Alors que la quatrième bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon sera remise jeudi après-midi à Dakar, au Sénégal, les proches des deux reporters de RFI enlevés et tués lors d’un reportage au Mali en 2013 sont toujours dans l’attente.
Créée en 2014 en mémoire de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, la bourse que remettra, jeudi 2 novembre, Marie-Christine Saragosse, présidente-directrice générale de France Médias Monde, et Cécile Mégie, directrice de RFI, en présence de Marie-Solange Poinsot, la mère de Ghislaine Dupont, et d’Apolline Verlon-Raizon, la fille de Claude Verlon, récompense chaque année un(e) jeune journaliste et un(e) jeune technicien(ne) de reportage radio en Afrique francophone.
Comme chaque année, le 2 novembre fera l’objet d’une programmation spéciale sur les antennes de RFI, France 24 et Monte Carlo Doualiya. La remise de ce prix sera notamment l’occasion de faire le point sur les enquêtes et l’instruction toujours en cours. Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, avaient été enlevés au cours d’un reportage puis abattus près de Kidal, au Mali, le 2 novembre 2013, quelques mois après l’opération française Serval qui a mis en déroute les jihadistes dans le nord du pays.
“On connaît le nom des coupables”
Tout en dénonçant les lenteurs des deux enquêtes menées en France et au Mali, l’Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon a jugé que quelques progrès avaient été faits, mercredi lors d’une conférence de presse. “Des suspects sérieux auraient été identifiés. Deux ont été ‘neutralisés’ lors d’opérations militaires et un serait mort dans un accident de moto. Mais deux ou trois autres seraient toujours en vie, et donc en liberté, a priori du côté algérien de la frontière”, a déclaré le porte-parole de l’association, Pierre-Yves Schneider. “Le nom des coupables, des commanditaires, on les connaît. On pourrait dire qu’il suffit d’émettre un mandat d’arrêt. Mais c’est Kidal, c’est une zone de conflit. Aller les chercher, ce n’est pas simple”, a expliqué Marie-Christine Saragosse.
Par ailleurs, le 2 novembre a été décrété par les Nations unies “Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes”. En 2017, plus de 50 journalistes ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession, tandis que d’autres sont en prison. À Paris, la Maison des journalistes accueille par exemple des journalistes en exil.