Interrogé le 16 octobre dernier dans l’émission ‘‘l’invité de MNF’’ de la 7 TV sur la succession d’Ousmane Tanor Dieng au poste de secrétaire général, qu’occupe de manière provisoire sa collègue au gouvernement et camarade de parti Aminata Mbengue Ndiaye, le socialiste Serigne Mbaye Thiam a clairement indiqué que « l’intérim doit avoir une fin ». Avant d’ajouter : « par définition, l’intérim ne doit pas être du long terme. Tout le monde est d’accord là-dessus. Je suis bien placé pour le dire parce que je suis le premier à sortir pour dire qui devait être le secrétaire général après le décès de Ousmane Tanor Dieng». Celui qui est aussi le ministre de l’Eau et de l’Assainissement a fini en émettant des propos qui ne laissent aucun doute sur sa candidature au poste de secrétaire général du PS : « Alors que je ne les ai pas sollicités, il y a beaucoup de responsables du parti, au Sénégal comme à l’étranger, qui viennent de leur plein gré me voir et disent fonder beaucoup d’espoirs sur moi. Il n’y a aucun poste ou fonction qui m’empêche de dormir. De la même manière, il n’y a pas de poste ou de fonction que j’ai peur de briguer si mes proches estiment que je peux les occuper.»
C’était suffisant pour que ces propos provoquent un véritable séisme au sein de l’appareil socialiste. Si certains socialistes ont approuvé l’intervention de Serigne Mbaye Thiam, d’autres ont crucifié ce dernier au point de réclamer son exclusion du PS pour avoir fait preuve d’indiscipline. La principale concernée, Aminata Mbengue Ndiaye, n’a pas tardé à réagir à ces propos qui visent à l’éjecter du poste qu’elle occupe depuis le décès de Ousmane Tanor Dieng. « Le PS n’a aucun problème. Actuellement, je suis le SG du parti. L’élection d'un nouveau SG, après le décès de Tanor Dieng, n’est pas mon agenda actuel. J’assure l’intérim et on en parlera le moment venu», a déclaré la présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT).
Ce désarroi constaté au sein du PS à cause d’une simple déclaration qui somme l’instance faîtière de mettre en compétition démocratique le stratégique poste de secrétaire général montre la frilosité des membres de cette formation politique et la fragilité du socle idéologique et politique sur lequel il repose actuellement. Quoi de plus normal, 14 mois après la disparition d’Ousmane Tanor Dieng, que de demander que sa succession démocratique soit organisée ? Hélas, l’image qu’offre aujourd’hui le PS est celle d’un parti moribond profondément divisé en dépit de ce simulacre d’unité que chantent encore sans convaincre certains de ses aèdes.
Vide juridique
Même s’il semble être mis en minorité, le secrétaire national aux élections du PS a dit la vérité sur l’intérim assuré par Aminata Mbengue Ndiaye. Le soutien calculateur qu’avait apporté Serigne Mbaye Thiam à sa collègue ministre et patronne des femmes socialistes pour suppléer Tanor a fait un effet boomerang. En violation des textes du PS, le responsable socialiste de Kaolack avait soutenu l’actuelle présidente du HCCT alors qu’aucune disposition statutaire ou réglementaire n’indique que seule la secrétaire générale adjointe doit assurer la suppléance de Tanor. L’article 18 des textes du PS indique clairement que « les Secrétaires généraux adjoints assistent le Secrétaire général du parti dans ses fonctions et le suppléent en cas d’absence ou d’empêchement ». Donc ici il est question de suppléance et non d’intérim. Il n’y a pas de hiérarchie entre les trois secrétaires généraux adjoints que sont Aminata Mbengue Ndiaye, bien sûr, mais aussi Cheikh Abdou Khadre Cissokho et Birahim Diagne. Si la première nommée était citée toujours après Tanor, c’est parce que ce dernier avait le souci de la parité mais les textes du parti n’établissent pas de hiérarchie entre les SGA. D’où un vide juridique que d’aucuns essaient d’exploiter en leur faveur.
Même si les deux notions «intérim» et « suppléance » sont sémantiquement proches, il y a lieu de marquer la frontière ténue qui les séparent. « L’intérim comporte l'idée de remplacement dans tous les cas, notamment en cas de vacance, alors que la suppléance se limiterait à un remplacement en cas d'absence ou d'empêchement momentanés, sauf lorsque le suppléant est une personne expressément nommée à l'avance en cette qualité, ce qui ne s'appliquerait pas aux situations des modèles». Maître Moustapha Mbaye, secrétaire national chargé des Affaires juridiques, a été l’un des rares socialistes sinon le seul à proposer, mais en vain, une gestion collégiale du secrétariat général en attendant de pourvoir démocratiquement le poste.
Les réactions spontanées qui fusent depuis la sortie de Serigne Mbaye Thiam sont symptomatiques de la crise de dégénérescence que traverse le PS. Dans ce parti, le débat contradictoire et le combat idéologique ont cédé la place à la course aux places et aux prébendes. Qui ne souvient pas encore du coup de gueule de Gorgui Ciss, maire de Yenne, qui bouillonnait de colère quand Aminata Mbengue et Serigne Mbaye Thiam ont été reconduits ministres après la réélection du président Macky Sall ?
Aujourd’hui nommé PCA de la Société d’aménagement foncier et de rénovation urbaine (Safru Sa), il a tempéré ses ardeurs et soutient même l’intérim (en réalité suppléance) d’Aminata Mbengue qu’il avait dénoncé. Les actuels leaders et autres militants socialistes qui se livrent à des postures de soutien ou à des guerres de positionnement méconnaissent ou ignorent la pathologie dont souffre profondément leur parti lymphatique et liquéfié. Qu’Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam ou quelqu’un d’autre succède démocratiquement à « Tanor » ne changera rien à ce parti socialiste qui a perdu son âme idéologique et toute ambition politique de reconquérir le pouvoir perdu en 2000 ! Le mal dépasse la guerre successorale à sa tête. Ce PS nourri de la sève Diouf/Tanor est arrivé en fin de cycle, donc a besoin d’être refondé, réunifié, revitalisé mais non de continuer à jouer les frotte-manches de sa Majesté Sall qui n’hésite pas à gaver ses dirigeants de loukoums pour mieux les ferrer.
Virage raté de mars 1996
Le PS a raté son virage refondateur au congrès de mars 1996. Depuis 1948, Senghor, Ibrahima Seydou Ndaw, Mamadou Dia et compagnie ont su construire progressivement la formation socialiste avec d’autres forces politiques. Et à chaque fois qu’il y a eu fusion, le changement de nom a témoigné de ce supplément de force politique. Hélas, depuis 1981 où Abdou Diouf a succédé à Senghor à la tête du PS, ce dernier a commencé sa descente irréversible aux enfers. Au lieu de massifier le parti, Diouf a misé sur l’expurgation des éléphants, l’exclusion des légitimistes frondeurs et la transhumance. Un projet politique qui ne peut prospérer dans un régime de multipartisme où fonder un parti n’est plus une sinécure. Par conséquent, le congrès mémorable de mars 1996 devait être l’amorce d’un nouveau départ de la formation socialiste débarrassée au forceps de tous les éléphants congénères de Senghor depuis l’avènement d’Abdou Diouf au pouvoir. Mais que nenni !
Les méthodes staliniennes d’éviction et de purges ont pris le dessus sur les choix démocratiques des militants. Abdou Diouf a imposé un dauphin sans «cursus politicorum» au sein du PS. Et de Charybde en Scylla, de 1998 à 2012, le Parti socialiste n'a cessé de voir fondre son électorat lors de six élections successives. Au sein du PS, on ne parle plus le même langage non pas sur l’orientation ou les objectifs du Parti mais sur les prébendes et les hochets à se partager. Les socialistes qui se crêpent le chignon sont ceux qui jouissent des postes présidentiels loin des militants de base. A défaut de mener des actions concrètes sur le terrain politique, à défaut de mener une réflexion profonde sur le collapsus qui atrophie de plus en plus le parti, les responsables s’entre-tirent, s’entre-déchirent pour des intérêts bassement personnels.
Quotidiennement les ressentiments, l’esprit vindicatif, les inimitiés, les haines recuites se manifestent entre responsables socialistes atteints de burn-out. Le PS dioufo-tanorien à l’agonie, sans leader, sans boussole, avance au gré du vent de ses intérêts avec une seule marotte : continuer à jouir des ors du pouvoir. Les instances de direction (Comité central, Secrétariat exécutif national, Bureau politique) ne fonctionnent plus et comme ersatz, des groupes whatsapp, comme l’a dit railleusement Abdoulaye Gallo Diao, secrétaire national adjoint chargé des TIC, sont devenus les seuls moyens d’animation politique du PS moribond.
Alors que le Parti des Verts de Colobane vit une crise sans précédent, vacille entre doutes et désespoirs, le député et maire socialiste de Ndindy, Cheikh Seck, fait montre d’une irresponsabilité discursive qui discrédite et écarte tout socialiste qui tenterait d’être le porte-étendard du PS à la prochaine présidentielle. Le parlementaire a fait savoir à son camp qu’il n’y a pas un socialiste capable de diriger le pays à l’instar de Macky Sall et qu’il est prêt à le soutenir pour un 3e mandat. Sa vision sur l’avenir du PS s’avère pour le moins pessimiste. De plus en plus, des socialistes subodorent que Aminata Mbengue, qui jouit de son moelleux fauteuil de présidente du HCCT avec un salaire de 9 millions et des fonds politiques qui n’ont rien à envier aux 40 millions mensuels du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, ne serait qu’un faire-valoir, voire un pantin, à la solde du président Macky Sall. Autrement dit, elle n’hésiterait pas, le moment venu, à plaider elle aussi pour un 3e mandat en faveur de ce dernier.
Le PS : une coterie
Aujourd’hui le PS n’est plus une formation politique mais une coterie de copains et de coquins qui s’en servent plutôt que de le servir. La Rose qui est un emblème du PS symbolisant la vie et la lumière n’a plus un seul pétale ni même une seule feuille. Elle ne reste qu’une tige informe qui peine à rester verticale. Ce qui veut dire que le PS moribond s’étiole et ne survit que grâce au respirateur artificiel du pouvoir APR. L’autre emblème du Parti de Colobane, le Poing, qui symbolise la force et le combat, n’est plus qu’une simple image sans consistance parce que l’ardeur au combat a déserté les rangs verts. Les Socialistes, qui ont traversé le désert pendant tout le règne du Président Wade, sont las de poursuivre le combat fécond dans l’opposition. Pour survivre, ils préfèrent aujourd’hui le collaborationnisme jouissif au combat ardent pour la reconquête du pouvoir. Pourtant, la seule voie de salut politique du PS demeure la refondation et non le maintien sous perfusion. Mais malheureusement aujourd’hui, le PS, en état de délitement, n’a ni les idées, ni même l’intention de se fondre pour se refonder.
C’était suffisant pour que ces propos provoquent un véritable séisme au sein de l’appareil socialiste. Si certains socialistes ont approuvé l’intervention de Serigne Mbaye Thiam, d’autres ont crucifié ce dernier au point de réclamer son exclusion du PS pour avoir fait preuve d’indiscipline. La principale concernée, Aminata Mbengue Ndiaye, n’a pas tardé à réagir à ces propos qui visent à l’éjecter du poste qu’elle occupe depuis le décès de Ousmane Tanor Dieng. « Le PS n’a aucun problème. Actuellement, je suis le SG du parti. L’élection d'un nouveau SG, après le décès de Tanor Dieng, n’est pas mon agenda actuel. J’assure l’intérim et on en parlera le moment venu», a déclaré la présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT).
Ce désarroi constaté au sein du PS à cause d’une simple déclaration qui somme l’instance faîtière de mettre en compétition démocratique le stratégique poste de secrétaire général montre la frilosité des membres de cette formation politique et la fragilité du socle idéologique et politique sur lequel il repose actuellement. Quoi de plus normal, 14 mois après la disparition d’Ousmane Tanor Dieng, que de demander que sa succession démocratique soit organisée ? Hélas, l’image qu’offre aujourd’hui le PS est celle d’un parti moribond profondément divisé en dépit de ce simulacre d’unité que chantent encore sans convaincre certains de ses aèdes.
Vide juridique
Même s’il semble être mis en minorité, le secrétaire national aux élections du PS a dit la vérité sur l’intérim assuré par Aminata Mbengue Ndiaye. Le soutien calculateur qu’avait apporté Serigne Mbaye Thiam à sa collègue ministre et patronne des femmes socialistes pour suppléer Tanor a fait un effet boomerang. En violation des textes du PS, le responsable socialiste de Kaolack avait soutenu l’actuelle présidente du HCCT alors qu’aucune disposition statutaire ou réglementaire n’indique que seule la secrétaire générale adjointe doit assurer la suppléance de Tanor. L’article 18 des textes du PS indique clairement que « les Secrétaires généraux adjoints assistent le Secrétaire général du parti dans ses fonctions et le suppléent en cas d’absence ou d’empêchement ». Donc ici il est question de suppléance et non d’intérim. Il n’y a pas de hiérarchie entre les trois secrétaires généraux adjoints que sont Aminata Mbengue Ndiaye, bien sûr, mais aussi Cheikh Abdou Khadre Cissokho et Birahim Diagne. Si la première nommée était citée toujours après Tanor, c’est parce que ce dernier avait le souci de la parité mais les textes du parti n’établissent pas de hiérarchie entre les SGA. D’où un vide juridique que d’aucuns essaient d’exploiter en leur faveur.
Même si les deux notions «intérim» et « suppléance » sont sémantiquement proches, il y a lieu de marquer la frontière ténue qui les séparent. « L’intérim comporte l'idée de remplacement dans tous les cas, notamment en cas de vacance, alors que la suppléance se limiterait à un remplacement en cas d'absence ou d'empêchement momentanés, sauf lorsque le suppléant est une personne expressément nommée à l'avance en cette qualité, ce qui ne s'appliquerait pas aux situations des modèles». Maître Moustapha Mbaye, secrétaire national chargé des Affaires juridiques, a été l’un des rares socialistes sinon le seul à proposer, mais en vain, une gestion collégiale du secrétariat général en attendant de pourvoir démocratiquement le poste.
Les réactions spontanées qui fusent depuis la sortie de Serigne Mbaye Thiam sont symptomatiques de la crise de dégénérescence que traverse le PS. Dans ce parti, le débat contradictoire et le combat idéologique ont cédé la place à la course aux places et aux prébendes. Qui ne souvient pas encore du coup de gueule de Gorgui Ciss, maire de Yenne, qui bouillonnait de colère quand Aminata Mbengue et Serigne Mbaye Thiam ont été reconduits ministres après la réélection du président Macky Sall ?
Aujourd’hui nommé PCA de la Société d’aménagement foncier et de rénovation urbaine (Safru Sa), il a tempéré ses ardeurs et soutient même l’intérim (en réalité suppléance) d’Aminata Mbengue qu’il avait dénoncé. Les actuels leaders et autres militants socialistes qui se livrent à des postures de soutien ou à des guerres de positionnement méconnaissent ou ignorent la pathologie dont souffre profondément leur parti lymphatique et liquéfié. Qu’Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam ou quelqu’un d’autre succède démocratiquement à « Tanor » ne changera rien à ce parti socialiste qui a perdu son âme idéologique et toute ambition politique de reconquérir le pouvoir perdu en 2000 ! Le mal dépasse la guerre successorale à sa tête. Ce PS nourri de la sève Diouf/Tanor est arrivé en fin de cycle, donc a besoin d’être refondé, réunifié, revitalisé mais non de continuer à jouer les frotte-manches de sa Majesté Sall qui n’hésite pas à gaver ses dirigeants de loukoums pour mieux les ferrer.
Virage raté de mars 1996
Le PS a raté son virage refondateur au congrès de mars 1996. Depuis 1948, Senghor, Ibrahima Seydou Ndaw, Mamadou Dia et compagnie ont su construire progressivement la formation socialiste avec d’autres forces politiques. Et à chaque fois qu’il y a eu fusion, le changement de nom a témoigné de ce supplément de force politique. Hélas, depuis 1981 où Abdou Diouf a succédé à Senghor à la tête du PS, ce dernier a commencé sa descente irréversible aux enfers. Au lieu de massifier le parti, Diouf a misé sur l’expurgation des éléphants, l’exclusion des légitimistes frondeurs et la transhumance. Un projet politique qui ne peut prospérer dans un régime de multipartisme où fonder un parti n’est plus une sinécure. Par conséquent, le congrès mémorable de mars 1996 devait être l’amorce d’un nouveau départ de la formation socialiste débarrassée au forceps de tous les éléphants congénères de Senghor depuis l’avènement d’Abdou Diouf au pouvoir. Mais que nenni !
Les méthodes staliniennes d’éviction et de purges ont pris le dessus sur les choix démocratiques des militants. Abdou Diouf a imposé un dauphin sans «cursus politicorum» au sein du PS. Et de Charybde en Scylla, de 1998 à 2012, le Parti socialiste n'a cessé de voir fondre son électorat lors de six élections successives. Au sein du PS, on ne parle plus le même langage non pas sur l’orientation ou les objectifs du Parti mais sur les prébendes et les hochets à se partager. Les socialistes qui se crêpent le chignon sont ceux qui jouissent des postes présidentiels loin des militants de base. A défaut de mener des actions concrètes sur le terrain politique, à défaut de mener une réflexion profonde sur le collapsus qui atrophie de plus en plus le parti, les responsables s’entre-tirent, s’entre-déchirent pour des intérêts bassement personnels.
Quotidiennement les ressentiments, l’esprit vindicatif, les inimitiés, les haines recuites se manifestent entre responsables socialistes atteints de burn-out. Le PS dioufo-tanorien à l’agonie, sans leader, sans boussole, avance au gré du vent de ses intérêts avec une seule marotte : continuer à jouir des ors du pouvoir. Les instances de direction (Comité central, Secrétariat exécutif national, Bureau politique) ne fonctionnent plus et comme ersatz, des groupes whatsapp, comme l’a dit railleusement Abdoulaye Gallo Diao, secrétaire national adjoint chargé des TIC, sont devenus les seuls moyens d’animation politique du PS moribond.
Alors que le Parti des Verts de Colobane vit une crise sans précédent, vacille entre doutes et désespoirs, le député et maire socialiste de Ndindy, Cheikh Seck, fait montre d’une irresponsabilité discursive qui discrédite et écarte tout socialiste qui tenterait d’être le porte-étendard du PS à la prochaine présidentielle. Le parlementaire a fait savoir à son camp qu’il n’y a pas un socialiste capable de diriger le pays à l’instar de Macky Sall et qu’il est prêt à le soutenir pour un 3e mandat. Sa vision sur l’avenir du PS s’avère pour le moins pessimiste. De plus en plus, des socialistes subodorent que Aminata Mbengue, qui jouit de son moelleux fauteuil de présidente du HCCT avec un salaire de 9 millions et des fonds politiques qui n’ont rien à envier aux 40 millions mensuels du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, ne serait qu’un faire-valoir, voire un pantin, à la solde du président Macky Sall. Autrement dit, elle n’hésiterait pas, le moment venu, à plaider elle aussi pour un 3e mandat en faveur de ce dernier.
Le PS : une coterie
Aujourd’hui le PS n’est plus une formation politique mais une coterie de copains et de coquins qui s’en servent plutôt que de le servir. La Rose qui est un emblème du PS symbolisant la vie et la lumière n’a plus un seul pétale ni même une seule feuille. Elle ne reste qu’une tige informe qui peine à rester verticale. Ce qui veut dire que le PS moribond s’étiole et ne survit que grâce au respirateur artificiel du pouvoir APR. L’autre emblème du Parti de Colobane, le Poing, qui symbolise la force et le combat, n’est plus qu’une simple image sans consistance parce que l’ardeur au combat a déserté les rangs verts. Les Socialistes, qui ont traversé le désert pendant tout le règne du Président Wade, sont las de poursuivre le combat fécond dans l’opposition. Pour survivre, ils préfèrent aujourd’hui le collaborationnisme jouissif au combat ardent pour la reconquête du pouvoir. Pourtant, la seule voie de salut politique du PS demeure la refondation et non le maintien sous perfusion. Mais malheureusement aujourd’hui, le PS, en état de délitement, n’a ni les idées, ni même l’intention de se fondre pour se refonder.