L’Afrique deviendrait-elle une éternelle perdante face aux nouveaux jeux et enjeux mondiaux du 21e siècle ?

TRIBUNE LIBRE
Dimanche 30 Aout 2020

Paul Wolfowitz nous laisse comprendre que ce sont les missions qui déterminent les coalitions, non les coalitions qui déterminent les missions. Dans le même sillage, Martin Wolf nous laisse entendre que la loi suprême, c'est la sécurité de la République-américaine et tant pis si, au passage, la recherche d'une sécurité absolue pour les États-Unis aboutit à faire vivre les autres dans une insécurité absolue.
 
 À la lumière de ces deux pensées qui se complètent, nous pouvons inférer et avec raison que l'atteinte des objectifs fixés par les acteurs semble être une chose fondamentalement importante pour les États-Unis et, par extension, pour les pays de l'union européenne. À la lueur de ces deux pensées nous nous évertuerons à inviter dans cet article, d'une part, nos compatriotes africains à prendre la pleine mesure du combat de notre continent et tenant compte des difficultés et défis à relever, d'autre part, à adopter une position commune relativement au devenir de nos nations africaines. Dans un monde en perpétuelle mutation avec des enjeux technico-communicationnels, militaro-économico-financiers, politico-commerciaux et géostratégico-politiques énormes l'élite dirigeante africaine doit faire preuve de prudence, de diligence et de conséquence pour  tirer son épingle de ce jeu complexe  aux pièges innombrables.
 
Une Afrique forte est impensable sans une unité forte au tour de nos idéaux continentaux notamment l'idéal d'un développement harmonieux et intégré d'une Afrique libre, conquérante et à la page des jeux et enjeux de l'heure. Or, cette unité est mise à rude épreuve au regard des récentes instabilités politiques répétitives dans beaucoup de nos Pays du continent. La matérialisation de cette unité, somme toute, passe essentiellement, à nos yeux, par deux facteurs fondamentaux : la paix et la sécurité.
 
Assurément, ce sont ces deux facteurs conjugués qui président à tout développement durable, harmonieux et intégré. D'où l'intérêt de s’intéresser rétrospectivement à l'évolution des relations entre l'Afrique et les puissances occidentales pour mieux saisir, si besoin en était encore, les mobiles qui sustentent les relations entre les nations périphériques (pays du tiers-monde) et celles du centre (pays développés).
 
 Vous comprendrez en regardant la carte que ce sont des Nations périphériques géographiquement parlant et relativement à l'Europe mais économiquement ces nations sont loin d'être périphériques. Ce qui remet en cause cette classification.  À cet égard, il est loisible de prendre comme point de départ certaines phases historiques ayant régenté la marche de nos sociétés vers l'idéal d'une communauté internationale sous-tendue, à partir de 1945, par une volonté de raffermissement des liens de solidarités, d'ententes et de coopérations entre continents, pays et peuples.
 
 C'est ainsi que l'on passe d'une logique d'existence autarcique des nations, avant la fin de la deuxième Guerre Mondiale, à une logique d'une société ouverte et plurielle, après 1945 avec comme particularités des conflits réels mais latents et dans tous les continents.
 
Dans cette perspective de recherche de la paix et de la sécurité, Saint Thomas d'Aquin se veut clair et il se prononce sans équivoque.  À ses yeux, la concorde ne naît pas de l'identité des pensées mais de l'identité des volontés. Or, c'est sur ce point de l'identité des pensées qu'ont achoppé, outre mesure, depuis les origines, les relations internationales. Pour preuve, deux systèmes de pensées, de compréhension et de conception antagoniques du fonctionnement des relations internationales naîtront et s'opposeront à travers les années et événements majeurs ayant jalonné l'histoire de l'humanité depuis le 20e siècle : le communisme, d'une part, (ou socialisme sous diverses formes) et le capitalisme, d'autre part.
 
 Ces deux systèmes de pensées ont gouverné les relations internationales au lendemain de la deuxième Guerre mondiale (1945) suite à la chute de l'Europe et de l'émergence des États-Unis et de l’URSS. Rappelons que le théoricien français, Alexis de Tocqueville avait prédit depuis 1835, dans son ouvrage, De la Démocratie en Amérique, la domination future du monde par les deux Super-Grands : États-Unis et Russie. Il sied de rappeler dans la même veine qu’Ernest Renan avait aussi théorisé le principe de la division du monde entre deux pôles distincts : l'orient et l'occident.
 
 Dans sa définition, tout ce qui n'appartient pas à l'Occident fait partie de l'Orient y compris l'Afrique. Cette division binaire et arbitraire qui découle de leur conception manichéenne du monde influera pendant longtemps sur la pensée occidentale et les partisans de l'école occidentale. Et pourtant en lieu et place de cette classification bipolaire du monde, ils auraient dû procéder par une analyse holistico-systémique. Le philosophe et culturologue russe Danilevsksi posera le même débat dans son Ouvrage, La Russie et l'Europe. Un autre de ses compatriotes, le philosophe, Vladimir Soloviev, universaliste avant l'heure est prisonnier quant à lui de l'idée suivant laquelle la Russie doit s'ancrer dans ses traditions tout en s'ouvrant au reste du monde. Chemin faisant, je souligne qu'il fait partie des premiers théoriciens du principe de l'universel dont Léopold Sédar Senghor se voulait le chantre à côté d'aimé Césaire.
 
Avec le temps, un autre français, spécialiste des relations internationales, Edmon Jouve reviendra sur la division du monde entre pays riches (les pays du nord) et pays pauvres (les pays du sud). Il y a aussi cette vieille opposition entre pays du nord (monde occidental avec ses pays développés) et pays de l'est (pays pauvres). On le voit, l'eurocentrisme aveugle fait en sorte que toujours dans les relations avec les autres c'est eux qui occupent le versant positif. Ce qui ne relève pas totalement de la vérité.  Mieux, des pays comme la Russie vont se retrouver selon les critères établis par les occidentaux sous la bannière des pays du tiers-monde (pays à revenu faible). Cette division du monde en dit long sur l'image positive que l'occident a voulu se faire d'elle-même et l'image négative qu'elle renvoie aux autres.
 
Cette division du monde avec une conception manichéenne et partisane finira par une conception uniformisante : la mondialisation ou globalisation. On le voit, la marche du monde a été accompagnée par un compartimentage sans fondements ni raison et au détriment des pays dits en voie de développement.
 
À l'opposé, que dire de la situation africaine avant l'année 1945 ?

Hélas! Notre continent a été tour à tour à la merci de puissances étrangères dominatrices et exploiteuses. L'Afrique, d'une manière générale, a été la plus malheureuse dans cette entreprise de construction des Nations étrangères dominatrices et exploiteuses des peuples indigènes africains au profit de pays et peuples occidentaux qui nous ruinaient  pour bâtir un eldorado chez eux. Relativement à l'Afrique, de quelle morale pourrait se prévaloir ces Nations ? N'eût été cette entreprise aussi avilissante, retardante et insultante pour la mémoire collective de l'humanité, l’Afrique serait aujourd'hui considérée comme un continent très développé surtout si on tient compte de toutes nos ressources naturelles et humaines.  Le système d'exploitation de l'homme par l'homme a été théorisé et pratiqué par des esprits, dit-on, civilisés à l'époque. Pour eux, les africains étaient dans des abysses du retardement et de l'arriération et il fallait faire autant que faire se peut pour les sortir de cet État. Alors quand le chasseur va dans la forêt prépare ses armes et installe ses pièges, nous comprenons bien que l'objectif final c'était de prendre des proies.
 
 L’Afrique des Samory, des Soundiata Keita, des Cheikh Oumar Foutihou Tall, des Béhanzin, des Maba Diakhou Bâ, des Bour Sine Coumba Ndoffène, des Aline Sitoé Diatta, des Cheikh Ahmadou Bamba, des El Hadji Malick Sy, des El Hadji Ibrahim Niasse... devait elle aussi subir les affres de la colonisation.
 
Du coup, il fallait les civiliser en leur imposant une culture, une idéologie et des pratiques étrangères conformément à leurs volontés et projets et le tout au détriment des peuples africains. De quelle civilisation s'agissait-il, au juste ? Ce n'était rien d'autre que de la barbarie expérimentée sur des peuples dits "acivilisés" (les Africains) par des Nations supposées porteuses de lumière (les civilisés à l'occidentale). Une sombre lumière, dirai-je. Ils ont fait subir l'esclavage au peuple africain lequel, hélas, a eu la malchance de les rencontrer. Après, plusieurs siècles d'esclavage, ils ont supplanté ce système d'une sauvagerie inouïe à la colonisation qui durera de 1848 jusqu'aux premières indépendances africaines. Ces indépendances ont été une autre forme d'exploitation plus raffinée, inventée et proposée par les colons aux ex-colonisés.
 
D'ailleurs, Frantz Fanon ne s'y trompe guère. Il nous apprend qu'avant de quitter l'Afrique et, malheureusement, à leur corps défendant, les occidentaux ont négocié avec les dirigeants des anciennes colonies ( africains) la possibilité d'installer des banques,  d'avoir des autorisations de voyages, des maisons d'assurances...c'était là des outils intelligemment implantés pour continuer une exploitation économique future qui a été pensée bien  avant la création de l'onu et matérialisée avec son institution. Cette dernière instituée par la Conférence de San Francisco d'avril 1945 et dont la mission reposait essentiellement sur les principes de paix, du droit, de liberté et de coopération, était composée de deux instances : l'instance administrative (l'Assemblée générale, le Conseil de Sécurité, le Secrétariat...). Et l'instance de gestion (FM, BM, FAO, UNESCO...)...Ces banques et institutions ont été créées en relation avec les différents États membres et arrimées à un système de management, bancaire et financier mondial aux fins d'un meilleur contrôle de l'économie mondiale dite économie de marché.
 
Signalons que les États africains n'étaient pas encore indépendants et, malencontreusement, au lendemain de leurs indépendances ils se sont tous retrouvés dans des structures supranationales dont les tenants et les aboutissants étaient définis par les ténors de la communauté internationale avec à leur tête les Super-Grands et la Grande-Bretagne. Les Nations dites développées devaient selon l’économiste Robert Fossaert consentir 1% de leurs PIB respectifs aux pays en voie de developpement pour les aider à sortir de leur situation de pays sous-développés. N'est-ce pas un sous-développement porteur de développement pour eux ? Malheureusement, cette volonté et cet élan de solidarité ne sont toujours pas respectés. Ils préfèrent se cacher derrière des aides, dons et prêts qui nous empêchent de décoller. Si vous voulez nous subissons un atterrissage forcé.
Robert Fossaert dans son ouvrage, Les systèmes mondiaux au 21e siècle, nous apprend que 40% de l'aide publique au développement destinée aux pays sous-développés est détournée et se retrouve dans les banques étrangères. Vous remarquerez c'est toujours avec la complicité de l'occupant d'hier que certains dirigeants africains arrivent à détourner nos richesses nationales. Frantz Fanon ne s'y trompait guère en disant que nos dirigeants africains ont appris et ont su les leçons du Colonisateur et maintenant ils appliquent les mêmes leçons à leurs peuples. Ne devons-nous pas revoir nos copies ?
 
On le sait, les deux éléments essentiels pour dominer ne sont rien d'autre que le politique et l'économique. Former, réformer et transformer, voilà le triptyque qu'ils utilisent depuis toujours. L’Afrique se meut entre ces trois et glisse le plus souvent.  Pis, le malheur de l'Afrique et de l'Asie (les pays du tiers monde) c'est d'être retombées après la création de l’ONU dans l'escarcelle du système de pensées des Nations anciennement exploiteuses. Le Conseil de sécurité, on le dit, rarement, est composé jusqu'à présent par des courants de pensées que tout oppose quoiqu'on nous fasse penser à une perception homogène de la gouvernance mondiale. Il s'agit des chinois et des russes (Chine et Russie) qui font partie du courant socialiste d'antan (communiste) et des Américains, des Britanniques, des Français qui font partie du courant occidental (capitaliste).
 
En conséquence, les pays ayant un droit de veto tels que la Russie, la Chine, les États-Unis, la Grande Bretagne et la France l'utilisent pour défendre les idéaux et projets de société dont ils sont porteurs et qui sont conformes à l'idée de développement qu'ils se font du monde. Ainsi ont-ils mis sur pied des institutions judiciaires de dimension mondiale, des institutions financières, des infrastructures sanitaires, scolaires, commerciales... De là, naîtront des oppositions aussi diverses et variées les unes que les autres. Ce qui est souvent à la base de beaucoup de contestations sur l'application du droit international qui dans la plupart des cas ne sert que l'intérêt des plus puissants.
 
Des pays comme la Russie et la Chine ont contesté dans cette perspective, souventes fois, la volonté unilatérale des États-Unis de vouloir à eux-seuls régenter la gouvernance mondiale avec une pensée unique. La Russie et la Chine en lieu et place d'un monopole propose un système de gouvernance multipôle et où toutes les nations auront voix au chapitre et décideront de concert les questions au sein de la communauté des nations. Il en découle donc et compte tenu de l'émergence des deux superpuissances nées au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, par exemple, un duopole mettant aux prises, d'une part, les États-Unis et ses alliés et, d'autre part, la Russie et ses alliés.
 
Soulignons, en passant, l'existence d'un troisième camp : celui des non-alignés d'hier devenus maintenant des partenaires. Des pays comme la Russie, le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud se retrouvent dans une organisation supranationale dénommée BRICS. Cette dernière n'est rien d'autre qu'un instrument de contre-pouvoir s’opposant à l’UE et aux autres structures occidentales. Déjà le seul marché de ces pays réunis sous la bannière du BRICS est plus important que n'importe quel autre marché au monde. En conséquence, l'Afrique gagnerait à renforcer ses relations avec ces pays du BRICS.
 
Malheureusement, la plupart de nos pays étaient encore pris à ce jeu entre puissances qui, en réalité, n'était qu'au service des oppresseurs d'hier. Dans ce cas de figure, il s'agit, bien entendu, du monde occidental avec à sa tête les États-Unis et les anciennes puissances occidentales colonisatrices. Dans ce combat entre puissants, seuls les africains ont été utilisés dans un jeu qui n'était pas le leur. L'adage ne dit-il pas que quand deux éléphants se battent c'est l'herbe qui en pâtit ?
 
L'Afrique aura fait partie regrettablement de l'affrontement entre ces puissances sans fruit. Par exemple, ce contexte de post-crise (fin de la deuxième guerre mondiale) a été utilisé par les États-Unis et compte tenu de ses relations privilégiées avec l'Afrique pour investir sur le continent des Lumumba, des Nkrumah, des Cheikh Anta Diop, des Sankara, 26,2 milliards de dollars selon les données officielles du ministère du Commerce (Survey of Current Business) des États-Unis, nous apprend V.G. Solodovnikov. Ces seuls revenus des investissements privés à l'étranger ont représenté pour cette même période 58,5 milliards de dollars, dont 40,6 milliards de dollars de bénéfices et d'intérêts transférés aux États-Unis. Donc, on le constate bien pour un investissement de 26,2 milliards de dollars, les États-Unis ont pu réaliser des bénéfices de 40,6 milliards. Cela veut dire quoi ?
 
D'abord que les investissements étrangers en Afrique ne sont jamais faits à perte et pour preuve l'exemple sus évoqué. Mieux, le continent africain avec un tel potentiel pouvait atteindre un niveau de développement plus que celui que nous connaissions aujourd'hui… Qu'on ajoute à ce bilan réalisé par les États-Unis à partir du continent africain les chiffres d'affaires des pays tels que la France, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, la Grande Bretagne, l'Italie, les Pays-Bas... Pour se rendre compte du marché extrêmement lucratif que représente l'Afrique pour les pays occidentaux.
 
Dans le même sillage, il convient de mettre en exergue que dans la même période 90% des exportations africaines vers ces pays étaient essentiellement des matières premières. Ceci veut dire en plus des 3 investissements financiers étrangers rentables, nos matières premières quittaient d'une manière inquiétante notre continent pour assouvir les attentes de développement des pays occidentaux. La chose est d'autant plus grave qu'on assistait à une détérioration continue des termes de l'échange au détriment de l'Afrique et des africains. À cet égard, Léopold Sédar Senghor a déploré dans un de ses articles publié dans " Jeune Afrique", 1er janvier 1957, No 312, p15, la détérioration des termes de l'échange. Il dit dans son texte qu'en 12 ans le prix d'une tonne de marchandises importées d'Europe par les pays d’Afrique a augmenté de 19% alors que les marchandises africaines exportées ont baissé de 4%. Il découle de ce tableau et d'une manière saisissante, sans doute, que l'Afrique est bien un continent au service de l'Occident. Ce sont aussi des milliards que l'Afrique perd dans ce système des termes de l'échange.

Analysons un peu !

Primo, ils investissent et rapatrient des bénéfices de loin plus importants que les fonds initialement investis. Secundo, ils se procurent facilement et à des prix compétitifs nos matières premières et enfin ils nous rongent, à la manière de la rouille sur le fer, notre économie avec une implantation massive et disproportionnée de leurs entreprises. S’y ajoute qu'ils nous font payer plus cher nos exportations au moment où ils payent moins leurs importations.
 
 Paradoxalement, au même moment, la pauvreté s'accentue en Afrique faisant annuellement des centaines de milliers de morts, de malades, d'affamés et de sans-emplois. À tout cela s'ajoute des économies aux croissances atones souvent dominées par le secteur informel. Il représente la part la plus importante de nos économies avec plus de 60% du Pib de certains pays selon les dires de l'éminent professeur d'économie sénégalais, M. Moustapha Kassé. Si on oppose à ce déséquilibre dans les relations entre l'Afrique et l'Occident, le train de vie de certains de nos dirigeants, les détournements de fonds comme d'objectifs, la corruption, les achats de conscience pour dévoyer le vote des populations déshéritées au nom desquelles depuis l'indépendance des programmes de toute nature ont été concoctés pour lutter contre les injustices sociales et à la ligne d'arrivée rien comme avancée, l'on comprendra mieux les facteurs qui bloquent notre développement. Et si on résumait ?
 
L'hydre à deux têtes empêche à l'Afrique de prendre son envol : une communauté internationale présente à travers ses entreprises, ses armées et une classe politique, en partie, déserteuse de ses responsabilités. L'Afrique après les indépendances a connu le système de l'assistanat, les plans de redressements économiques, les programmes d'ajustements structurels, les documents stratégiques de lutte contre la pauvreté, la dévaluation de nos monnaies nationales, la volatilité du dollar, les Objectifs du millénaire pour le développement,  les objectifs du développement durables y compris les récents programmes épousant parfaitement les attentes des organismes sous-régionaux, régionaux, continentaux et mondiaux. Il découle de ces différents programmes un constat général : l'Afrique peine à trouver ses repères en dépit de ses richesses et différents programmes ayant trait au développement. Pourquoi devrions-nous nous demandé ?

La réponse est simple. Nos programmes n'épousent pas pour le moment nos modes de production, ne tiennent pas non plus suffisamment compte des attentes populaires et ne mettent pas au centre de leurs conceptions nos génies nationaux. Il est temps de renverser positivement et durablement la donne en tâchant de trouver des réponses conformes à nos problèmes. Voilà ce qu'il faut comprendre.
 
L'Afrique indépendante, de l'esclavage en passant par la colonisation à nos jours a été un continent riche, mais ses richesses ne sont, malheureusement, pas au service de ses populations. Disons que nos richesses ne profitent pas à nos populations. Le principal mal de l'Afrique au regard des chiffres et programmes reste, bien évidemment, les puissances étrangères dominatrices qui ont une économie qui obéit aux lois d'un marché déjà préparé à écouler les produits et matières premières qu'ils commandent en amont. D’où les solutions conformes qu'ils obtiennent en aval. Il est dès lors clair que les États africains notamment les jeunesses africaines doivent prendre la pleine mesure de leur mission en faisant autant que faire se peut pour faire bénéficier aux africains des richesses de l’Afrique à partir du paradigme : chaque question, une réponse avec les acteurs qu'il faut. Il ne s'agit plus de nous accrocher à l'aide publique au développement, ni aux investissements directs étrangers. Il nous faut dorénavant nous inspirer de ce passé douloureux de l'Afrique, apprendre de nos erreurs pour mieux positionner l'Afrique dans le monde du futur, celui du changement.
 
Notre seul problème réside dans le fait que nous répétons, regrettablement, à l'envie, des erreurs du passé et tous nos efforts s'en trouvent compromis enfonçant davantage l'Afrique dans le sous-développement. Il faudra à la lumière de ce qui précède et compte tenu des nouvelles découvertes gazières et pétrolières faire en sorte que l'Afrique ne devienne pas la grande perdante de ce 21e siècle. Pour ce faire, nous devons tâcher de comprendre la politique des puissances étrangères pour mieux éviter certains pièges.
 
À cet égard, il importe de souligner qu'il y a une course effrénée vers les ressources énergétiques, hydrauliques, forestières, foncières de l'orient et de l’Afrique. Les États-Unis à eux -seuls consomment selon Alain Coutte 25,5% de la consommation pétrolière mondiale pour 5% de la population mondiale. Rodrigue Tremblay quant à lui souligne dans son ouvrage, Pourquoi Bush veut la Guerre, que les États-Unis ont une consommation pétrolière de 28 millions de barils par jour. Ce qui fait du pétrole une question éminemment stratégique pour l'administration américaine et conséquemment elle use de tous les moyens pour contrôler le marché pétrolier mondial. Selon Alain Coutte les réserves de Pétrole américaines estimées à 22 milliards de barils ne favorisent pas les États-Unis comparativement aux pays producteurs tels que l'Irak, l'Arabie Saoudite, la Russie... Par exemple, ils étaient obligés d'importer en 2002, le volume de 9, 2 millions de barils par jour et cette importation pourrait atteindre les 26 millions en 2020. Ces prévisions sont données par l'Agence internationale de l'énergie. Les Nations industrialisées devront consommer 6,2 millions de barils par jour d'ici à 2020 poursuit Alain Coutte. Ce qui fait une consommation énergétique de pas moins de 32 millions de barils par jour.

Il en découle que ces pays du pôle occidental compte tenu de leur dépendance très forte en matière d'hydrocarbures sont obligés de trouver des partenaires crédibles ou des régimes amicaux pouvant leur faciliter un approvisionnement correcte en ressources énergétiques à court, moyen et long termes. Autrement, ils assisteront à l'effondrement de leurs économies les conduisant à une perte inéluctable de leur position de puissance. C’est en cela que réside principalement le sens des politiques étrangères occidentales notamment américaines. À titre d'exemple, il faut noter que l'union européenne dépend fortement de la Russie, des Etats-Unis, des pays arabes, de l’Angola, du Nigeria...ils dépendent aussi des pays de l’Asie centrale. Ce qu'il faut surtout retenir c'est cette décision prise par les États-Unis de faire partie de ceux qui contrôleront les gisements pétroliers mondiaux dans les 50 prochaines années (Alain Coutte). Question. Par quel canal y arriveront-ils surtout si on sait qu'ils ne disposent pas suffisamment de réserves suffisantes pour assurer sans l'aide des pays producteurs une fourniture correcte en hydrocarbures ? L'Union européenne est dans le même cas. Elle est fortement dépendante de la Russie.
 
Alors dans ce contexte particulier de course effrénée aux ressources énergétiques vitales et stratégiques avec quasiment une impossibilité d'imposer à la Russie une politique énergétique, les Européens cherchent un autre marché parallèle du côté de l'orient et de l’Afrique, ces pays taxés jadis de pauvres ou en voie de développement. Paradoxalement, ils portent désormais la clé de la survie énergétique des nations industrialisées dites développées. À quel prix ? Souvent ils mènent des guerres éclaires. À ce propos, donnons la parole à l'ancien directeur général du fonds monétaire international (Fmi), M. Horst Köhler : "une action militaire de courte durée en Irak aura un effet limité et positif sur l'économie mondiale". Il s'ensuit que beaucoup de guerres ont des mobiles que le commun des mortels ignore. D'où l'attitude prudentielle qu'on devrait avoir.

Les cas de l'Irak, de la Lybie, de la Syrie entre autres sont là pour corroborer nos propos. C'est à la lumière de ce qui vient d'être dit qu'il faut essayer de comprendre certains discours et actions teintés de vérités et dont la toile de fond n'est ni plus ni moins que des contrevérités. À cet égard, Churchill nous laisse entendre qu'en temps de guerre la vérité est tellement précieuse qu'elle est entourée de mensonges.
 
Il est vrai, en Afrique, on nous propose des ressources renouvelables. À quoi bon, au juste. ? Notre Gaz et notre pétrole pourraient assurer nos consommations énergétiques et conséquemment nous sortir du sous-développement, mais non, on nous propose des ressources renouvelables et c'est la ruée vers ces dernières sans aucun espoir de pouvoir satisfaire tout le monde. En Afrique la quasi-totalité des villages n'ont ni forages, ni électricité, ni infrastructures routières, sanitaires, scolaires…

S'y ajoute la fracture numérique. Une bonne partie de l'Afrique est déconnectée. Ce qui sous-entend que certaines populations ne sont pas au courant de certaines avancées de par le monde. Il faut agir et orienter nos stratégies vers la satisfaction des demandes populaires. Les ressources renouvelables sont une excellente chose en soi, mais quelle est la lame de fond et pourront-elles satisfaire aux populations un approvisionnement correct à long terme et universellement ?
C'est une manière, pour ma part, de nous empêcher de consommer nos ressources énergétiques et ce à leur profit. Il nous faut prendre au sérieux cette remarque qui risque si on y prend garde de plonger l'Afrique dans une insécurité énergétique après l'insécurité alimentaire et le déficit d'infrastructures de tout bord.
 
De telles insécurités pourraient être à l'origine de soulèvements populaires futurs et pourraient subséquemment fragiliser davantage les pays africains. Malheureusement, nous serons encore obligés de nous en ouvrir aux Occidentaux qui auront, après les matières premières, fini de mettre main basse sur nos ressources énergétiques.
Une Afrique libre passe par l'effondrement de ce système qui a fait de nous des esclaves économiques, sanitaires, énergétiques et en somme programmatiques. Pourquoi l’Afrique devrait-elle continuer à tendre éternellement la main ? Jean Paul Marat parlant des chaînes de l'esclavage souhaitait qu'on déchaîne le peuple.

Déchainons l’Afrique. Axelle Kabou dans son ouvrage, et si l’Afrique refusait le développement ? René Dumont dans l’Afrique noire est mal partie, Jean Ziegler dans l'empire de la honte, Robert Fossert dans les systèmes mondiaux au 21eme siècle, Frantz fanon dans pour une révolution africaine...reviennent tous sur les véritables problèmes qui empêchent l’Afrique de se développer et invitent à un changement paradigmatique au profit de nos peuples.

Sur un autre chapitre, à l'aube de ce 21e siècle naissant, nous avons connu un phénomène nouveau baptisé terrorisme international. Il s'agit des événements du 11 septembre 2001. Ce début du 21e siècle a été marqué par une tragédie qui poussera les États-Unis et ses alliés à élaborer une stratégie de riposte mondiale en relation avec tous les pays qui luttent contre le terrorisme national et international. Ces puissances occidentales ont inscrit à l'ordre du jour de leur combat deux phénomènes : lutte contre le djihadisme (islamisme) et lutte contre le terrorisme international.

Il est vrai que le terrorisme existe si on le conçoit comme une action qui découle de la terreur utilisée comme moyen d'action par un ou plusieurs groupes pour l'atteinte des objectifs par eux définis. Vu sous cet angle, nous sommes en droit de dire que la terre d'origine du terrorisme n'est ni l'Afrique, ni l'Asie centrale, mais bien le monde Occidental. Nous en voulons pour preuve les actions posées par les anarchistes français, américains, autrichiens, italiens entre autres...Selon Olivier Nay, Professeur de science politique à l'Université de la Rochelle, le président de la République française Sadi Carnot (1894), l'impératrice Élizabeth d'Autriche (1898), le roi d'Italie Humbert 1er (1900) ou le Président des États-Unis Mc Kinley (1901) sont tous tombés sous les balles anarchistes.
 
Il est évident donc que ce sont là des actions terroristes perpétrées par des occidentaux contre d'éminentes personnalités étatiques du monde occidental et de surcroit des Présidents et Impératrices. Par conséquent, nous pouvons souligner en passant que le terrorisme après sa naissance en occident connaîtra à l'aube du 21e siècle une dimension mondiale. La particularité de ce terrorisme réside quelque part dans sa volonté de détruire des États. Malheureusement, il est devenu un phénomène mondial, l'Afrique, l'Asie Centrale, l'Afghanistan... Entre autres sont devenus des terrains d'action du terrorisme international. En ce 21e siècle, la Russie, la France, la Grande Bretagne, les États-Unis ont connu tous des attaques terroristes.

Subséquemment, ils ont décidé de conjuguer leurs efforts afin de combattre le terrorisme international. C’est dans cette optique et suivant une stratégie offensive qu'ils ont décidé de mener le combat contre le terrorisme et le djihadisme en dehors de leurs frontières. Pour ces raisons, les forces militaires américaines sont présentes en Afghanistan, les russes en Tchétchénie, les français, les anglais, les allemands, les italiens, les danois, les portugais, les espagnols sont présents en Afrique principalement dans le sahel. La stratégie consiste à trouver les djihadistes et les terroristes dans leurs bases respectives et les y combattre. Autrement, il ne s'agit plus d'une stratégie défensive contre le terrorisme mondial ou le djihadisme, mais d'une offensive mondiale, coordonnée, concertée et mise en œuvre par les coalitions militaires qu'on appelle "force" ou "opération". Toutefois, il est congruent de se demander si la lutte contre le terrorisme et le djihadisme dans certains pays d’Afrique ne pourrait pas à terme plonger l’Afrique dans une insécurité totale et conséquemment saborder toutes les tentatives visant à développer l’Afrique ?
 
Nous sommes tentés de croire que ces interventions des forces étrangères occidentales sur le continent africain pourraient ne pas être une solution durable pour les pays concernés et porteraient durablement atteinte à notre stabilité continentale. À titre d'exemple, nous pouvons donner les quelques interventions militaires des armées occidentales qui, malheureusement, même si elles ont fait tomber ou tuer des dirigeants "dictateurs" au motif de libérer les peuples et d'instaurer des régimes démocratiques ont échoué dans la perspective de la reconstruction des pays impactés et ce au grand dam des peuples concernés.  C’est le cas de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Lybie et, dans une moindre mesure, la Syrie...ces pays exception faite de la Syrie, il est vrai, ont été libérés de leurs dirigeants. Seulement, est-ce qu'au lendemain de la chute des dirigeants concernés, des états plus démocratiques ont vu le jour ? À l'aune de cet exemple, nous sommes en droit de penser que la concorde nationale, l'instauration d'un régime démocratique ne saurait résulter d'une voie militaire. pour régler certains conflits internationaux, il faut partir des réalités sociologiques du pays et surtout s'intéresser à la nature des relations centenaires voire millénaires  entre les différents groupes religieux, ethniques et politiques, mais aussi tenir compte du rôle des investisseurs nationaux comme internationaux. Le pouvoir spirituel doit désormais être pris en compte dans la quête d'une stabilité nationale. Le choc confessionnel succédera inéluctablement au choc civilisationnel de Huntington. Autrement, les jeux d'intérêts insatisfaits risquent d'être à l'origine d'une paix impossible ou précaire en Afrique. Une paix durable ne s'impose pas par des armes ou par la peur. À cet effet, l'historien, William Blum dresse un tableau de pays bombardés par les États-Unis d'Amérique depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale. Ici une liste inexhaustive de ces pays : Chine (1945-46 ; 1950-1953), Corée (1950-1953), Congo (1964), Libye (1986), Irak (1991-99), Soudan (1998), Afghanistan (1998-2001)...

Alain Coutte citant l'historien William Blum se demande dans combien de ces pays les bombardements ont fait émerger un gouvernement démocratique, respectueux des droits de l’homme ? À la suite de l'historien Blum et d'Alain Coutte, mentionnons les bombardements de la Lybie, en 2011. Il va s'en dire que la solution ne doit pas être une solution armée en Afrique, mais une solution qui découle de concertations sincères, inclusives et participatives visant comme seul objectif le bien des peuples africains d'abord et avant tout.
 
 D'ailleurs, il appert de citer les récents troubles sur le continent africain ayant favorisé une alternance pacifique ou forcée à la tête de certains États de l'Afrique. En 2011, la Lybie de Khadafi est détruite par Sarkozy avec ses alliés, en 2012, la République Centrafricaine sombre dans des violences inouïes entre musulmans et chrétiens, en 2012, le Mali connait un Coup d'État, en 2014, le Burkina Faso frôle une déstabilisation avec la chute de Blaise Compaoré, en 2016, la Gambie de Yaya Jammeh a failli brûler, en 2020, le Mali connaît un énième Coup d'État... Ce tableau d'une Afrique en proie à des déstabilisations permanentes suscite en nous quelques réflexions du moins des inquiétudes... Avec le récent problème au Nord du Mali nous nous devons de retenir que l'Afrique est en passe d'être déstabilisée à l'insu des populations et à leur désavantage.
 
D'abord, il faut regretter le fait que depuis 2012 jusqu'à présent que les forces Barkhane (5100 militaires français), les forces onusiennes (13000 casques bleus), les forces Takuba (620 militaires de 28 pays européens) plus les militaires maliens ne puissent toujours pas régler le problème au Nord du Mali. Il apparaît pour nous important d'attirer l'opinion africaine et internationale sur la situation névralgique de la crise malienne. En réalité, le Mali qui a une frontière terrestre avec 7 pays de la sous-région pourrait si on y prend garde être un pays de départ de la déstabilisation de l'Afrique. En effet, à partir du Mali, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, l'Algérie, la Guinée Conakry, la Côte d'Ivoire peuvent être facilement attaqués à partir des terres maliennes du nord. On pourrait invoquer ici la théorie des puissances maritime et continentale proposée par Mackinder. Selon ce spécialiste britannique, la Russie est devenue un pivot géographique DE l'histoire grâce à la position centrale qu'elle occupe dans le monde et selon le spécialiste britannique elle pourrait attaquer tous les pays ayant une frontière avec elle. C'est de là qu'est née la volonté des américains (Truman) conseillés par Brezinski à élaborer une stratégie dénommée containment ou endiguement.
 
Aujourd'hui, le nord du Mali occupe plus ou moins la même position vis-à-vis des autres pays frontaliers. D’où l'urgence de mobiliser davantage les armées africaines pour régler le problème d'une manière définitive et suivant la stratégie de l'endiguement. Ne le faisant pas, des forces ennemies comme les terroristes ou djihadistes pourraient s'emparer de la zone et imposer un régime de terreur dans nos pays. Aujourd’hui plus que jamais, nous nous demandons comment cela se fait-il que 28 pays européens, les casques bleus soient présents au nord du mali sans qu'une solution définitive ne soit trouvée ? Est-ce que le départ futur de ces forces militaires vers d'autres zones de tensions du monde n'exposerait pas la sous-région à une réelle menace de déstabilisation ? Est-ce à long terme la présence militaire étrangère ne serait pas perçue comme une menace sur nos souverainetés ? Le G5 Sahel, avec un mali en guerre contre l'irrédentisme, le terrorisme, le djihadisme et les luttes inter-ethniques...., avec un Niger affaibli, un Burkina qui cherche à assurer sa sécurité, une Mauritanie en proie à des tensions internes avec la récente arrestation de l'ancien président, le Tchad seul pays plus ou moins apte à résister pourra-t-il relever les défis sécuritaires dans le sahel? L’incapacité à régler cette question par le G5 sahel risque de voir les armées occidentales vouloir assurer la sécurité dans la sous-région et pour longtemps.

Encore il est loisible de se demander qui arme depuis 2012 les terroristes et les djihadistes au nord du Mali ? Qui les paie depuis 2012 ? Qui les nourrit depuis 2012 ? Où est-ce qu'ils trouvent des voitures, des motos depuis 2012 ? Par quelles frontières entrent les armes depuis 2012 ?

Des réponses à ces questions pourraient nous aider à trouver une stratégie déterminante pour en terminer définitivement avec les problèmes au nord du mali et par extension dans le sahel.
En sus, il importe de souligner que l’Afrique devant cette question relative au terrorisme international doit faire de la sécurité et de la paix des questions centrales dans toute définition prochaine du développement de l’Afrique. L’Afrique, berceau de l'humanité, devra avoir un contrôle sur les trois éléments que sont : la terre, la mer et l'air.

Au sujet de la terre, il s'agira d'élaborer une stratégie de défense qui s'appuiera sur les renseignements internes comme externes. Dans cette perspective, il est urgent de renforcer les services qui s'occupent du renseignement intérieur et extérieur. Il serait très important d'associer les populations vivant dans les zones frontalières. Une sécurité nationale doit interpeller tout le monde... Relativement à l'air, l’Afrique compte tenu de ses capacités limitées dans le domaine du renseignement aérien devra coopérer avec les Etats-Unis et la Russie. Il faudra impérativement et très urgemment renforcer nos marines militaires pour anticiper d'éventuelles attaques terroristes qui pourraient affectées prochainement l’Afrique. Le cas des prises d'otages aux larges des côtes somaliennes est bien un cas d'école.

Que l'afro-optimisme domine l'afro-pessimisme !

L'Afrique à la lumière de tout ce qui a été dit doit se préparer à mieux faire face aux défis de ce 21e siècle. Pour ce faire, nos dirigeants doivent comprendre qu'au centre de l'économie du futur rien ne pourra se faire sans une paix durable et sans cette dernière, point de sécurité. Ces deux problèmes pour être maîtrisés doivent intégrer l'enjeu que représente dans notre monde actuel les ressources naturelles singulièrement le gaz, le pétrole et l'or... L’Afrique dans l'économie du futur devra nécessairement prévoir et améliorer sa carte sanitaire. La problématique de nos monnaies doit être réglée. Il nous faudra avoir une monnaie unique afin de pouvoir atteindre l'idéal de convergence vers le développement. L’Afrique nouvelle, celle de nos rêves, celle dont rêvent nos jeunesses doit nécessairement tourner le regard vers les pays du BRICS (Brésil, réussie, Inde, Chine, Afrique du sud...). Le marché de ces pays est de loin le plus important que le marché occidental avec des milliards de consommateurs et l’Afrique aura les coudées franches pour décider de beaucoup de choses... La Russie, la Chine, l'inde à eux seuls pourraient constituer une véritable alternative pour nos jeunes et fragiles économies. La nouvelle Afrique ne verra le jour qu'avec une rupture sérieuse d'avec les pratiques relatives à la mauvaise gouvernance et cela passe par une élite qui songe plus aux générations futures qu'à son épanouissement personnel. La Russie d'avant 1945 était un pays pauvre, les Etats-Unis d'avant 1945 l'étaient également, la France d'avant 1789 n'était pas une démocratie, la Grande-Bretagne d'avant la révolution industrielle était un pays agricole, avant la révolution de 1688/89, la Grande-Bretagne n'était pas un empire policé. Par conséquent, l’Afrique dans l'économie du futur doit déjà présent jeter les jalons qui lui permettront de réaliser le rêve de pierre le grand : les rattraper dans un premier temps et les dépasser dans un deuxième temps. Vivement que l'afro-optimisme domine l'afro-pessimisme.

S’ils l'ont réussi pourquoi pas l’Afrique ?
 
Docteur Abdourahmane Diallo

Enseignant-Chercheur/ UCAD/ FLSH
Département de Langues et Civilisations Slaves (Russe)
Conseiller municipal dans la Commune de Karang Poste
Coordonnateur des mouvements patriotiques Benno Defar Karang/ Selal et Bennoo Defar Sunu Département Foundiougne
Membre de la Convergence des Cadres Républicains