Les principaux acteurs de la crise en Lybie seront réunis mardi à Paris pour une conférence internationale, qui doit notamment permettre de préparer la tenue d'élections d'ici la fin de l'année dans le pays.
Les décideurs du pays seront présents à Paris : le Premier ministre Fayez Al-sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est du pays, le président de la chambre des représentants Aguila Salah Issa et le président du Conseil d'État Khaled al-Mishri. Au total, vingt pays, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, seront représentés à la rencontre, organisée sous le patronage de l’ONU.
Une feuille de route sur la table
L’objectif pour l’Élysée est "d'obtenir une feuille de route commune sur laquelle s'engagent pour la première fois les plus hautes autorités des institutions libyennes". Celle-ci prévoit "la tenue d'élections présidentielle et législatives d'ici à la fin de l'année", ainsi qu’une "simplification des institutions libyennes" avec une seule banque centrale et un seul Parlement, et un travail d'unification des forces armées dans le pays. Un point d'étape est prévu sous la forme d'une conférence dans trois mois.
Les représentants des quatre principales institutions du pays ont donné leur accord de principe pour s'engager sur un texte commun, explique-t-on à l’Élysée. "Tous conviennent que le statu quo n'est pas tenable. Si on y arrive, ce sera une étape décisive et une vraie réussite pour les Libyens".
Un exercice délicat
Mais le processus de pacification du pays s’annonce épineux. Plusieurs initiatives lancées en ce sens ces dernières années se sont heurtées aux profondes rivalités politiques qui traversent le pays. Déjà en 2017, Emmanuel Macron avait organisé une réunion à la Celle-Saint-Cloud pour obtenir la signature d’un cessez-le-feu et l’organisation d’élections au printemps 2018. Mais à peine le sommet achevé, les deux frères ennemis, le maréchal Haftar et Fayez al-Sarraj, avaient de nouveau laissé éclater leurs divergences par médias interposés.
Sur le terrain, la situation sécuritaire reste précaire : les violences sont toujours permanentes, le trafic d’armes et d’êtres humains considérable. La Libye reste divisée entre le gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, basé à Tripoli et installé après les accords de paix de Skhirat de 2015, et un gouvernement parallèle dans l'est du pays soutenu par le maréchal Haftar.