A l’Apr, du moins à Guédiawaye, il semble régner un malaise. Certains responsables ne comprennent plus les orientations du parti. Lat Diop, un des responsables de la formation du Président Sall à Guédiawaye, élève la voix pour asséner ses vérités.
Vous êtes un responsable de l’Apr de premier plan dans la banlieue. Comment se porte votre parti?
C’est une totale léthargie que l’on constate d’une manière générale. Peut-être que les gens ont besoin de souffler un peu après les Législatives. Mais en tout état de cause, le parti gagnerait à se redynamiser en perspective des prochaines élections, qui doivent être préparées dès maintenant et ne pas attendre que la campagne électorale arrive pour aller vers les populations. Pour ma part, je compte organiser une assemblée générale avec mes militants demain vendredi (aujourd’hui) pour définir de nouvelles orientations, puisque, à vrai dire, il y a deux Apr à Guédiawaye. Les gens avec qui je travaille ne se retrouvent pas du tout dans la structure gérée par le frère du Président (Aliou Sall). Ce qui est sûr, c’est que mon engagement sur le terrain est encore sans faille, parce que moi ce qui me différencie des autres, c’est ma conception du pouvoir, qui est une affaire très sérieuse et avec quoi on ne doit jamais jouer. Je ne joue pas avec, je suis même trop sérieux quand il s’agit de l’Etat et du pouvoir en général.
Les Législatives sont derrière nous. Quelle stratégie faut-il pour rester mobilisés et cheminer vers la Présidentielle de 2019
La seule stratégie qui vaille aujourdhui c’est d’abord de veiller au respect des engagements du Président, en maintenant le cap pour la recherche permanente de solutions aux problèmes des populations, parce qu’en définitive, c’est le peuple qui choisit en fonction de considérations qui lui sont propres. Ensuite, il faudra s’orienter vers le parti pour pacifier et tempérer les pulsions de contestations et les frustrations nées de plusieurs épisodes de la vie de notre formation politique. Il faut le dire et le reconnaître, il y a une frustration silencieuse dans le parti. C’est ça la vérité et les gens pour qui le Président a tout fait, se doivent de lui dire la vérité en toutes circonstances et c’est de cette facon seulement qu’on peut l’aider à ne pas poser des actes qui peuvent être dangereux pour la préservation des intérêts vitaux du Sénégal et du parti.
Les compagnons de la première heure du Président sont-ils toujours aussi concernés?
Quand je parle de frustration silencieuse, je ne parle pas pour moi, mais plutôt pour ces membres fondateurs l’APR et de Macky2012 avec qui j’échange régulièrement. Et qui malheureusement, ne veulent pas prendre leurs responsabilités pour porter le combat de la mise en place d’un large front pour défendre le Président contre un système de «weur ndombo» qui le menace de plus en plus. Je ne sais pas s’il en est conscient ou pas, mais ma conviction personnelle est qu’il est en train de faire une passation de pouvoir avec certaines personnes qui ont tout dans ce régime sans en avoir le mérite ou la légitimité. Et ce qui est plus désolant, c’est que nous tous savons que ces gens-là, dangereux pour lui à tous points de vue, ne croient guère en la politique de Macky Sall. J’en ai la preuve. J’en appelle donc au sens des responsabilités de toutes ces personnes qui ont toujours soutenu le Président dans les moments les plus difficiles et à toutes les autres personnalités qui le soutiennent en toute sincérité, pour créer un grand cadre de défense des intérêts du parti contre ces prédateurs assoifés de pouvoir, qui n’ont qu’une seule ambition, qui est de déposer le Président après l’avoir suffisamment encerclé. En tout cas moi, je prendrai mes respnsabiltés. Je suis loin d’être un frustré de quoi que ce soit, parce que je sais me battre et régler mes problmes à ma manière. Je le répète, le Président donne trop de pouvoirs à des gens qui sont des ennemis potentiels de son parti.
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Ces jeunes dont vous parlez, sont de l’Apr et y ont des droits et des obligations. S’ils considèrent qu’ils n’ont pas la place qui conrrespond à leur engagement dans le parti, ils sont libres de le faire savoir. De fait, le parti est scindé en deux entités à Guédiawaye, puisque ceux qui se reclament de Lat Diop, comme ceux qui ont des relations cordiales avec moi, sont traités comme des pestiférés. Je le dis à qui veut l’entendre, je ne remets aucunement en cause le mérite de personne, mais je ne suis le larbin de quelque responsable que ce soit, quelle que soit sa proximité avec le président de la République. S’il faut scinder le parti pour soutenir la politique du Président dans la dignité à Guédiawaye, je le ferai…
La communication et le débat interne dans votre parti sont-ils organisés pour permettre l’expression des divergences?
La communication et les débats dans le parti doivent être réoganisés. A titre d’exemple, le format du secrétariat exécutif de l’Apr est une sorte de Conseil des ministres élargi, qui ne favorise pas un débat politique en profondeur, puisque les gens perçoivent plus l’image du président de la République que celle du President du parti. Cela a pour conséquence d’inhiber les capacités des uns et des autres à poser les vrais débats sur la vie des Sénégalais et du parti. En politique, les débats les plus gênants peuvent être bénéfiques car ils peuvent permettre aux dirigeants de mieux decider. En plus, on admet dans certaines instances du parti, des gens qui n’ont aucune culture de l’Etat. Cela ne favorise pas non plus la possibilité pour le Président d’ouvrir certains débats avec les membres les plus éminents du parti.
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Les Législatives sont derrière nous. Quelle stratégie faut-il pour rester mobilisés et cheminer vers la Présidentielle de 2019
La seule stratégie qui vaille aujourdhui c’est d’abord de veiller au respect des engagements du Président, en maintenant le cap pour la recherche permanente de solutions aux problèmes des populations, parce qu’en définitive, c’est le peuple qui choisit en fonction de considérations qui lui sont propres. Ensuite, il faudra s’orienter vers le parti pour pacifier et tempérer les pulsions de contestations et les frustrations nées de plusieurs épisodes de la vie de notre formation politique. Il faut le dire et le reconnaître, il y a une frustration silencieuse dans le parti. C’est ça la vérité et les gens pour qui le Président a tout fait, se doivent de lui dire la vérité en toutes circonstances et c’est de cette facon seulement qu’on peut l’aider à ne pas poser des actes qui peuvent être dangereux pour la préservation des intérêts vitaux du Sénégal et du parti.
Les compagnons de la première heure du Président sont-ils toujours aussi concernés?
Quand je parle de frustration silencieuse, je ne parle pas pour moi, mais plutôt pour ces membres fondateurs l’APR et de Macky2012 avec qui j’échange régulièrement. Et qui malheureusement, ne veulent pas prendre leurs responsabilités pour porter le combat de la mise en place d’un large front pour défendre le Président contre un système de «weur ndombo» qui le menace de plus en plus. Je ne sais pas s’il en est conscient ou pas, mais ma conviction personnelle est qu’il est en train de faire une passation de pouvoir avec certaines personnes qui ont tout dans ce régime sans en avoir le mérite ou la légitimité. Et ce qui est plus désolant, c’est que nous tous savons que ces gens-là, dangereux pour lui à tous points de vue, ne croient guère en la politique de Macky Sall. J’en ai la preuve. J’en appelle donc au sens des responsabilités de toutes ces personnes qui ont toujours soutenu le Président dans les moments les plus difficiles et à toutes les autres personnalités qui le soutiennent en toute sincérité, pour créer un grand cadre de défense des intérêts du parti contre ces prédateurs assoifés de pouvoir, qui n’ont qu’une seule ambition, qui est de déposer le Président après l’avoir suffisamment encerclé. En tout cas moi, je prendrai mes respnsabiltés. Je suis loin d’être un frustré de quoi que ce soit, parce que je sais me battre et régler mes problmes à ma manière. Je le répète, le Président donne trop de pouvoirs à des gens qui sont des ennemis potentiels de son parti.
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Ces jeunes dont vous parlez, sont de l’Apr et y ont des droits et des obligations. S’ils considèrent qu’ils n’ont pas la place qui conrrespond à leur engagement dans le parti, ils sont libres de le faire savoir. De fait, le parti est scindé en deux entités à Guédiawaye, puisque ceux qui se reclament de Lat Diop, comme ceux qui ont des relations cordiales avec moi, sont traités comme des pestiférés. Je le dis à qui veut l’entendre, je ne remets aucunement en cause le mérite de personne, mais je ne suis le larbin de quelque responsable que ce soit, quelle que soit sa proximité avec le président de la République. S’il faut scinder le parti pour soutenir la politique du Président dans la dignité à Guédiawaye, je le ferai…
La communication et le débat interne dans votre parti sont-ils organisés pour permettre l’expression des divergences?
La communication et les débats dans le parti doivent être réoganisés. A titre d’exemple, le format du secrétariat exécutif de l’Apr est une sorte de Conseil des ministres élargi, qui ne favorise pas un débat politique en profondeur, puisque les gens perçoivent plus l’image du président de la République que celle du President du parti. Cela a pour conséquence d’inhiber les capacités des uns et des autres à poser les vrais débats sur la vie des Sénégalais et du parti. En politique, les débats les plus gênants peuvent être bénéfiques car ils peuvent permettre aux dirigeants de mieux decider. En plus, on admet dans certaines instances du parti, des gens qui n’ont aucune culture de l’Etat. Cela ne favorise pas non plus la possibilité pour le Président d’ouvrir certains débats avec les membres les plus éminents du parti.
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