Par Miraelsa
Certains éléments sont troublants.
En effet, "L’accusation soutient que sa remise en liberté présente un risque de fuite et a donc eu recours à l’option extrême de le maintenir emprisonné malgré la coopération manifeste dont il a fait preuve jusqu’à présent. Il s’est rendu en France il y a plus d’une semaine pour rencontrer les enquêteurs, pleinement confiant en son innocence. En dépit de sa bonne volonté et de sa confiance dans le système, le juge n’a apparemment pas envisagé d’autres alternatives, telles qu’un dispositif de surveillance électronique et d’assignation à résidence, qui auraient pu permettre d’assurer sa présence en France le temps de l’enquête »
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); D'autre part, je cite ici le billet de RÉGIS DE CASTELNAU issu du son site VUE DE DROIT, que je trouve explicite : 'D’après les informations très partielles dont on peut disposer, il semble que l’enquête préliminaire ait été particulièrement à charge. Surtout lors des interrogatoires et confrontations qui ont eu lieu pendant la garde à vue. Par exemple les contradictions dans les dépositions des plaignantes n’ont pas été abordées. Il faut savoir que les avocats qui ont assisté Ramadan pendant sa garde à vue n’avaient pas accès au dossier, et se trouvaient par conséquent impuissants, pour les relever. L’absence de transmission par le parquet aux services de police d’un justificatif pouvant crédibiliser un alibi dans une des affaires, est surprenant. Il semble que l’hypothèse de l’oubli volontaire ne soit pas complètement absurde. À la fin de la garde à vue, le parquet doit présenter celui qui va devenir un prévenu au juge d’instruction. Le procureur a requis la mise en examen pour des qualifications criminelles et la mise en détention provisoire du prédicateur. Quelques indiscrétions transformées en rumeurs qui parcourent les couloirs du palais de justice donnent à penser que le dossier criminel est pour l’instant boiteux. Et qu’en l’état, une condamnation pour viol en cour d’assises ne serait pas garantie. Et en fait, c’est l’avocat d’une des plaignantes qui a un peu craché le morceau lors d’une interview donnée à BFM après le mandat de dépôt du prédicateur. Avec une certaine ingénuité il a indiqué que l’intérêt de la détention résidait dans le fait qu’elle allait permettre à d’autres paroles de se libérer. Donc si l’on comprend bien, la détention est destinée à empêcher des pressions sur de futures plaignantes. C’est original…'
Alors que Tariq Ramadan nie toutes les accusations portées contre lui et dépose des poursuites en diffamation contre ses accusateurs, il est toujours en détention provisoire. Alors que la société française tente d'avancer sereinement, des événements de la sorte ne peuvent que créer des clivages et un rapport à l'altérité traumatique. En effet, Il y a un ressenti en France, très prégnant ; la justice serait à géométrie variable. Ce propos aujourd'hui je le comprends. Quel message envoie-t-on aux citoyens lorsque l'on enferme un homme toujours présumé innocent, tandis que d'autres hommes actuellement tout aussi accusés jouissent de la présomption d’innocence ? Le problème n'est pas la liberté, mais l'enfermement.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Une affaire qui laissera des stigmates dans la société et l’inconscient collectif
Sociologiquement donc, cette histoire marque et marquera la société française créant un trauma dans les inconscients collectifs. Pour les uns, le symbole d'un enfermement politique, pour d'autres le reflet d'une loi qui ne protège pas l'individu comme elle le devrait et pour d'autre encore une justice discriminante à géométrie variable.
Pour ma part, je reste profondément interloquée de l'acharnement aussi bien médiatique que juridique, interloquée par le nombre de figures intellectuelles et/ou médiatiques qui ont pris la parole par voie de presse, en parlant du professeur Tariq Ramadan comme 'coupable’ alors que nous sommes dans un processus d'enquête à charge et à décharge. Alors que nous pourrions nous appuyer sur les lois dans un processus de société saine, la non-connaissance de celles-ci laisse le champ ouvert à toutes les dérives aussi bien psychiques que sociétales.
D'ailleurs comme nous avons pu l'entendre récemment dans les médias de l'avocat Dupont-Moretti au sujet de cette affaire : "Il y a autant de chemins qui séparent la plaignante de la victime, que l'accusé du condamné". Le fait que certains aient eu envie de parler dans les médias du Professeur Tariq Ramadan 'au passé' dit quelque chose d'un effacement que l'on cherche à créer autour d'un homme, toujours présumé innocent, dont l'apport intellectuel depuis trente ans a fortement influencé certains pans de la société internationale.
L’enquête d’un homme ou de ces idées ?
Cet acharnement attire l'attention sur un fait : il est un homme à abattre. Est-ce symptomatique d'un malaise de la société française ? Est-ce lié à ce que cet homme représente ? Une chose est sûre, la société française, à force de vivre ce type de réaction politico-médiatique, verra se former un clivage de plus en plus profond entre les générations, entre les communautés mais aussi avec les autres pays qui observent la France, nous jugeant de plus en plus prisonniers d'une forme de discrimination rongeant le cœur de notre société. Si la France avait un inconscient, quelle histoire y trouverions-nous ? Quel trauma ? Quelle souffrance ? Quelle réponse ?
Aujourd'hui, en France comme dans d'autres pays, une campagne pour la libération du
Professeur Tariq Ramadan a été lancé demandant à ce qu'il soit immédiatement libéré "au nom de la présomption d'innocence et du droit à la dignité durant tout le déroulement du procès et de l'enquête". Des voix ce font entendre : Houria Bouteldja ou la ligue des Musulmans de Belgique ont fermement appelée à un traitement aussi bien légal que mediatique juste et égalitaire. D'autre voix se feront bientôt entendre.
Ce qui se passe est très grave et nous en sommes tous témoins. Le professeur Tariq Ramadan, pourtant toujours innocent, passe ce soir une autre nuit en détention provisoire. Des questions se posent. Ne restons pas silencieux.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});
Certains éléments sont troublants.
En effet, "L’accusation soutient que sa remise en liberté présente un risque de fuite et a donc eu recours à l’option extrême de le maintenir emprisonné malgré la coopération manifeste dont il a fait preuve jusqu’à présent. Il s’est rendu en France il y a plus d’une semaine pour rencontrer les enquêteurs, pleinement confiant en son innocence. En dépit de sa bonne volonté et de sa confiance dans le système, le juge n’a apparemment pas envisagé d’autres alternatives, telles qu’un dispositif de surveillance électronique et d’assignation à résidence, qui auraient pu permettre d’assurer sa présence en France le temps de l’enquête »
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); D'autre part, je cite ici le billet de RÉGIS DE CASTELNAU issu du son site VUE DE DROIT, que je trouve explicite : 'D’après les informations très partielles dont on peut disposer, il semble que l’enquête préliminaire ait été particulièrement à charge. Surtout lors des interrogatoires et confrontations qui ont eu lieu pendant la garde à vue. Par exemple les contradictions dans les dépositions des plaignantes n’ont pas été abordées. Il faut savoir que les avocats qui ont assisté Ramadan pendant sa garde à vue n’avaient pas accès au dossier, et se trouvaient par conséquent impuissants, pour les relever. L’absence de transmission par le parquet aux services de police d’un justificatif pouvant crédibiliser un alibi dans une des affaires, est surprenant. Il semble que l’hypothèse de l’oubli volontaire ne soit pas complètement absurde. À la fin de la garde à vue, le parquet doit présenter celui qui va devenir un prévenu au juge d’instruction. Le procureur a requis la mise en examen pour des qualifications criminelles et la mise en détention provisoire du prédicateur. Quelques indiscrétions transformées en rumeurs qui parcourent les couloirs du palais de justice donnent à penser que le dossier criminel est pour l’instant boiteux. Et qu’en l’état, une condamnation pour viol en cour d’assises ne serait pas garantie. Et en fait, c’est l’avocat d’une des plaignantes qui a un peu craché le morceau lors d’une interview donnée à BFM après le mandat de dépôt du prédicateur. Avec une certaine ingénuité il a indiqué que l’intérêt de la détention résidait dans le fait qu’elle allait permettre à d’autres paroles de se libérer. Donc si l’on comprend bien, la détention est destinée à empêcher des pressions sur de futures plaignantes. C’est original…'
Alors que Tariq Ramadan nie toutes les accusations portées contre lui et dépose des poursuites en diffamation contre ses accusateurs, il est toujours en détention provisoire. Alors que la société française tente d'avancer sereinement, des événements de la sorte ne peuvent que créer des clivages et un rapport à l'altérité traumatique. En effet, Il y a un ressenti en France, très prégnant ; la justice serait à géométrie variable. Ce propos aujourd'hui je le comprends. Quel message envoie-t-on aux citoyens lorsque l'on enferme un homme toujours présumé innocent, tandis que d'autres hommes actuellement tout aussi accusés jouissent de la présomption d’innocence ? Le problème n'est pas la liberté, mais l'enfermement.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Une affaire qui laissera des stigmates dans la société et l’inconscient collectif
Sociologiquement donc, cette histoire marque et marquera la société française créant un trauma dans les inconscients collectifs. Pour les uns, le symbole d'un enfermement politique, pour d'autres le reflet d'une loi qui ne protège pas l'individu comme elle le devrait et pour d'autre encore une justice discriminante à géométrie variable.
Pour ma part, je reste profondément interloquée de l'acharnement aussi bien médiatique que juridique, interloquée par le nombre de figures intellectuelles et/ou médiatiques qui ont pris la parole par voie de presse, en parlant du professeur Tariq Ramadan comme 'coupable’ alors que nous sommes dans un processus d'enquête à charge et à décharge. Alors que nous pourrions nous appuyer sur les lois dans un processus de société saine, la non-connaissance de celles-ci laisse le champ ouvert à toutes les dérives aussi bien psychiques que sociétales.
D'ailleurs comme nous avons pu l'entendre récemment dans les médias de l'avocat Dupont-Moretti au sujet de cette affaire : "Il y a autant de chemins qui séparent la plaignante de la victime, que l'accusé du condamné". Le fait que certains aient eu envie de parler dans les médias du Professeur Tariq Ramadan 'au passé' dit quelque chose d'un effacement que l'on cherche à créer autour d'un homme, toujours présumé innocent, dont l'apport intellectuel depuis trente ans a fortement influencé certains pans de la société internationale.
L’enquête d’un homme ou de ces idées ?
Cet acharnement attire l'attention sur un fait : il est un homme à abattre. Est-ce symptomatique d'un malaise de la société française ? Est-ce lié à ce que cet homme représente ? Une chose est sûre, la société française, à force de vivre ce type de réaction politico-médiatique, verra se former un clivage de plus en plus profond entre les générations, entre les communautés mais aussi avec les autres pays qui observent la France, nous jugeant de plus en plus prisonniers d'une forme de discrimination rongeant le cœur de notre société. Si la France avait un inconscient, quelle histoire y trouverions-nous ? Quel trauma ? Quelle souffrance ? Quelle réponse ?
Aujourd'hui, en France comme dans d'autres pays, une campagne pour la libération du
Professeur Tariq Ramadan a été lancé demandant à ce qu'il soit immédiatement libéré "au nom de la présomption d'innocence et du droit à la dignité durant tout le déroulement du procès et de l'enquête". Des voix ce font entendre : Houria Bouteldja ou la ligue des Musulmans de Belgique ont fermement appelée à un traitement aussi bien légal que mediatique juste et égalitaire. D'autre voix se feront bientôt entendre.
Ce qui se passe est très grave et nous en sommes tous témoins. Le professeur Tariq Ramadan, pourtant toujours innocent, passe ce soir une autre nuit en détention provisoire. Des questions se posent. Ne restons pas silencieux.
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});