Habib Faye : L'architecte de la musique tire sa révérence

CULTURE
Mercredi 25 Avril 2018

Grande figure de l’orchestre Super-Étoile, Habib Faye a succombé à une infection pulmonaire ce mercredi 25 avril, à Paris.


Habib Faye avait 53 ans. Ce mercredi 25 avril, à 6h du matin, il a été emporté, alors qu’il était hospitalisé à Paris, par une infection pulmonaire contre laquelle il luttait depuis plusieurs mois. «Il continuait à mener ses projets tout en souffrant en silence», indique son frère aîné, le bluesman et guitariste Vieux Mac Faye faisant référence à la tournée africaine qu’il venait d’entamer, en plus d’un album à venir. Selon Vieux Mac Faye, Youssou Ndour, son ex-mentor, est sous le choc et a annulé la prochaine tournée de concerts qu’il devait faire avec le Super Étoile.

Il avait encore tellement de choses à dire d’un point de vue culturel et musical
«Il avait encore tellement de choses à dire d’un point de vue culturel et musical. Il s’attachait à faire valoir une nouvelle forme de jazz, un jazz ethnique», reprend Vieux Mac Faye.

Architecte de la musique
 Depuis quelques temps, Habib Faye, également claviériste et producteur, parcourait le Sénégal en classifiant les rythmiques propres à chacune des ethnies du pays. Le tout pour les mêler au jazz, genre musical qui lui tenait à cœur.
Habib Faye était un architecte de la musique. C’est à l’âge de 13 ans qu’il intègre le Super-Etoile de Youssou Ndour, véritable institution de la musique sénégalaise, avant d’en devenir le directeur musical.
 
Musicien versatile, Habib Faye aura joué aux côtés de plusieurs stars internationales parmi lesquels Sting ou Tracy Chapman et a notamment enregistré avec Peter Gabriel. Habitué du festival Saint-Louis Jazz, il compte aussi parmi ses musiciens africains qui ont apporté leur pierre au jazz. Manu Katché, Lionel Loueke, David Sanborn, Ablaye Cissoko, Angélique Kidjo, Branford Marsalis, pour ne citer qu’eux, font partie de ses compagnons de route. Il laisse derrière lui son épouse, ses frères musiciens ainsi que ses enfants – dont un fils qui marchait sur ses pas.
 
Avec Jeune Afrique