En économie, il est de notoriété que la rareté d’un bien ou les éléments constitutifs de son coût de production entraînent automatiquement sa cherté, lorsque sa demande est forte sur le marché. Cependant, quand il s’agit d’un bien de consommation courante, les gouvernements, à l’instar de celui du Sénégal, mettent en place divers mécanismes de subvention destinés à amoindrir le choc sur la vérité des prix ou alors promeuvent des programmes pour rendre sa production abondante, aux fins de faire baisser son prix, pour les populations.
Compte tenu de la rareté qui caractérisait le courant, le Président Macky SALL a entrepris, dès son accession à la magistrature suprême, de profondes réformes et engagé d’ambitieux programmes, dans le secteur de l’énergie. En très peu de temps, ceux-ci se sont traduits par trois (3) impacts significatifs. Il s’agit, tout d’abord, de cette avancée significative dans la fourniture du courant en continue, se manifestant par notre étonnante surprise lorsqu’intervient une coupure intempestive, dans nos foyers ; ensuite, de l’introduction du principe d’équité entre les populations, dans l’achat de ce produit indispensable. Exit, l’égalité entre consommateurs ; désormais, selon son niveau de consommation, qui est forcément lié indexé sur son niveau de revenu, l’abonné est subventionné à 10%, 6% ou 1% ; et enfin, de la nouvelle orientation sur le mix énergétique avec le solaire et l’éolienne, qui viennent renforcer les énergies fossiles.
Avec l’inauguration, par le Chef de l’Etat, de la centrale éolienne de Taïba N’Diaye, dans le département de Tivaouane, le 24 février 2020, c’est 15% d’énergie propre qui vont être injectés dans les circuits de la Senelec pour alimenter, à terme, deux (02) millions de consommateurs. Cet important investissement en Partenariat Public Privé (PPP) constitue une grande première dans le domaine de l’énergie éolienne mais il n’est pas, pour autant, l’unique investissement dans ce domaine puisque le gouvernement a déjà installé des champs d’énergie solaire. Aujourd’hui, des Independent Power Producer (IPP) vendent leur production à la Senelec, à travers des contrats d’achat d’électricité (Power Purchase Agreement).
Il est judicieux de rappeler, ici, le triple gain induit par cette politique énergétique :
1) Indéniablement, l’abondance, par la diversification des ressources énergétiques et des approvisionnements, va entrainer une disponibilité en continue de l’électricité, ce qui se traduira, à terme, par une baisse de son coût, dans un avenir pas lointain ; une telle baisse entrainera aussi la réallocation, vers d’autres secteurs, comme l’éducation ou la santé et voire même vers l’électrification rurale, des ressources financières, jusque-là, destinées à subventionner le prix de l’électricité. En effet, une baisse définitive ne peut être envisagée que si le pays produit lui-même son électricité. Avec l’exploitation du pétrole et gaz en 2023, c’est toute la production qui sera locale. Finis les soucis avec tout ce qui touche à des augmentations résultant de la fluctuation de la monnaie américaine dans l’achat du pétrole et à celles liées à l’achat du combustible pour le transport international (currency adjustment factors and bunkers adjustment factors)
2) Le renforcement de l’attrait certain des investisseurs étrangers pour le Sénégal car l’énergie est à la base de toute économie compétitive et conquérante. Ces projets de hub aérien et industriel du Sénégal, avec respectivement l’aéroport de Diass et Air Sénégal international, d’une part, et la plateforme de Diamniadio, de Sandiara et des zones économiques en région, d’autre part, pourront enfin se concrétiser, à partir du moment où le Sénégal disposera d’une électricité en abondance et en continue mais surtout bon marché.
3) Le saut qualitatif du Sénégal dans la lutte contre le changement climatique, avec un taux d’émission en CO2 en deçà des seuils admis au plan international, permettra à notre pays de contribuer grandement dans la lutte contre le déréglementent climatique, un enjeu majeur du 21ème siècle. D’ailleurs, cette posture a valu à notre pays d’être invité aux prochaines rencontres sur le changement climatique à Glasgow, plus connu sous le nom de COP (Conference Of the Parties) des Nations-Unies.
En vérité, l’analyse faite plus haut est le fruit de la vision de l’autorité suprême de ce pays, chargé de définir les politiques publiques. En effet, le Président Macky SALL est en train de mettre en branle le programme de campagne « Ligueyeul Euleuk » qui se traduit par le Programme d’action prioritaire numéro 2 (PAP2) du PSE. Ce programme est tout aussi connu comme Le 535 avec les 5 Initiatives majeures, les 3 Programmes sectoriels et les 5 Accès universels, qui le caractérisent. C’est dans sa section Accès universels et Volet 2 que le parc éolien, situé en rase campagne, a été lancé. Nul doute qu’il contribuera à booster l’électrification rurale au même titre que les quatre (04) autres accès universels que sont l’eau, les services sociaux de base, les services de mobilité collective et les services sportifs et culturels, au grand bénéfice des populations de l’intérieur.
Quel changement de paradigme dans ce secteur depuis 2012 !
Qui ne se souvient pas des cauchemars que les Sénégalais ont vécu avec plus de 950 heures de coupure, des désagréments causés aux familles dans les foyers, des situations dangereuses encourues par ceux qui étaient en train d’être opérés ou en attente d’opération, de l’arrêt des activités des PME/PMI avec toutes les conséquences engendrées, du ralentissement de l’économie sénégalaise, et ce, par la faute d’un courant devenu invisible !
Nous décernons un satisfecit et encourageons le Président de la République à poursuivre son engagement pour construire « Un Sénégal de tous, pour tous ». Les populations l’invitent à continuer à dérouler le 535, comme il vient encore de le faire en inaugurant ce parc éolien.
Monsieur le Président, votre seule priorité est le 535 et le peuple le sait. Tenez-le pour dit : un peuple satisfait est un peuple reconnaissant !
Oumar SOW
CCR/ Responsable politique Pikine/ Djiddah Thiaroye Kao
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