Le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga a présenté jeudi sa démission au chef de l'État Ibrahim Boubacar Keïta, qui l'a acceptée, selon un communiqué de la présidence. La démission de M. Maïga, en poste depuis près de 16 mois, intervient à quelques heures de l'examen par l'Assemblée nationale d'une motion de censure du gouvernement déposée mercredi par des députés de l'opposition mais aussi de la majorité.
Il a présenté sa démission ainsi que celle de ses ministres, selon le texte. M. Keïta «a accepté la démission du Premier ministre et celle du gouvernement, et l'a remercié pour sa loyauté et son sens élevé du devoir», a précisé la présidence.
«Un Premier ministre sera nommé très prochainement et un nouveau gouvernement sera mis en place, après consultation de toutes les forces politiques de la majorité et de l'opposition», selon le communiqué. La personnalité du Premier ministre cristallisait les critiques depuis plusieurs semaines, d'influents dirigeants religieux musulmans réclamant notamment son départ.
M. Keïta a reçu tout au long de la semaine dernière dignitaires religieux, dirigeants politiques et représentants de la société civile, pour discuter de la situation du pays et leur remettre l'avant-projet de loi de révision constitutionnelle qui lui a été présenté le 1er avril par un comité d'experts. Ces rencontres faisaient suite à une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes à Bamako le 5 avril, contre «la mauvaise gestion du pays», notamment les violences intercommunautaires dans le centre, selon les organisateurs, parmi lesquels d'influents chefs religieux musulmans.