La nouvelle vie de Samuel Sarr

CONFIDENTIEL
Vendredi 7 Juillet 2017

L’ancien ministre d’Etat, Samuel Sarr, est retourné à son métier d’origine de conseiller financier. Celui qui s’est déclaré Wadiste éternel passe ses journées à structurer des financements pour des sociétés sénégalaises mais surtout africaines.


L’homme avait monté une banque d’affaires dé- nommée AfricInvest. Niché dans des bureaux modernes, en plein coeur des Almadies, Sarr a tourné la page politique et se concentre désormais sur ce qu’il connaît le plus, la finance et la banque. Ces derniers jours, il essaie de sauver une société bien connue au Sénégal et cherche un financement de 150 millions d’euros.

«Le métier de Samuel a été toujours de faire des montagesfinanciers. Il avait recapitalisé la Société africaine de raffinage quand il était ministre de l’énergie, puis avait négocié avec UBA, un crédit revolving record de 300 millions de dollars en pleine crise d’approvisionnement de Senelec ».

Malheureusement, ce montage était insuffisant pour régler les problèmes de la compagnie nationale car il fallait une subvention de plus de 100 milliards que l’ancien ministre, Abdoulaye Diop, avait toujours refusé de lui donner. «C’est seulement quand Karim Wade l’a remplacé que les fonds ont été mis en place ».

Avec la perte du pouvoir, Sarr s’est concentré sur d’autres pays. Il avait travaillé sur le rachat d’une mine d’or au Mali et, avec son ami, Frank Timis, il était dans le coup quand ce dernier découvrait une des plus grandes mines de cuivre dans le monde au Sierra Leone. «C’est Samuel Sarr qui a été l’une des principales portes d’entrée de Timis au Sénégal. Alors qu’il était ministre de l’énergie, il a mené les premières discussions pour octroyer des permis à ce dernier ».

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Les deux hommes ont gardé de bonnes relations et travaillent aujourd’hui ensemble et se parlent dans bien de dossiers au Sénégal et surtout à l’étranger. Samuel Sarr a également les meilleures relations du monde avec Alassane Ouattara.

«Avec Me Madické Niang, il fait partie de ceux qui ont rapproché Alassane de Wade quand ce dernier cherchait le pouvoir en Côte d’Ivoire ». Il est également un des Sénégalais qui a fréquenté le Président Sassou Nguesso avec un de ses mentors, Pierre Aim. Il a aussi aidé le président angolais dans sa lutte contre Jonas Savimbi. Mais ça, c’était une autre époque.

Ce talibé mouride fervent de Serigne Saliou Mbacké a sa nouvelle vie. Il se dit toujours Wadiste éternel mais a pratiquement rompu tout lien avec le Parti démocratique sénégalais. «Il n’a pas aimé la tournure prise par les choses et la main que Karim Wade veut avoir sur le parti ».

Il a encouragé ses amis, Farba Senghor et Pape Samba Mboup à prendre leurs destins en main face à l’ostracisme dont ils ont été victimes. Pendant tout l’emprisonnement de Karim Wade, il a été fidèle à son père et a participé à la lutte pour sa libération.

«Mais il a été dépité du fait que dès qu’il est sorti de prison, il avait comme l’impression que Karim Wade le combattait ». Depuis, il y a comme un coup de froid dans leur relation. Depuis quelque temps, il a retrouvé amicalement un grand frère, comme il appelle Macky Sall.

«Ce dernier connait Samuel Sarr depuis 1991 et le Président Sall lui avait même rendu visite quand il avait été arrêté dans l’affaire Me Sèye. Macky Sall a été son patron alors que lui était directeur général de Senelec ». Depuis, les deux hommes n’ont jamais pratiquement rompu le contact, malgré quelques bisbilles.

«Ces deux hommes sont liés par des relations fraternelles ». Raison pour laquelle, c’est le Président Sall qui s’est déplacé en personne aux Almadies pour lui présenter ses condoléances, suite à la disparition de sa maman. Sam est également un proche de la première dame qui, dès qu’elle a appris le décès de sa mère, s’est rendue à ses côtés.

Source: Le Soir