JO Paris 2024 : Le Bilan des pays africains, pas de miracle !

SPORT
Lundi 12 Aout 2024

Avec un contingent de près de 1 000 sportifs répartis dans 54 délégations envoyées à Paris, le continent africain n'a jamais autant été représenté lors d'une olympiade. « Cela représente une augmentation par rapport à la précédente édition de près de 20 % d'athlètes africains, expliquait Mustapha Berraf, le président de l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (Acnoa) sur RFI avant le début des Jeux olympiques de Paris. À Tokyo, il y a eu 37 médailles [11 médailles d'or, 12 en argent et 14 en bronze, NDLR]. Nous pensons que nous avons les moyens humains et les potentiels pour réussir une augmentation de près de 20 %. Cela suppose une moyenne de 50 médailles » Après la quinzaine olympique, le résultat est plus mitigé. Avec 39 médailles au total 13 en or, 12 en argent et 14 en bronze, les athlètes africains font un petit peu mieux qu'au Japon il y a trois ans, mais on est loin des perspectives entrevues.


Le Kenya, première nation africaine
17e au classement des médailles, le Kenya reste, comme l'édition précédente, la meilleure nation africaine, avec 11 médailles, dont 4 en or, toutes obtenues en athlétisme, notamment dans les épreuves de demi-fond. Emmanuel Wanyonyi décroche le titre sur 800 m, tandis que Béatrice Chebet a remporté l'or sur 5 000 et 10 000 m, tandis que Faith Kipyegon devient championne olympique du 1 500 m. Cette dernière décroche également l'argent sur le 5 000 m, tout comme son homologue masculin Ronald Kwemoi. Sur le marathon, le Kenya monte sur la troisième marche du podium avec Benson Kipruto chez les hommes et Hellen Obiri chez les femmes.
L'Algérie, une première en gymnastique
L'Algérie n'avait pas décroché de titre olympique depuis Taoufik Makhloufi à Londres en 2012 sur 1 500 m. Cette année, le pays peut remercier ses athlètes féminines qui apportent deux médailles d'or à la délégation. La gymnaste Kaylia Nemour remporte le titre aux barres asymétriques, devenant ainsi la première Africaine à remporter une médaille d'or pendant ces Jeux.
uste après elle, c'est la boxeuse Imane Khelif qui a été sacrée championne olympique dans la catégorie des - 66 kg, malgré une compétition entachée par la polémique sur son genre et une vague de harcèlement transphobe sur les réseaux sociaux. Djamel Sedjati décroche quant à lui la médaille de bronze au 800 m hommes.
Afrique du Sud, troisième nation africaine
Pointant à la 44e place générale avec six médailles, l'Afrique du Sud se hisse sur la troisième marche du podium du continent. Le pays n'accroche qu'une seule médaille d'or à son tableau grâce à la nageuse Tatjana Smith, qui s'impose sur 100 m brasse, avant de décrocher l'argent au 200 m brasse. L'athlétisme apporte également deux médailles d'argent à la nation arc-en-ciel : une au relais 4 x 100 m hommes et une au lancer de javelot femmes pour Jo-Ane van Dyk. Alan Hatherly obtient quant à lui la médaille de bronze dans l'épreuve hommes de VTT cross-country, tout comme l'équipe masculine de rugby à sept.
L'Éthiopie, une médaille d'or et un record du monde
47e au classement des médailles, l'Éthiopie obtient quatre breloques à Paris, dont une en or, grâce à Tamirat Tola qui remporte le marathon hommes en 2:06:26, battant ainsi le record du monde établi par le Kényan Samuel Kamau Wanjiru en 2008. Le pays de la corne de l'Afrique fait tomber trois autres médailles dans son escarcelle, toutes argentées : Berihu Aregawi au 10 000 m hommes, Tsige Duguma au 800 m femmes et Tigst Assefa sur le marathon femmes. Trois médailles pour l'Égypte et la Tunisie À la 52e place au tableau des médailles, on trouve, ex æquo, l'Égypte et la Tunisie avec chacune trois médailles. Côté égyptien, Ahmed Elgendy s'impose au pentathlon moderne, Sara Ahmed décroche l'argent en haltérophilie dans la catégorie des - 81 kg, tandis que l'escrimeur Mohamed Elsayed glane une médaille de bronze à l'épée. Même bilan pour la Tunisie, qui décroche deux médailles en taekwondo : une en or pour Firas Katoussi, en moins de 80 kg et une en bronze avec Mohamed Khalil Jendoubi chez les moins de 58 kg. La dernière médaille, argentée, revient à Fares Ferjani en escrime, catégorie sabre individuel. Botswana et Ouganda, 55e rang mondial grâce à l'athlétisme L'athlétisme reste la discipline la plus pourvoyeuse de médailles pour les pays africains. C'est le cas pour le Botswana et l'Ouganda, qui ont obtenu deux médailles chacun. Letsile Tebogo offre la seule médaille d'or au Botswana. L'athlète s'impose sur le 200 m, devant les Américains Kenny Bednarek et Noah Lyles, devenant ainsi le premier Africain à être sacré champion olympique sur cette distance. Une performance saluée dans tout son pays, au point que les autorités ont décrété un après-midi de congé exceptionnel pour fêter le titre olympique du sprinteur de 21 ans. Il s'est également illustré dans le relais 4 x 100 m hommes, l'équipe botswanaise décrochant une médaille d'argent.
Pour l'Ouganda, ce sont les épreuves de demi-fond qui ont apporté les podiums à ce pays enclavé d'Afrique de l'Est. Joshua Cheptegei, triple champion du monde du 10 000 m, se pare d'or sur sa distance fétiche, tandis que Peruth Chemutai décroche l'argent sur le 3 000 m steeple femmes.
Une première médaille pour le football marocain
Le Maroc quitte ces Jeux avec seulement deux médailles. Soufiane el-Bakkali devient champion olympique sur le 3 000 m steeple hommes. Les Lionceaux de l'Atlas décrochent quant à eux la médaille de bronze dans le tournoi de football. Battue par l'Espagne en demi-finale, l'équipe s'impose avec la manière dans la petite finale, en étrillant l'Égypte 6 à 0, offrant ainsi la première médaille olympique dans l'histoire du foot de la sélection marocaine.
 
Les trois dernières nations africaines à s'inscrire au tableau des médailles de cette 33e olympiade n'ont obtenu qu'une médaille de bronze chacune. Le Cap Vert décroche son unique médaille avec le boxeur David de Pina, troisième dans la catégorie des - 51 kg. Le taekwondoïste Cheick Sallah Cissé offre une médaille de bronze à la Tunisie (catégorie des + 80 kg), alors que la Zambie peut remercier son sprinteur Muzala Samukonga, troisième du 400 m hommes.