Quelles sont les chances pour Oumar Sarr, Babacar Gaye, Me El Hadj Amadou Sall, etc. de parvenir à faire reculer Abdoulaye Wade et son fils dans leur volonté de remettre le parti entre les mains de “Wade fils“ ?
Abdoulaye Wade ne nous a pas habitués à revenir sur ses décisions. Il est resté constant dans sa volonté de baliser le terrain à Karim Wade, pour le contrôle du Pds. Il est aussi conscient du fait que certains de ses partisans les plus en vue attendent l’opportunité d’une transhumance vers le camp présidentiel. De ce fait, les récentes nominations de Wade sont aussi la manifestation d’un doute quant à la loyauté de certaines personnalités du Pds que je n’ai pas besoin de citer. En tout état de cause, même si Abdoulaye Wade semble manifester une volonté de discuter avec les révoltés, je ne suis pas sûr qu’il change fondamentalement de stratégie. Il souhaite confier le parti à son fils et ses proches, vaille-que-vaille, et il entend, par ailleurs, pousser à leur dernier retranchement des personnalités dont il doute de la loyauté et qui ne diraient pas non à un appel du pied du pouvoir.
Ne pensez-vous pas, qu’à l’image des remous qu’on a connu dans les autres partis, par exemple à
l’Afp, au Ps, et à la Ld, il serait plus sage pour Oumar Sarr et sa bande de quitter le parti pour former une autre formation?
Ce qui est remarquable dans les partis politiques au Sénégal, c’est que rarement les antagonismes résultent de divergences quant aux valeurs, aux idées, aux principes. Le plus souvent, il s’agit d’oppositions dont l’enjeu concerne le contrôle du pouvoir interne. Aussi longtemps que des acteurs au sein des partis politiques participent au contrôle du pouvoir interne, ils ne contestent pas la nature oligarchique de leur association, sa centralisation. Ils ne parlent pas de manque de démocratie interne. En revanche, dès qu’ils sont victimes de l’autoritarisme, de l’ostracisme, leurs discours changent. Comment dès lors est-il possible d’avoir un système démocratique lorsque les partis politiques dans leurs structurations et leurs dynamiques ne sont pas démocratiques? Il est impossible d’avoir des partis politiques antidémocratiques et espérer que ceux qui dirigent l’État et qui sont issus de ces partis possèdent une culture démocratique. Pour revenir au cas du Pds et de ses frondeurs, je ne sais pas s’il serait sage pour eux de créer un parti qui n’aurait, de mon point de vue, aucune substance. Ceux qui contestent les décisions de Wade ne sont pas des personnalités politiques de premier plan. Même s’ils sont connus, ils n’ont pas le charisme et l’étoffe qu’il faut pour créer un parti politique viable. Mais au Sénégal, cela ne veut rien dire. On créée souvent un parti ou un mouvement politique pour que cela serve de tremplin pour une intégration au sein du pouvoir. Les révoltés du Pds peuvent souhaiter cela.
Quelles seront les conséquences pour le Pds si ses pontes qui avaient tenu le parti, depuis la perte du pouvoir en 2012 jusqu’à aujourd’hui, étaient chassés de ce parti?
Objectivement, je ne vois pas la nouvelle dynamique politique qui inciterait Omar Sarr et ses compagnons à quitter le Pds. C’est vrai qu’ils sont victimes de la personnalisation et de la patrimonialisation de ce parti politique. Mais, il n’y a rien de nouveau dans cette situation. Le Pds tout comme d’ailleurs l’écrasante majorité des partis politiques sénégalais sont fortement centralisés autour de la personnalité du chef. Ce qui est sûr, c’est que les frondeurs du Pds critiquent le système qui les a faits. Leurs positionnements respectifs au sein de cette formation politique n’est pas forcément le fruit d’un militantisme récompensé. Ils relèvent plutôt de la volonté du chef charismatique et de leur loyauté vis-à-vis de lui. Les hommes politiques sénégalais doivent être conséquents avec eux-mêmes. Ils ne peuvent pas accepter la monopolisation du pouvoir dans leur parti politique lorsqu’ils en bénéficient en termes de sièges et de positionnement et dénoncer cette perspective anti-démocratique lorsqu’ils ne sont plus en odeur de sainteté avec leur leader. Ce n’est pas cohérent d’accepter la désignation de Karim Wade comme candidat du parti à la dernière élection présidentielle et toutes les stratégies visant à faire de lui la personnalité phare du parti après son père et venir maintenant contester le renouvellement du bureau politique sous prétexte qu’il serait favorable à Wade fils. L’image du Pds est très liée à son chef charismatique. Il est d’ailleurs très peu contesté par les membres du parti. C’est surtout Karim Wade, son fils qui fait l’objet de contestations émanant surtout de l’élite du parti. Je ne suis donc pas sûr que le Pds change considérablement même si certains s’en vont. Le parti est habitué à ce scenario depuis bien longtemps. Les scissions, frondes, trahisons font partie de l’histoire de cette formation politique. Si le Pds a survécu aux départs de Fara Ndiaye, Serigne Diop, Jean Paul Dias, Idrissa Seck, etc. il pourra certainement survivre à d’autres départs. C’est plutôt l’idée d’un Pds sans Wade qui mérite une réflexion du fait notamment de la forte centralisation du parti autour de sa personne.
Abdoulaye Wade ne nous a pas habitués à revenir sur ses décisions. Il est resté constant dans sa volonté de baliser le terrain à Karim Wade, pour le contrôle du Pds. Il est aussi conscient du fait que certains de ses partisans les plus en vue attendent l’opportunité d’une transhumance vers le camp présidentiel. De ce fait, les récentes nominations de Wade sont aussi la manifestation d’un doute quant à la loyauté de certaines personnalités du Pds que je n’ai pas besoin de citer. En tout état de cause, même si Abdoulaye Wade semble manifester une volonté de discuter avec les révoltés, je ne suis pas sûr qu’il change fondamentalement de stratégie. Il souhaite confier le parti à son fils et ses proches, vaille-que-vaille, et il entend, par ailleurs, pousser à leur dernier retranchement des personnalités dont il doute de la loyauté et qui ne diraient pas non à un appel du pied du pouvoir.
Ne pensez-vous pas, qu’à l’image des remous qu’on a connu dans les autres partis, par exemple à
l’Afp, au Ps, et à la Ld, il serait plus sage pour Oumar Sarr et sa bande de quitter le parti pour former une autre formation?
Ce qui est remarquable dans les partis politiques au Sénégal, c’est que rarement les antagonismes résultent de divergences quant aux valeurs, aux idées, aux principes. Le plus souvent, il s’agit d’oppositions dont l’enjeu concerne le contrôle du pouvoir interne. Aussi longtemps que des acteurs au sein des partis politiques participent au contrôle du pouvoir interne, ils ne contestent pas la nature oligarchique de leur association, sa centralisation. Ils ne parlent pas de manque de démocratie interne. En revanche, dès qu’ils sont victimes de l’autoritarisme, de l’ostracisme, leurs discours changent. Comment dès lors est-il possible d’avoir un système démocratique lorsque les partis politiques dans leurs structurations et leurs dynamiques ne sont pas démocratiques? Il est impossible d’avoir des partis politiques antidémocratiques et espérer que ceux qui dirigent l’État et qui sont issus de ces partis possèdent une culture démocratique. Pour revenir au cas du Pds et de ses frondeurs, je ne sais pas s’il serait sage pour eux de créer un parti qui n’aurait, de mon point de vue, aucune substance. Ceux qui contestent les décisions de Wade ne sont pas des personnalités politiques de premier plan. Même s’ils sont connus, ils n’ont pas le charisme et l’étoffe qu’il faut pour créer un parti politique viable. Mais au Sénégal, cela ne veut rien dire. On créée souvent un parti ou un mouvement politique pour que cela serve de tremplin pour une intégration au sein du pouvoir. Les révoltés du Pds peuvent souhaiter cela.
Quelles seront les conséquences pour le Pds si ses pontes qui avaient tenu le parti, depuis la perte du pouvoir en 2012 jusqu’à aujourd’hui, étaient chassés de ce parti?
Objectivement, je ne vois pas la nouvelle dynamique politique qui inciterait Omar Sarr et ses compagnons à quitter le Pds. C’est vrai qu’ils sont victimes de la personnalisation et de la patrimonialisation de ce parti politique. Mais, il n’y a rien de nouveau dans cette situation. Le Pds tout comme d’ailleurs l’écrasante majorité des partis politiques sénégalais sont fortement centralisés autour de la personnalité du chef. Ce qui est sûr, c’est que les frondeurs du Pds critiquent le système qui les a faits. Leurs positionnements respectifs au sein de cette formation politique n’est pas forcément le fruit d’un militantisme récompensé. Ils relèvent plutôt de la volonté du chef charismatique et de leur loyauté vis-à-vis de lui. Les hommes politiques sénégalais doivent être conséquents avec eux-mêmes. Ils ne peuvent pas accepter la monopolisation du pouvoir dans leur parti politique lorsqu’ils en bénéficient en termes de sièges et de positionnement et dénoncer cette perspective anti-démocratique lorsqu’ils ne sont plus en odeur de sainteté avec leur leader. Ce n’est pas cohérent d’accepter la désignation de Karim Wade comme candidat du parti à la dernière élection présidentielle et toutes les stratégies visant à faire de lui la personnalité phare du parti après son père et venir maintenant contester le renouvellement du bureau politique sous prétexte qu’il serait favorable à Wade fils. L’image du Pds est très liée à son chef charismatique. Il est d’ailleurs très peu contesté par les membres du parti. C’est surtout Karim Wade, son fils qui fait l’objet de contestations émanant surtout de l’élite du parti. Je ne suis donc pas sûr que le Pds change considérablement même si certains s’en vont. Le parti est habitué à ce scenario depuis bien longtemps. Les scissions, frondes, trahisons font partie de l’histoire de cette formation politique. Si le Pds a survécu aux départs de Fara Ndiaye, Serigne Diop, Jean Paul Dias, Idrissa Seck, etc. il pourra certainement survivre à d’autres départs. C’est plutôt l’idée d’un Pds sans Wade qui mérite une réflexion du fait notamment de la forte centralisation du parti autour de sa personne.