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La richesse du continent africain et le paradoxe de l'immigration

TRIBUNE LIBRE
Dimanche 3 Décembre 2017

La richesse du continent africain et le paradoxe de l'immigration
De manière incessante, l'histoire a démontré que l'Afrique est le continent le plus riche du monde, en termes de ressources humaines et naturelles. L'ironie du sort est que les Occidentaux sont plus développés que nous, et pire nous ne faisons même pas le poids face aux Asiatiques. Ce qui fait que nos frères et sœurs africains songent toujours à l'immigration, qu'elle soit clandestine ou pas ; pour eux, l'essentiel c'est de partir, de tenter l'aventure et de peut-être saisir l'occasion de sortir de la misère. C'est en partie la cause de ce que nous vivons aujourd'hui en Libye avec le trafic des hommes noirs.
 
La problématique majeure, c'est que les Africains n'ont pas vraiment pris conscience des enjeux socio-économiques qui secouent le monde. Cette absence de conscience fait que nous sommes restés dans l'ombre des ténèbres depuis des siècles. De la traite négrière aux indépendances, en passant par la colonisation et le néocolonialisme, les Africains continuent toujours de pleurer et de souffrir de ces exactions, produites il y a plusieurs siècles. Si nous voulons nous développer, il faut que nous nous départions de cette nostalgie inhibitrice et de cette conception irresponsable qui rejette tout sur l’autre. Il faudrait que nous arrêtions de rejeter le tort sur l'homme blanc car le moment est venu pour nous de nous révéler. Or la grande question est plutôt de savoir si l'Africain ressent vraiment l'envie de se développer comme s’en interrogeait l’intellectuelle camerounaise Axel Kabou dans son ouvrage «Et si l’Afrique refusait le développement».
 
Pour aider à voir plus clair, on citera S. Khadim Mbacké (fils de Serigne Abass, Khalife de Darou Mouhty) qui, dans un article publié par Senego, déclare qu’«aussi loin que j'envoie mon imagination, je ne vois aucune lueur dans les ténèbres où mon continent se trouve». Cette opacité pousse des jeunes Africains à vouloir rejoindre les lueurs qu'ils aperçoivent à travers les interstices de l’Europe, en traversant au péril de leur vie la jungle libyenne où ils tombent le plus souvent dans le guet-apens tendu par des prédateurs humains. 
 
Comprenons donc que la faute nous revient de ne pas avoir fait scintiller la lumière de l'Afrique, berceau de l'humanité. Ainsi la responsabilité n'incombe qu'aux Africains qui doivent marquer l'histoire à travers une révolution intellectuelle génératrice d'un modèle économique sise sur une réforme politique profonde.
 
Le rôle premier d'un Etat, c'est de protéger ses citoyens. Si aujourd’hui, l'Africain est à la merci des autres, comme ce fut le cas à l'époque de la traite négrière et de la colonisation, notre citoyenneté n'a alors pas de sens. Et Senghor, Sankara, Césaire, Mandela, Cheikh Anta Diop... auront sacrifié inutilement leur temps et leur vie pour une cause qui est pourtant nôtre. Vu le manque de courage politique de nos autorités politiques, vu l'absence d'une réelle politique de développement économique, on peut penser que si les autres puissances avaient décidé de nous (re)coloniser ou de nous réduire encore en esclavage, ils auraient pu réussir sans difficulté.
 
C'est à travers une volonté collective que nous rentrerons et resterons dans l'histoire. L’Afrique est le continent de demain, mais le serait-elle pour nous ou pour les autres ? La situation actuelle du Continent nous fait croire qu'elle ne le sera pas pour les Africains. Si notre continent suscite tant de convoitises, c'est grâce à ses richesses et ses ressources naturelles énormes.
 
Alors pour éradiquer ce fléau migratoire et éviter une calamité esclavagiste qui peut décimer notre jeunesse valide, source du développement de l’Afrique, il nous suffit juste de prendre en main notre destin, en définissant une nouvelle vision sise sur une politique de développement propre boostée par des dirigeants visionnaires, patriotes, intègres et vertueux. 
 
Bocoum Alassane Loïc, Philosophe-Manager

 


1.Posté par Ahmad ghassim le 03/12/2017 22:12
Beau article
Excellente continuation

2.Posté par Doucouré le 03/12/2017 22:44
Belle analyse...je crois qu'en plus de ce que vous avez dit l'Africain est pressé,il veut profiter de toutes les bonnes choses sans investir pour l'avenir. Les africains ne réalisent pas que ce que l'Europe ou les USA mènent comme "belle" vie c'est le fruit d'un sacrifice des générations antérieures qui elles n'ont pas profité de cela mais au moins ont légué quelque chose à leur postérité. Cet état d'esprit fait qu'en Afrique, on ne reboise pas! Pourquoi le ferait on puisque ces arbres on en mangerait pas les fruits? On ne vivra pas assez pour voir les effets bénéfiques sur le.climat alors du coup on s'en tape. Dans le même sillage les politiciens vont brader nos richesses pour le temps de leur existence éclair et s'en foutent pas mal des conséquences à venir...Et les jeunes aussi... Veulent vivre l'Eldorado tout de suite sans aucun investissement et quoi de plus rapide que d'aller directement vers ces terres où tout à été préparé depuis des siècles ? Ils sont prêts à mourir tout de suite ou vivre esclave plutôt que trouver la solution qui pourtant existe dans nos pays...vraiment dommage

3.Posté par Hassan Abdallah Sow le 04/12/2017 12:54
Et voilà à quoi nous devons nous attendre de la part d'un vrai patriote. Le passage qui m'a le plus saisi est celui de l'oubli des panafricanistes a l'instar de cheikh anta Diop, et autres , qui ont remué ciel et terre pour prouver que l'Afrique doit être un continent indépendant vu ses richesses humaines et matériels. Comme vous l'avez si bien dit, si l'Afrique traverse un crise économique ou financière ça ne peut être qu'à cause de l'esclavage, colonialisme et du neocolnialisme.

Nos dirigeants sont des frousses incapable de miser leur part de responsabilité en cause de peur que cette relation soit disant avantageux ne se dissipe, or que nous sommes le socle même de cette interaction. Nous sommes riche et nous en sommes conscients mais voulons toujours pratiquer de telles péripéties dangereuses voir mortelles. L'inimaginable et l'incroyable est le fait que le blanc s'intéresse plus a notre continent que nous ne puissions l'être sur notre propre continent. Une vraie ironie du sort, comme vous l'avez cité. Alassane vous êtes QUELQU'UN.

4.Posté par Ibrahima Mall le 05/12/2017 17:06
"Le rôle premier d'un Etat, c'est de protéger ses citoyens.", je reprends ces propos de M. Bocoum pour revisiter l'histoire de la Lybie sous Khadafi un pays riche émergent développé dans tous les domaines de la vie absence de ce mal du siècle (la traite des noirs) mais parce qu'il dérangeait et que Khadafi ne dépendait plus des occidentaux que ces derniers l'ont voulu l'éliminer en complicité avec son peuple corrompu qui regrette amèrement sa disparition car s'il était encore là cette situation serait inimaginable sur son terroir juste pour dire que l'ennemi de l'Afrique c'est les africains il suffit pour s'en convaincre de voir le comportement inhumain des passeurs sénégalais en occurrence Adama Mbaye , l'on entend dire que les "narr" arabes sont mauvais mais il nya pas pire qu'une personne jetant son semblable dans les ténèbres de l'esclavage... Les autorités ont leur part de responsabilité mais quelle autorité? Certainement ce ne sont pas ces corrompus de dirigeant s qui applique à la lettre la regle " celui qui te donne a manger te dicte comment dépenser " qui vont assurer une protection a leur citoyen . Les règles ne sont qu'un maquillage d'un soit disant état de droit puisqu'elles sont appliquées dans un sens profitant ceux qui l'exercent et donc dans un pays où la loi est a géométrie variable il serait mieux que la population prenne conscience de son rôle et de sa responsabilité.... Les riches seront et resteront toujours riches et les pauvres toujours pauvres

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