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Le roman national est mort !

TRIBUNE LIBRE
Samedi 28 Septembre 2019

Le roman national est mort !
Le professeur Thiam a été plus militant que pédagogique sa neutralité fait défaut. Au Sénégal les histoires remplaceront l'histoire! Et l'histoire générale. Après la remise en question du «roman national». Vient le temps des particularismes, des identités, du régionalisme et des mémoires. Si chacun composera une histoire selon son goût et ses préférences et que tous les parcours se valent c'est le contraire même de l'histoire. Le travail traditionnel de l’historien était de « faire passer le passé au présent et au futur. […] Aujourd’hui, l’historien est la voix du présent. Et il doit tout faire pour résister aux pressions politiques comme aux pressions sociales, au lieu de les subir ou de les servir ».
 
On ne le ressuscite pas avec des incantations car il y a des destins qui font des noms et des noms qui font de l'histoire. Et ceux qui n'assument pas leur propre histoire ne mériteront nullement conduire eux-mêmes leur destin. 
 
Sans Barkhane, les pays du Sahel « s'effondrent sur eux-mêmes» avait prévenu le chef d'état-major des armées françaises le général Lecointre. Il faut mettre cette parole en perspective, puisque force est de constater qu'« une fois l'histoire sénégalaise décolonisée : les roman national s'effondre sur ses récits religieux divergents». 
 
La remise en question du « roman national » vient  des particularismes et des identités, du régionalisme et des mémoires. Et  Les histoires remplacent l’histoire générale. Le travail traditionnel de l’historien consiste à « faire passer le passé au présent et au futur. […] Aujourd’hui, l’historien est la voix du présent. [Et il] doit tout faire pour résister aux pressions politiques comme aux pressions sociales, au lieu de les subir ou de les servir ».
 
Le professeur Thiam est plus militant que pédagogique, il pourrait  être tout sauf neutre idéologiquement dans sa manière d'appréhender le passé. Cependant il faut comprendre que la réécriture de l'histoire est en fait : une périphrase, qui, camoufle le concept de la révision.
Et qui dit  révision : dit l'abrogation, l'élimination et dissipation des idées reçues. La révision des idées reçues est pratique normale dans l'élaboration du savoir historique et de la vérité historique autour de la collaboration et de la résistance.
 
Puisque si chacun composera une histoire selon son goût et ses préférences et que tous les parcours se valent c'est le contraire même de l'histoire. C'est pour cela que toute œuvre historique est susceptible d'être révisé à partir du moment où des nouveaux témoignages, documents et des nouvelles réflexions se font savoir. La réécriture de l'histoire générale du Sénégal a raté sa vocation de mémoire collective consensuelle. Qui ne saurait nullement  être un projet de bouleversement social.
 
Car on  serait obligé de retourner à l'expérience de la relique historique coloniale, dès l'instant que nous  ne pouvons pas nous entendre sur notre propre histoire. Car un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.
 
Serigne Fallou Dieng
 

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