«Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer» philosophait Voltaire…
Ainsi donc, la semaine passée, Assane Diouf, «l’insulteur public n° 1», après avoir échappé à la furie d’un groupe de talibés mourides, a été arrêté par la tristement célèbre DIC, pour se retrouver devant le procureur. Il est poursuivi pour «injures par le biais d’un système informatique, outrage à un ministre du culte, diffamation et trouble à l’ordre public».
Son plus abominable crime ? Non pas les insultes proférées en direction du président de la République mais l’audacieuse question sur l’origine d’une supposée fortune de Serigne Bass Abdou Khadre, le porte-parole du khalife des mourides. Personnage en vue s’il en est… On sait à présent quels sont les sujets hors de portée du commun des mortels.
Encore un épisode de l’interminable feuilleton dont les rebondissements n’en finissent pas de tenir en haleine l’opinion. Tout commence au Pays de l’Oncle Sam, lorsqu’Assane Diouf, cet expatrié sénégalais fait le buzz par son langage châtié en direction du président de la République et quelques autres notabilités sénégalaises.
Ce n’est pas la première fois qu’un citoyen sénégalais insulte le président de la République… Dans les années 60 et 70, un diaïste inconsolable dénommé Bocoum, passait ses journées à insulter Léopold Sédar Senghor. Les légendes urbaines racontent qu’il poussait l’extrême audace jusqu’à venir s’agripper aux portes du palais de l’avenue Roume pour débiter ses insanités au sujet du mythe vivant qu’était alors le fils de Gnilane Bakhoum. Le Bocoum en question, supporter de l’Us Gorée, était tous les week-ends au stade Demba Diop. Entre deux mi-temps, depuis la tribune couverte, après avoir lancé son cri de guerre «vive Mamadou Dia !», il insultait, et insultait encore, et insultait toujours Senghor. Ce Bocoum-là faisait surtout pitié à voir. Il avait manifestement un verre de trop dans le nez en permanence. Une loque humaine, quasiment, à laquelle personne n’accordait le moindre crédit.
Dans les années 90, il y a eu, une fois, en direct à la radio, durant une émission qui parlait de gastronomie, quelqu’un qui a surpris son monde en insultant Abdou Diouf, le président de la République. L’auditeur grossier et courageusement anonyme avait commencé par simuler la description d’une recette, ce qui était le thème de l’émission. Inutile de raconter la panique qui s’est emparée des responsables de la chaîne, qui fit écho à l’indignation générale. Certes, Abdou Diouf n’était pas si populaire que ça mais il n’est venu à l’esprit de personne de cautionner cet impair. Serigne Moustapha Sy, qui s’y était essayé en diffusant une cassette audio injurieuse à l’encontre du président Diouf avait été jeté en prison aussi sec.
Quant au Père Wade, au pire de son impopularité, Souleymane Jules Diop, depuis l’étranger, lui balançait des salves, certes, irrévérencieuses, mais jamais il n’a été insulté aussi vulgairement.
Le cas Assane Diouf a quelque chose de curieux : c’est l’engouement que ses insanités suscitent au détriment du président de la République. A un tel point qu’il est devenu en quelques mois une célébrité dont les rendez-vous sur le net sont des plus suivis. Pire, il fait des émules. Lorsque la justice américaine décide de le rapatrier, personne ne jure de sa peau. Les curieux qui se massent à l’aéroport pour être sûrs que ce n’est pas une farce sont déçus. Il est invisible. Mais il est bien arrivé, séquestré dès la coupée de l’avion par la police. Il est relâché le lendemain de son arrivée. Son avocat plastronne devant la presse, ses fans sont déchaînés. Il crâne. On le voit partout. Il fréquente du beau monde. Le Père Wade le reçoit, Cheikh Amar l’exhibe comme un trophée supplémentaire. On se croirait au-dessus des lois pour moins que ça… Et puis, l’appétit venant en mangeant, il pose la question qui fâche : l’origine de la fortune du porte-parole du khalife des mourides. Une escouade de talibés mourides débarque chez lui pour lui faire la peau et la police se lance à sa poursuite.
Un esprit pétillant s’il en est, qui sévit depuis sa page Facebook, nous sert l’anecdote qui sied à ce sujet. A un de ses amis talibés, il aurait posé la question incongrue : «s’il ne restait que deux sièges dans l’Au-Delà, quels sont ceux qui devraient s’asseoir ?» Réponse du talibé qui ne tremble pas dans ses bases : «Dieu et mon marabout !» Et notre Facebooker facétieux de repartir à l’attaque : «et s’il ne restait qu’un siège ?». Le talibé réfléchit longuement avant de rétorquer : «en tout cas, mon marabout ne peut pas rester debout…».
Le P’tit Railleur via seneplus
Ainsi donc, la semaine passée, Assane Diouf, «l’insulteur public n° 1», après avoir échappé à la furie d’un groupe de talibés mourides, a été arrêté par la tristement célèbre DIC, pour se retrouver devant le procureur. Il est poursuivi pour «injures par le biais d’un système informatique, outrage à un ministre du culte, diffamation et trouble à l’ordre public».
Son plus abominable crime ? Non pas les insultes proférées en direction du président de la République mais l’audacieuse question sur l’origine d’une supposée fortune de Serigne Bass Abdou Khadre, le porte-parole du khalife des mourides. Personnage en vue s’il en est… On sait à présent quels sont les sujets hors de portée du commun des mortels.
Encore un épisode de l’interminable feuilleton dont les rebondissements n’en finissent pas de tenir en haleine l’opinion. Tout commence au Pays de l’Oncle Sam, lorsqu’Assane Diouf, cet expatrié sénégalais fait le buzz par son langage châtié en direction du président de la République et quelques autres notabilités sénégalaises.
Ce n’est pas la première fois qu’un citoyen sénégalais insulte le président de la République… Dans les années 60 et 70, un diaïste inconsolable dénommé Bocoum, passait ses journées à insulter Léopold Sédar Senghor. Les légendes urbaines racontent qu’il poussait l’extrême audace jusqu’à venir s’agripper aux portes du palais de l’avenue Roume pour débiter ses insanités au sujet du mythe vivant qu’était alors le fils de Gnilane Bakhoum. Le Bocoum en question, supporter de l’Us Gorée, était tous les week-ends au stade Demba Diop. Entre deux mi-temps, depuis la tribune couverte, après avoir lancé son cri de guerre «vive Mamadou Dia !», il insultait, et insultait encore, et insultait toujours Senghor. Ce Bocoum-là faisait surtout pitié à voir. Il avait manifestement un verre de trop dans le nez en permanence. Une loque humaine, quasiment, à laquelle personne n’accordait le moindre crédit.
Dans les années 90, il y a eu, une fois, en direct à la radio, durant une émission qui parlait de gastronomie, quelqu’un qui a surpris son monde en insultant Abdou Diouf, le président de la République. L’auditeur grossier et courageusement anonyme avait commencé par simuler la description d’une recette, ce qui était le thème de l’émission. Inutile de raconter la panique qui s’est emparée des responsables de la chaîne, qui fit écho à l’indignation générale. Certes, Abdou Diouf n’était pas si populaire que ça mais il n’est venu à l’esprit de personne de cautionner cet impair. Serigne Moustapha Sy, qui s’y était essayé en diffusant une cassette audio injurieuse à l’encontre du président Diouf avait été jeté en prison aussi sec.
Quant au Père Wade, au pire de son impopularité, Souleymane Jules Diop, depuis l’étranger, lui balançait des salves, certes, irrévérencieuses, mais jamais il n’a été insulté aussi vulgairement.
Le cas Assane Diouf a quelque chose de curieux : c’est l’engouement que ses insanités suscitent au détriment du président de la République. A un tel point qu’il est devenu en quelques mois une célébrité dont les rendez-vous sur le net sont des plus suivis. Pire, il fait des émules. Lorsque la justice américaine décide de le rapatrier, personne ne jure de sa peau. Les curieux qui se massent à l’aéroport pour être sûrs que ce n’est pas une farce sont déçus. Il est invisible. Mais il est bien arrivé, séquestré dès la coupée de l’avion par la police. Il est relâché le lendemain de son arrivée. Son avocat plastronne devant la presse, ses fans sont déchaînés. Il crâne. On le voit partout. Il fréquente du beau monde. Le Père Wade le reçoit, Cheikh Amar l’exhibe comme un trophée supplémentaire. On se croirait au-dessus des lois pour moins que ça… Et puis, l’appétit venant en mangeant, il pose la question qui fâche : l’origine de la fortune du porte-parole du khalife des mourides. Une escouade de talibés mourides débarque chez lui pour lui faire la peau et la police se lance à sa poursuite.
Un esprit pétillant s’il en est, qui sévit depuis sa page Facebook, nous sert l’anecdote qui sied à ce sujet. A un de ses amis talibés, il aurait posé la question incongrue : «s’il ne restait que deux sièges dans l’Au-Delà, quels sont ceux qui devraient s’asseoir ?» Réponse du talibé qui ne tremble pas dans ses bases : «Dieu et mon marabout !» Et notre Facebooker facétieux de repartir à l’attaque : «et s’il ne restait qu’un siège ?». Le talibé réfléchit longuement avant de rétorquer : «en tout cas, mon marabout ne peut pas rester debout…».
Le P’tit Railleur via seneplus