Les résultats publiés portent sur 37 circonscriptions au total, représentant plus de cinq millions des 5,41 millions d'inscrits. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) n'a pas procédé à un cumul et n'a pas déclaré de vainqueur. Mais selon l'addition des résultats des seules circonscriptions de l'intérieur (sans compter le vote de l'étranger), Alpha Condé l'emporte avec plus de 2,4 millions des voix sur environ 3,9 millions d'exprimés.
Il distance très largement Cellou Dalein Diallo (environ 1,2 million de suffrages). Si 12 candidats en tout étaient en lice, les autres se partagent les miettes électorales. Les résultats doivent encore être proclamés par la Céni et validés par la Cour constitutionnelle.
Diallo revendique sa victoire
L'éventualité d'un troisième mandat consécutif d'Alpha Condé, 82 ans, a provoqué pendant un an une contestation dans laquelle des dizaines de civils ont été tués, faisant craindre une éruption autour du vote, dans un pays coutumier des confrontations politiques sanglantes. Ces craintes se sont confirmées après le vote, des violences faisant au moins une dizaine de morts.
Au même moment, Cellou Dalein Diallo, déjà battu par Alpha Condé en 2010 et 2015, a proclamé sa victoire en invoquant le travail mené par son parti pour faire remonter les données du terrain et pour ne pas s'en remettre aux organes officiels, la Céni et la Cour constitutionnelle, inféodées au pouvoir selon lui. Son camp, qui revendique 53 % des voix, a dénoncé une « fraude à grande échelle » en cours selon lui pour falsifier les résultats.
Les affrontements se sont poursuivis jeudi à Conakry, dans les quartiers de Cosa, Nongo, Sonfonia ou encore Wanindara, mais aussi en province. Des sources ont fait état auprès de l'AFP de cinq morts supplémentaires à Conakry et en province jeudi, mais sans confirmation des autorités et des hôpitaux dans un contexte de confusion. En province, les villes de Pita, Labé et Mali ont également connu des heurts.
Source AFP