La Cour Supreme rejette le recours du capitaine Touré

JUSTICE
Mercredi 30 Novembre 2022

La Cour Supreme a rejeté le recours pour excès de pouvoir de l'ex capitaine de la gendarmerie. L'information est de l'intéressé dans un texte publié sur son compte Facebook. Ci-dessous le texte de l'ancien officier.


Le 25 novembre 2022, j’ai reçu information par l’entremise de mon avocat maitre Moussa SARR, de la décision de rejet de la cour suprême du Sénégal de mon recours pour excès de pouvoir, contre le décret numéro 2021-830 relative à ma radiation des cadres de la Gendarmerie nationale sénégalaise.
Je tiens d’emblée à préciser que ce recours fut uniquement pour le principe et n’avait nullement pour but, un éventuel retour en gendarmerie, mais le correction d’une iniquité manifeste.
Cependant la décision de la cour de rejeter mon recours m’a particulièrement surpris. Parce qu’il en ressort qu’il n’existe désormais aucune marge de manœuvre au chef militaire sur la sanction statutaire de ses administrés. Autrement dit, les officiers des armés de toutes catégories confondues, restent exposer au bon vouloir de l’autorité administrative, parfois éminemment politique au Sénégal, peu importe leur avis positif ou négatif sur la sanction en cause. Ce qui constitue un précédent dangereux à mon avis parce que fragilisant et banalisant substantiellement l’état militaire qui est déjà très contraignant dans notre pays .
Ainsi se tourne définitivement une page de ma vie.
Toutefois, pour le principe, je saisirai la Haute cour de justice de la CEDEAO, pour dénoncer la violation de mes droits et contester encore une fois cette radiation illégale. Il y va du respect de l’état de droit et de la préservation de la reluisante réputation de la démocratie de notre cher pays.
A ma famille, mes amis, mes anciens collègues officiers, mes camarades de l’université je vous remercie pour le soutien constant.
Mes sincères remerciements et ma gratitude absolue à mes avocats maitres Moussa SARR et Souleymane SOUMARE pour leur soutien et assistance juridique constant gratuit, très désintéressé depuis le début de cette procédure.
A mes anciens collègues notamment ceux qui faisaient office de subordonnés, je pleure encore la nostalgie de votre servitude. Aujourd’hui encore mes pensées vont vers vous, des voisins, des amis, des frères, une famille que nous constituons faisant fi des grades et rangs, en dehors du service commandé.
Au peuple sénégalais, toute ma gratitude éternelle, vous m’avez rendu quasi-immortel, tellement mon combat est porté très haut par tous, à quelques exceptions près.
Ma pensée sincère à vous mes amis internautes. Merci pour votre soutien permanent. Nous sommes si nombreux sur internet, différents les uns des autres dans l’opinion et la pensée mais nous nous acceptons dans une communauté virtuelle qui constitue désormais une réalité entière de notre quotidien. Je sais et je sens l’estime réciproque qui nous anime à travers un simple clic. Je voudrai vous dire que je suis reconnaissant et vous dire également combien je vous aime et vous respecte.
Pour vous qui croyez en moi, pour qui je constitue un repère, je vous exhorte à prendre exemple sur ce qui vous semble bien en moi parce que tout n’a pas été bon dans ma démarche qui peut-être est reprochable et perfectible vue sous un certain angle. L’homme est né imparfait et le demeurera, je vous prie donc de pardonner toute attitude qui vous a semblé inappropriée et qui était peut-être inopportune.
Mais j’insisterai sur un fait très important qui gouverne le destin des grands hommes.
Ne vous laissez jamais intimider lorsqu’il s’agit de défendre vos droits.
N’ayez pas peur de perdre un privilège en défendant votre dignité, parce que sans votre dignité, peu importe vos privilèges, votre existence serait vide de sens.
Ne craignez pas la prison ou la mort parce que les deux constituent un repos pour un homme de conviction. Cependant n’acceptez pas de mourir inutilement.
Gardez aussi à l’esprit que ceux qui nous gouvernent sont de simples êtres vivants, parfois très faibles et insignifiants en dehors des marges de manœuvre que leur offre la loi. Voilà pourquoi certains s’y accrochent aux dépens de leur existence. Parce que sans ce pouvoir ils ne sont absolument et ne représentent rien.
Vous et moi n’avons pas de pouvoir mais nous nous efforçons à vivre et à exister. Gardons espoir en Dieu et n’oublions jamais que comme nous les opprimés, les oppresseurs aussi mourront un jour. Le Président Senghor a retenu le Président Mamadou DIA pendant des années en prison, il a pris des textes réglementaires à son encontre. Sans me perdre dans un moralisme de mauvais alois, je remarque juste qu’aujourd’hui tous les deux sont partis obéir au seul texte couvert du sceau de l’absolutisme et l’implacabilité : LE DECRET DIVIN.
Donc Une nouvelle page que j’appréhende avec un regard empreint d’optimisme, et dépourvue de rancœur, s’ouvre dans ma vie. Nous en en écrirons ensemble les lignes, les paragraphes et les chapitres, dans la paix, la concorde et l’amour filial, valeurs cardinaux que nous ont légué nos ancêtres.
Pour finir, Je tiens personnellement à rendre un vibrant hommage à monsieur Pape Alé NIANG, un journaliste d’investigations sénégalais très courageux qui se bat pour les libertés et la vérité en tout temps et en tout lieu.
A très bientôt mes très chers compatriotes, je prie que Dieu nous préserve et garde le Sénégal dans la paix et la prospérité.
Merci mon Seigneur pour toutes les grâces ; le langage humain est incapable de donner la pleine mesure de ma gratitude. Alhamdoulilah !
 
Seydina Oumar TOURE, conseiller technique à la mairie de Dakar.