela s’est traduit immédiatement par une augmentation de la demande de l’eau consommée dans la capitale. Rien qu’à Dakar, on a besoindeplusde130000m3 d’eau par jour. Cette demande est extrêmement forte si on saitl’offre qui vient du Lac de Guiersetdesdifférentsautressitesoùon a des forages qui alimentent Dakar. Il a fallu augmenter cette capacité rapidement à partir de celles qui existaient. Mais encore une fois, les choses ne se font pas du jour au lendemain. Il faut accepterle principe qu’évolutionrapide de la demande va avec une évolution importante des moyens mis en place pour essayer de couvrir les besoins des populations.
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Etant donné que gouverner, c’est prévoir ; est-ce que les autorités n’ont pas failli à ce niveau ? Oui gouverner, c’est prévoir.Mais vous comprendrez quand même que quand je vous ai dit qu’une évolution s’est faite depuis 2013, cela veut dire que depuis cette date,on travaille quotidiennement sur cette question. Les gouvernements qui se sont succédé, moi j’en sais quelque chose, ont travaillé régulièrement sur la question de l’approvisionnement de l’eau à Dakar.
Globalement, est-ce que cette pénurie d’eau n’est pas liée aux lenteurs notées dans le renouvellement du contrat d’affermage avec la Sde ?
Non !C’est deux processus tout à fait séparé.Parce que l’un est un processus de contractualisation de la gestion de l’eauauSénégal etl’autre estunequestion d’assurer un approvisionnement régulierde l’eaudans lepays,debâtirla capacité de production d’eau.
Beaucoup pensent que si Wade a été emporté par les coupures intempestives d’électricité, Macky Sall court le risque d’être emporté par l’eau. Que répondez-vous à cela ?
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Avez-vous ce temps dont vous parlez, si on sait que les prochaines élections sont dans moins de 7 mois ? Est-ce que tout cela milite en faveur d’un second mandat pour Macky Sall ?
Le second mandat ne se jugera pas à l’auneduproblèmedel’eau.Onlejugera sur l’ensemble de l’œuvre du président de la République pendant son mandat actuel. Celui-ci d’ailleurs a été un mandat de changement radical dans la gestion de ce pays. Le Sénégal s’est embarqué maintenant réellement dans lamodernisationavecledéveloppement d’infrastructuresdehautniveau,l’investissement dans le capital humain d’une manière solide et du renforcement des systèmesdegouvernanced’unemanière régulière et acceptée par tout le monde surleplannational etinternational. Pensez-vous que ce bilan soit assez convaincant pour lui assurer un second mandat ? Dans ce pays,il y a deux niveaux oùil fautjugerl’action du gouvernement. Le premier niveau, c’est de voir ce qui se passedemanièreglobaleavecnotreéconomie qui est passée d’une croissance de1.4%àplusde7%. Mais ce chiffre est aujourd’hui contesté par certains économistes. En matière de croissance dans les pays,onnepeutpasalleràl’encontrede ce que disentle Fmi etlaBanque mondiale. Le Fmi regarde ces aspects macroéconomiquescommedulaitsurle feudanstouslespays,parcequec’estlà qu’on voit en réalité les difficultés des unsetdesautrespourfinancerleurdéveloppement.Doncici,onaunecroissance assidueà7%etjecroisquesicelacontinue comme ça, on arrivera à une croissance à deux chiffres très rapidement dans ce pays. Un pays ne peut pas décoller tant qu’il n’est pas capable d’avoir une croissance régulière et de haut niveau. Ça, on l’a depuis quelques années au Sénégal. Travaillons pour que ça dure. C’est ça qui est important. Parce que si on assure le décollage, on arrivera en 2035 à l’émergence. Le deuxième niveau important dans unpays,cen’estpascommentlegâteau a augmenté, c’est commentil a été partagé. Je crois que les politiques de ce qu’onappellelesfiletssociauxdesauvetage ont été développées dans ce pays d’une manière régulière mais organisée et systématisée. La Bourse de sécurité familiale, c’est quelque chose qui a été essayéedansbeaucoupdepayscomme le Brésil et ça marche très bien ici au Sénégal. Il y a seulement les gens qui vivent dans l’opulence qui regardent ça commeunechosefaible.Maisquandun paysan qui avant, faisait une récolte et gagnait entre150000 et 200000F par an,estassistédanssaprécaritéavec100 000 F CFA par an, c’est quelque chose de conséquent. En même temps, ça va avec des obligations de vaccination, d’inscription des enfants à l’école, etc. Toutcela,c’estcequ’onappelledudéveloppement. Quand on ajoute à cela la Couverture maladie universelle, on voit que les gens les plus démunis dans ce pays, on ne les a pas laissés le long du chemin. Un développement, c’est une croissance de l’économie globale peut- être, mais c’est aussi une solidarité qui faitqu’onne laissepersonne auborddu chemin. L’opposition semble reprendre du poil de la bête surtout après sa marche du vendredi 13 juillet dernier.
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