A la lecture du communiqué de la Présidence de la République, publié ce 24 juillet 2017, il ressort que l’exécutif rejette la responsabilité de l’actuelle cacophonie électorale sur le peuple. Par ricochet, elle se cache derrière la société civile qu’elle semblait fuir depuis un certain temps. Faut-il le préciser, la société civile a toujours demandé que ses propositions fassent d’abord, l’objet d’une discussion entre tous les acteurs de la compétition électorale (partis politiques, indépendants etc.) avant toute décision des autorités exécutives. Le dialogue sincère et la recherche de consensus forts ont toujours été des points d’honneur de la société civile.
Selon la Présidence de la République, l’unique et le seul responsable de la situation dramatique et inédite que nous sommes en train de vivre : c’est le peuple. En effet, le communiqué publié le 24 juillet 2017 indique: “ainsi, au regard des lenteurs notées dans le retrait des cartes d’identité biométriques, le Président de la République a saisi le Conseil Constitutionnel, par lettre en date du 24 Juillet 2017, conformément à l’article 72 de la Constitution, sur la possibilité que les électeurs n’ayant pu retirer leur carte puissent voter aux élections législatives du 30 juillet 2017…” Pour la Présidence de la République, les dysfonctionnements sont dus aux lenteurs dans le retrait mais ne sont pas imputables à la production ni au système de distribution des cartes d’électeur. Si l’on comprend bien, le Ministère de l’intérieur n’a aucune responsabilité dans cette mascarade.
Ainsi, « au regard des lenteurs notées dans le retrait des cartes d’identité biométrique », le Président de la République saisit le Conseil Constitutionnel.
En suivant la logique de la Présidence de la République, au Sénégal, on peut désormais se prévaloir de sa propre turpitude.
La vérité est que la Présidence de la République doit reconnaitre humblement ses manquements dans l’ensemble du processus électoral, et en particulier, dans le processus de production et la distribution des cartes d’électeur.
Faut-il le rappeler, la loi n°2016-09 du 14 mars 2016 instituant une carte d’identité biométrique CEDEAO a été adoptée à une majorité écrasante par le camp présidentiel.
En outre, le contrat signé par la procédure de gré à gré d’un montant de 50 milliards (hors avenant) est l’œuvre du Ministère de l’Intérieur.
Enfin, le pouvoir de nomination des membres des commissions d’enrôlement et de distribution de cartes d’électeur échappe au citoyen. Le peuple a quasiment tout délégué !
Est-il honnête, cependant, pour saisir le Conseil Constitutionnel, de surfer dans les arguments tirés des « lenteurs notées dans le retrait des cartes d’électeur » ?
L’attitude loyale et éthique aurait été, de demander pardon aux pauvres citoyens au lieu de leurs imputer des manquements dont ils ne sont aucunement responsables.
Birahim SECK,
Membre du Conseil d’administration du Forum Civil.
Dakar, le 24 juillet 2017.
Selon la Présidence de la République, l’unique et le seul responsable de la situation dramatique et inédite que nous sommes en train de vivre : c’est le peuple. En effet, le communiqué publié le 24 juillet 2017 indique: “ainsi, au regard des lenteurs notées dans le retrait des cartes d’identité biométriques, le Président de la République a saisi le Conseil Constitutionnel, par lettre en date du 24 Juillet 2017, conformément à l’article 72 de la Constitution, sur la possibilité que les électeurs n’ayant pu retirer leur carte puissent voter aux élections législatives du 30 juillet 2017…” Pour la Présidence de la République, les dysfonctionnements sont dus aux lenteurs dans le retrait mais ne sont pas imputables à la production ni au système de distribution des cartes d’électeur. Si l’on comprend bien, le Ministère de l’intérieur n’a aucune responsabilité dans cette mascarade.
Ainsi, « au regard des lenteurs notées dans le retrait des cartes d’identité biométrique », le Président de la République saisit le Conseil Constitutionnel.
En suivant la logique de la Présidence de la République, au Sénégal, on peut désormais se prévaloir de sa propre turpitude.
La vérité est que la Présidence de la République doit reconnaitre humblement ses manquements dans l’ensemble du processus électoral, et en particulier, dans le processus de production et la distribution des cartes d’électeur.
Faut-il le rappeler, la loi n°2016-09 du 14 mars 2016 instituant une carte d’identité biométrique CEDEAO a été adoptée à une majorité écrasante par le camp présidentiel.
En outre, le contrat signé par la procédure de gré à gré d’un montant de 50 milliards (hors avenant) est l’œuvre du Ministère de l’Intérieur.
Enfin, le pouvoir de nomination des membres des commissions d’enrôlement et de distribution de cartes d’électeur échappe au citoyen. Le peuple a quasiment tout délégué !
Est-il honnête, cependant, pour saisir le Conseil Constitutionnel, de surfer dans les arguments tirés des « lenteurs notées dans le retrait des cartes d’électeur » ?
L’attitude loyale et éthique aurait été, de demander pardon aux pauvres citoyens au lieu de leurs imputer des manquements dont ils ne sont aucunement responsables.
Birahim SECK,
Membre du Conseil d’administration du Forum Civil.
Dakar, le 24 juillet 2017.