Souvenez-vous de la série télé Dallas et de ses méchants frères Ewing. Eh bien voyez-vous, d’après une certaine presse étrangère peu scrupuleuse, aux relents de tabloïds dénués de la moindre éthique journalistique, ce sont des enfants de chœur, à côté de nos frères Sall qui auraient mis la main sur les ressources de tout un peuple laissé dans la misère.
Précisons que dans cette « enquête », la BBC n’a donné la parole qu’à l’opposition radicale sénégalaise, lui servant sur un plateau une charge larvée contre le régime en place. Ce qu’il est désormais convenu d’appeler le « scandale Petro Tim » a suscité des centaines d’articles, des dizaines d’interviews, des tonnes de papiers qui partent dans tous les sens, faits divers montés en épingle, présomption d’innocence piétinée, bidonnages… Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose, disait Voltaire.
Je rappelle que la BBC, embourbée encore il y a peu dans des affaires internes graves, était décrite par Jonathan Dimbleby, l'un des journalistes les plus respectés de l'institution publique comme « un navire à la dérive se dirigeant vers les récifs ».
Une telle volonté de nuire entretenue par une opposition aux abois, illustre à merveille le malaise qui cristallise tant de passions au Sénégal. Ce qui se passe dans notre pays dépasse l’entendement. Hier nous élisions Macky Sall pour un second mandat à une écrasante majorité et aujourd’hui, nous laissons dire qu’il est le responsable principal, avec sa famille et ses amis, de toutes les malversations présumées dans la gestion du pétrole et du gaz.
D’une main donc, notre président tirerait le pays avec toute sa foi et son énergie, et de l’autre il lui ferait les poches.
Pouvons-nous attendre tout d’un président de la République et à ce point l’empêcher d’être serein dans son action ? Avons-nous confiance dans les institutions de notre pays ?
Remarquez que c’est un bien pour un mal. En effet, une semaine après la diffusion du documentaire de la BBC, « un scandale à 10 milliards » (de bobards), le ministre de la Justice sénégalaise à la demande de Macky Sall lui-même a finalement saisi le procureur de la République qui est chargé d’enquêter sur l’ensemble des « faits allégués ». Gageons que la vérité vraie émerge de cette enquête et y compris si elle doit impliquer Aliou Sall, le propre frère du président.
Il va de soi que pour rebondir sur cette affaire, la société civile et tout ce que le pays compte de farouches opposants, a appelé à des manifestations ce vendredi dans tout le Sénégal en réclamant que toute la lumière soit faite.
Bien sûr, chacun veut comprendre les rôles, les responsabilités et savoir si les hiérarchies sont bien respectées dans ces dossiers, mais ne pourrait-on pas parfois appeler à une marche pour que le pays avance et non pour le bloquer ?
D’ailleurs, que sont devenus les alliés de Macky, d'ordinaire si prompts à monter au créneau pour le défendre. Dans quel pays autre que le Sénégal, laisserait-on un organe de presse étranger mener une enquête partiale et à charge contre nos intérêts nationaux, sans faire bloc derrière notre président ?
Souvenons-nous que le président Macky Sall, de manière volontaire, a fait que le Sénégal soit membre de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (Itie) qui est un organisme international et que ce dernier a donné un satisfecit au Sénégal pour l’attribution des licences d’exploitation d’hydrocarbures, ressources, il faut le rappeler qui ne sont pas encore exploitées, et qui ne le seront qu’à partir de 2022.
La question qui devrait donc intéresser aujourd’hui les Sénégalais est de savoir si la BBC participe ou non à une campagne de manipulation de l’opinion.
Selon notre ministre de l’énergie, Mouhamadou Makhtar Cissé, « la clé de répartition qui est définie dans le contrat pour le partage des revenus garantit les intérêts du peuple sénégalais, propriétaire des ressources. Si on consulte le modèle financier de l’exploitation du projet Gta, à la fin du processus, l’Etat se retrouvera avec 67 % des revenus dont 58 % pour l’Etat lui-même et 9 % pour Petrosen ».
Et le ministre de rappeler que, « les ressources appartiennent aux générations actuelles, mais surtout à celles futures », que « de nouvelles entreprises seront créées qui généreront des milliers d’emplois. Une certitude, les ressources naturelles du Sénégal profiteront d’abord et surtout aux populations ».
Alors pourquoi avoir peur ? Pourquoi hurler aux loups et voir le mal partout ?
Regardons la chose de plus près car à force de nous faire prendre constamment pour des imbéciles, il y a un moment où il faut s’indigner.
Oumou Wane